Accidents de chasse : si ça baisse, c’est qu’on compte mal

Anti-chasse
date 23 septembre 2024
author Léa Massey

Cette presse complaisante qui prend la parole d’associations animalistes dogmatiques pour argent comptant…

L’ouverture de la saison de chasse 2024-2025 aurait dû être l’occasion de saluer des progrès indiscutables en matière de sécurité. Avec seulement six décès recensés (tous chasseurs), le nombre d’accidents mortels a atteint un niveau historiquement bas, après une baisse spectaculaire de 77 % en 20 ans.

Pourtant, ce bilan positif est régulièrement éclipsé par des campagnes alarmistes orchestrées par certaines associations, à commencer par Un Jour Un Chasseur et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui s’efforcent de transformer chaque incident en symbole d’une prétendue insécurité généralisée. Les médias, comme Actu.fr, amplifient allègrement ces discours sans le recul nécessaire, contribuant à polariser davantage le débat.

Des chiffres indiscutables pourtant discutés

L’Office français de la biodiversité (OFB), qui compile les données annuelles sur les accidents de chasse, souligne les résultats positifs des dernières saisons. Grâce à des réglementations renforcées et à des mesures de sensibilisation accrues, le nombre d’accidents mortels a considérablement chuté. Cette amélioration constante est le fruit d’un encadrement strict de la pratique, avec des initiatives comme le Plan sécurité à la chasse, visant à mieux protéger chasseurs et non-chasseurs.

A lire aussi : Chasse : l’obsession de la presse française pour les accidents

Cependant, plutôt que de reconnaître ces avancées, certaines organisations préfèrent ignorer les faits et se concentrer sur l’émotion. Le collectif Un Jour Un Chasseur se distingue par sa capacité à systématiquement remettre en cause les bilans officiels, en évoquant des accidents non comptabilisés et des incidents classés sans suite. Cette approche est pourtant dénuée de preuves concrètes, et repose largement sur des témoignages impossibles à vérifier. Le doute est semé dans l’opinion publique sans qu’aucune donnée sérieuse ne vienne appuyer ces accusations.

Une presse complice de la dramatisation

L’article publié par Actu.fr illustre bien cette tendance à exacerber les tensions autour de la chasse. Bien qu’il relate la baisse importante des accidents mortels, le texte s’empresse de minimiser cette avancée en mettant en avant des chiffres « sous-estimés », selon le collectif Un Jour Un Chasseur. Plutôt que d’apporter un regard critique ou nuancé sur cette accusation, l’article relaie complaisamment ces assertions sans la moindre remise en question.

Le choix éditorial de donner la parole à des activistes anti-chasse sans contrepoids affaiblit la qualité de l’information. En omettant de souligner que l’OFB et d’autres autorités continuent à surveiller de près les incidents, Actu.fr contribue à alimenter la suspicion, tout en négligeant le fait que la majorité des accidents concerne les chasseurs eux-mêmes. Cette dramatisation excessive, qui fait passer la chasse pour une menace constante, écarte toute possibilité de débat équilibré.

L’instrumentalisation des accidents de chasse

Si Un Jour Un Chasseur est en première ligne pour alimenter la peur, la LPO n’est pas en reste. Régulièrement, cette association environnementaliste dénonce la chasse comme un danger omniprésent pour la biodiversité et la sécurité publique. En janvier 2023, lors de la présentation du Plan sécurité à la chasse, la LPO qualifiait les mesures de « mesurettes », les considérant insuffisantes pour garantir la sécurité des promeneurs et des habitants des zones rurales.

Une passion soudaine pour la sécurité des randonneurs…

Une rhétorique polarisante qui nuit au débat

Cette polarisation du débat, alimentée par des organisations qui ne cherchent pas à améliorer la sécurité mais à abolir purement et simplement la chasse, empêche toute discussion sereine et constructive. En exacerbant les tensions, elles détournent l’attention des vrais enjeux : comment concilier une pratique millénaire avec la sécurité des usagers de la nature ? Comment faire évoluer la législation sans tomber dans une approche purement punitive ou répressive ?

Les opposants radicaux à la chasse, qu’il s’agisse de Un Jour Un Chasseur ou de la LPO (pour ne citer qu’eux), ne proposent pas de solutions équilibrées. Leur combat est simplement guidé par une idéologie profondément anti-chasse, où chaque accident devient le prétexte pour exiger l’interdiction totale de cette pratique. Cette position, au lieu de favoriser des améliorations pragmatiques, voudrait créer un fossé infranchissable entre chasseurs et non-chasseurs. Fossé qui n’existe pas dans nos campagnes.

Les progrès en matière de sécurité à la chasse sont indéniables, comme en témoigne la baisse constante du nombre d’accidents mortels. Pourtant, ces résultats sont systématiquement occultés par des campagnes de désinformation menées par des associations qui instrumentalisent chaque incident pour mieux avancer leur agenda idéologique. Les médias, à l’instar d’Actu.fr, jouent parfois un rôle complice en relayant ces discours sans nuance ni analyse critique. Il est urgent de sortir de cette spirale de peur et d’émotion pour aborder la question de la chasse avec pragmatisme et objectivité. La sécurité de tous mérite un débat dépassionné, loin des dogmatismes qui ne cherchent qu’à exacerber les divisions.

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3 Commentaires :
  1. AJH
    23/09/24

    Certain journaux régionaux font des articles à charge en prenant comme sujet des accidents ayants eu lieu partout en France et parfois à l’étranger donc largement en dehors de leur zone de distribution pour faire du chiffre et du sensationnel. S’ils appliquais le même principe pour tout les types accidents ils devrais avoir des centaines d’articles journaliers à traiter combien d’accidents de piscines en France (sans aucun organisme de contrôle de la validité des protections) combien d’accident ménager en France combien d’accident de bricolage en France etc..

  2. Damien
    23/09/24

    À midi, sommaire de l’émission « estelle midi » sur RMC : « accident de chasse en hausse : faut-il interdire la chasse le week-end ? ». Peuvent-ils nous dire ou ils ont vu que les accidents étaient en hausse ????

  3. GUILLAUME MARKUS
    23/09/24

    ACTU.FR : Ils sont reconnus comme journalistes ces gens-là ?

    Ils prennent pour argent comptant la propagande de « Un jour, un chasseur » affirmant que des accidents de chasse ne seraient pas comptés par l’OFB.

    Le site ACTU.FR fait aussi référence, via leur rédaction locale de l’Eure (site L’IMPARTIAL), à un accident non comptabilisé par l’OFB qui s’est terminé par un décès dans la commune de Gaillon (27).
    Évidemment, il ne s’agissait pas d’un acte de chasse mais de la destruction en pleine ville d’un sanglier par les Services techniques de la ville, accompagnés de la Gendarmerie.

    Je suppose qu’il y a une enquête judiciaire en cours à la suite de cet accident qui s’est terminé de manière tragique.

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