En Seine-Maritime, la préfecture convie agriculteurs et chasseurs pour parler « Dégâts et surpopulation de sangliers ». Un sujet brûlant qui enflamme les discussions entre chasseurs et agriculteurs, ces derniers étant les premiers touchés par les dommages causés à leurs parcelles.
Parfois, les cultures se transforment en paysages lunaires.
Cet été, dans le massif des Loges, les parcelles agricoles ont beaucoup souffert : près de mille hectares retournés par les sangliers. Un garde-manger qui coûte cher aux agriculteurs et aussi aux chasseurs.
Pour résoudre ce problème, les solutions ne sont pas nombreuses. La première -et la plus évidente- consiste à réduire la population de sangliers présente sur ce territoire. Et pour Stéphane Donckele, vice-président de la chambre d’Agriculture de Seine-Maritime, les chasseurs doivent prendre leurs responsabilités (propos recueillis par France 3) :
« On a demandé aux chasseurs de descendre la densité de sangliers. Les chasseurs doivent assurer leur mission de régulation, et pas seulement de préservation »
Nicolas Künkel, directeur de la Fédération des chasseurs de Seine Maritime, rappelle quant à lui ceci :
« Ce sont les chasseurs qui indemnisent les agriculteurs, donc plus il y a de dégâts, plus on a besoin d’argent, et plus nous augmentons la cotisation des chasseurs. Notre objectif est de revenir à un tableau de chasse de 6 000 sangliers sur le département à horizon 2029 ».
Ce n’est pas d’hier, le sanglier est une espèce très prolifique qui s’acclimate parfaitement aux différents biotopes (le réchauffement climatique et l’agriculture moderne sont bénéfiques à sa reproduction et les chasseurs peuvent vite se retrouver débordés par les populations).
Dans cette lutte pour limiter la surpopulation de sangliers, le président des chasseurs incite également les agriculteurs qui ne le sont pas à franchir le pas et à passer le permis de chasser ! Une vision d’entraide, pour une gestion durable.
Durant cette réunion, les chasseurs ont proposé de pratiquer davantage le tir à l’affût, et directement sur les cultures impactées. Un bilan des prélèvements sera réalisé fin Novembre.
À la suite de quoi, et si nécessaire, des actions seront entreprises par la préfecture, comme par exemple des battues administratives.
Encore une fois cette discussion montre que les chasseurs sont prêts à travailler main dans la main avec les agriculteurs pour enrayer les dégâts causés par notre sus scrofa.
En lisant le reportage France 3 et en visualisant sur la carte le massif des Loges près d’Etretat, on comprend que les sangliers trouvent refuge dans ce massif forestier de 1000 hectares avec toute la nourriture possible dans les champs alentours d’autant que des pâturages ont été largement transformés en cultures de maïs dont les sangliers sont friands.
S’en prendre un peu trop facilement aux seuls chasseurs comme le font les agriculteurs est un peu léger alors qu’ils viennent de changer le biotope en plantant du maïs en quantité et en ne prenant pas leur part de l’élimination d’une partie des sangliers alors qu’ils ont autorisation de chasser toute l’année les sangliers, ce que ne peuvent faire les chasseurs limités aux périodes d’ouverture de la chasse.
Il faut que les agriculteurs cessent de prendre les chasseurs pour des loufiats ou des larbins qui doivent non seulement faire le ménage dans la surpopulation des sangliers, se faire mal traiter, mais aussi payer pour le supplément de dégâts de ces bêtes dans les cultures alors que celles-ci sont de plus en plus plantés en maïs.
Les plus pauvres des deux ce sont les chasseurs et nettement.
Payer de plus en plus cher les dégâts aux agriculteurs qui favorisent la prolifération des sangliers est disproportionné au regard des responsabilités de chacun.
Je suis agriculteur et d’accord avec votre analyse, toutefois le monde globalisé et de libre échange dans lequel nous vivons oblige dans certains territoires à faire ce qui est rentable et non ce qui convient à ce territoire.
Il faudrait changer le système mais ce n’est pas prêt d’arriver.
Tout le monde comprend votre explication et le fait que l’économie conduit à des choix, ceux qui ont été faits en l’occurrence.
Il est clair que la culture du maïs rapporte plus qu’une parcelle traitée en pâturage pour du fourrage. D’ailleurs, il est clair aussi qu’un hectare de maïs va produire infiniment plus de calories pour nourrir du bétail que le foin correspondant sur la même surface.
En premier, ce qui ne me plait pas c’est le trop d’arrogance de certains agriculteurs céréaliers vis-à-vis des chasseurs.
J’échangerais volontiers avec vous sur le sujet en messages privés pour ne pas encombrer, mais ici le système ne le permet pas.