C’est le titre d’un colloque qui s’est tenu au Sénat cette semaine, sous le haut patronage du Président Gérard Larcher, à l’initiative du cercle Gaston Phoebus, présidé par Charles-Henri Bachelier. Une synthèse essentielle pour tous ceux à qui la cause cynégétique tient à cœur.
Devant un parterre de personnalités politiques et médiatiques, du monde cynégétique et des affaires, c’est à un rythme enlevé que des intervenants de grande qualité et d’horizon variés ont dressé en quelques heures un tableau presque exhaustif d’un sujet devenu éminemment politique : la place de chasse dans notre société.
Une première partie consacrée à l’Histoire et au patrimoine a remis dans les esprits l’influence considérable de la chasse de la préhistoire à nos jours dans le façonnage de ce qui est aujourd’hui notre société française.
On y a appris pêle-mêle :
- Que l’étymologie du mot « forêt » n’avait rien à voir avec la nature et tout à voir avec le domaine réservé aux chasses seigneuriale – ancrant dans notre vocabulaire l’importance que la chasse à eu dans la structuration du territoire, et les espaces de nature tels que nous les apprécions aujourd’hui, chasseurs comme non chasseurs.
- Qu’une des étymologies probables du Louvre est liée à la présence du loup et son intérêt cynégétique, ou encore que la place de l’Etoile comme celle de la Nation à Paris ont le visage qu’elles ont car elles sont au départ des étoiles de chasse, tracées expressément pour la pratique de la vénerie.
- L’importance des représentations picturales de la chose cynégétiques dans l’art français, couvrant tous les styles, tous les types, tous les rôles, du simple plaisir des princes à conserver des souvenirs de leurs chiens favoris jusqu’à la projection de la symbolique la plus poussée
Et tant d’autres choses passionnantes à propos des domaines de Chambord, des tirés de Rambouillet, de l’abondante littérature cynégétique depuis l’antiquité, jusqu’à l’importance cardinale du gibier dans l’Histoire gastronomique de notre pays.
Un second volet s’est attaché à décrire la place de la chasse dans la modernité.
L’occasion de montrer que si la chasse enflamme les passion, c’est en partie parce qu’elle incarne une forme d’anti-modernité dans les yeux d’un progressisme dans sa pente la plus excessive, mais aussi une concurrence insupportable par la grille de lecture du monde qu’elle propose face à des théories qui la veulent morte comme l’antispécisme.
A l’opposée, la chasse a, par bien des aspects, un rôle majeur à jouer dans une modernité bien pensée, tant elle est centrale dans la préservation des espèces et de leurs habitats, préoccupation éminemment contemporaine – qu’il soit question de perdrix grises dans les plaines picardes ou des grands animaux du monde pour laquelle la trop injustement décriée chasse aux trophées est un rempart majeur contre les ravages du développement humain.
La chasse est bien plus qu’un simple loisir. C’est une activité consubstantielle à notre humanité, un compagnon de route de l’Homme depuis le départ, édifice culturel majeur indiscutable, et un rempart à ce qu’il n’est pas exagéré d’appeler une lutte civilisationnelle. Les propos de ce colloque devraient être diffusés bientôt en vidéo avant de donner lieu à une production écrite.
Cette présentation globale, systémique, de ce sujet qui nous anime, doit être mise dans le plus de mains possible.
La messe est dite, fermez le ban !
Ha mais….