Débat sur l’engrillagement : Marie Louis relaxée

Chasse Actu
date 26 mai 2025
author Léa Massey

Accusée à tort de diffamation, Marie Louis, cofondatrice des Amis des chemins de Sologne, a été relaxée ce 20 mai par la 17e chambre correctionnelle de Paris. Une décision qui rappelle que la critique d’un système, même virulente, ne constitue pas un délit.

Le tribunal judiciaire de Paris a tranché : les propos reprochés à Marie Louis ne sont pas diffamatoires. Accusée par Benjamin Tranchant de porter atteinte à son honneur pour avoir diffusé une lettre dénonçant les dérives de l’engrillagement en Sologne, la militante associative a été relaxée. Une victoire judiciaire, mais aussi symbolique, pour ceux qui défendent une nature libre et une pratique éthique de la chasse.

L’affaire remonte à 2020. Marie Louis publiait alors sur le site des Amis des chemins de Sologne une lettre adressée à plusieurs responsables politiques, dont Élisabeth Borne et Emmanuelle Wargon, fustigeant l’enfermement excessif de la faune sauvage par des grillages de plus en plus imposants. Benjamin Tranchant, visé indirectement, déposait plainte, estimant que certains passages lui étaient imputables et diffamatoires.

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Mais la justice n’a pas suivi. Le tribunal a jugé que les propos s’inscrivaient dans un cadre militant, ne visaient pas personnellement le plaignant, et relevaient d’un débat d’intérêt général. En somme : dénoncer un système n’équivaut pas à calomnier une personne.

Maître Michaël Grienenberger-Fass, avocat de Marie Louis, s’est félicité de cette décision, « pour le respect de la liberté d’expression indispensable à la lutte associative contre un engrillagement excessif de la Sologne. » L’association rappelle que son combat, mené depuis près de 30 ans, ne s’attaque ni à la chasse ni à la propriété privée, mais aux excès d’un modèle qui dénature les équilibres naturels.

En filigrane, c’est aussi la légitimité du débat sur la régulation de l’espace rural qui se trouve confortée. La loi elle-même a désormais acté certaines limites aux grillages, tant sur leur dimension que sur leur implantation. Le jugement n’est pas encore définitif – il peut faire l’objet d’un appel dans les dix jours – mais le signal est clair : dans un État de droit, on peut encore alerter, dénoncer et interpeller sans risquer d’être traîné devant un tribunal.

Une décision qui fera date pour tous ceux qui défendent une ruralité vivante, ouverte, et respectueuse de la biodiversité.

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