L’illusion du loup sauveur

Anti-chasse
date 13 septembre 2024
author Léa Massey

Gérard Charollois, anti-chasse de la première heure, a trouvé la solution pour contrôler les populations de sangliers : « Laissons revenir le loup, et le problème sera réglé ». Petit retour au réel.

Cette déclaration, dans les colonnes de Sud-Ouest, et présentée comme une évidence, masque une vision idéalisée et irréaliste de la nature. Et pourtant, si elle venait à être appliquée, cette utopie pourrait bien plonger nos campagnes dans la dépression.

Il est vrai que les loups dont des prédateurs naturels des ongulés (jusqu’à un certain point). Mais imaginer qu’ils pourraient remplacer les chasseurs dans cet exercice, relève de la pure fantaisie. Chaque année, les chasseurs français abattent environ 1,5 million d’ongulés (dont plus de la moitié de sangliers), et malgré ces efforts considérables, leur nombre continue d’augmenter. Croire que les loups, aussi efficaces soit-ils, pourraient en venir à bout est non seulement naïf, mais aussi dangereux.

Une vision utopique face aux réalités biologiques

Données clés :

  • Nombre moyen de proies capturées par loup par an : 15 à 20 ongulés (ceci inclut des animaux comme les cerfs, chevreuils, et sangliers).
  • Total à abattre : 1,5 million d’ongulés par an.

Hypothèse basse (15 proies par loup par an) : 1.5 million ongulés ÷ 15 ongulés par loup = 100 000 loups nécessaires.

Hypothèse haute (20 proies par loup par an) : 1.5 million ongulés ÷ 20 ongulés par loup = 75 000 loups nécessaires.

Résultat :

Abattre 1,5 million d’ongulés chaque année pour maintenir un équilibre nécessiterait une population de 75 000 à 100 000 loups en France, un nombre tout simplement impossible à atteindre. Actuellement, la France compte environ 1 100 loups (selon les données officielles, sans doute en dessous de la réalité), et cette population, bien que modeste, est déjà source de vives tensions avec les éleveurs.

Une capacité d’accueil limitée

Les loups ont besoin d’espace, beaucoup d’espace. Une meute de loups, composée de 5 à 10 individus, occupe un territoire de 150 à 300 km². Si on considère la fourchette basse de 75 000 loups pour réguler la population d’ongulés, cela représenterait environ 9 375 meutes. Or, pour ces 9 375 meutes, la superficie nécessaire serait comprise entre 1 406 250 et 2 812 500 km². La France, elle, a une superficie totale de 551 695 km², dont seulement 137 900 km² sont des espaces naturels. Autrement dit, il faudrait 2,5 à 5 fois la superficie totale de la France pour accueillir un tel nombre de loups.

Avec les 137 900 km² d’espaces naturels disponibles, on ne disposerait que de 9,8 % à 4,9 % de la superficie nécessaire pour ces 75 000 loups. Autant dire que le territoire français est largement insuffisant. Une telle population entraînerait des conflits démesurés avec les éleveurs et des déséquilibres écologiques graves, sans parler des tensions sociales croissantes dans les zones rurales.

A lire aussi : Mise à prix du loup : une idée à la con

Chasse : la seule solution ?

Charollois et d’autres écologistes radicaux prônent la fin de la chasse, persuadés que la nature s’autorégulerait si on laissait les prédateurs naturels agir. Mais cette vision relève plus de l’incantation. La chasse, loin d’être une activité barbare, est un outil de gestion rationnel des espèces. Les chasseurs français, en abattant 1,5 million d’ongulés chaque année, jouent un rôle crucial dans la régulation des populations animales. Sans eux, la situation serait incontrôlable, avec des dégâts irréversibles pour les agriculteurs, l’économie rurale et les équilibres écologiques.

Certes, le retour du loup peut jouer un rôle dans certains écosystèmes, mais croire qu’il pourrait remplacer les chasseurs est une illusion. Une population massive de loups ne résoudrait pas le problème des ongulés, et elle en créerait de nouveaux, bien plus graves. L’écosystème français ne peut tout simplement pas supporter une telle charge, et les éleveurs, déjà à bout face aux prédateurs actuels, ne pourraient pas survivre à une multiplication de ces attaques.

Entre idéalisme et pragmatisme

Il est temps d’abandonner les fantasmes d’un retour à une nature sauvage où l’homme n’aurait plus sa place. La réalité des campagnes françaises impose une gestion raisonnée des espèces. La chasse, bien qu’imparfaite (on y travaille), reste aujourd’hui la seule solution viable pour contenir les populations d’ongulés. Dans une France largement anthropisée, et loin des idéologies simplistes, il est nécessaire de reconnaître que l’intervention humaine est indispensable pour maintenir un équilibre entre les espèces et les activités humaines.

Gérard Charollois peut bien continuer à rêver de loups et d’une nature « pure », mais la France des champs sait, elle, ce qu’elle doit à ses chasseurs.

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8 Commentaires :
  1. Marc
    13/09/24

    Comment peut-on être aussi naïf ! Naïf ou hypocrite ?
    je crois que ces gens , outre leur mauvaise foi , ont été bercés avec bambi et autres niaiseries qu’ils ont fini par croire réelles .

  2. Nath
    13/09/24

    La chasse humaine devrait avoir sa place dans nos sociétés contemporaines tout comme la chasse prédatrice sauvage qui fait elle aussi partie de la nature et de l’ordre des choses depuis très longtemps… La présence du loup aiderait forcément à réguler et à assainir les troupeaux de gibiers… c’est une évidence dans les zones où les grands prédateurs sont présents et ont leur place(lynx, loups, chacals, ours en Europe, mais aussi tous les autres grands prédateurs à travers le monde..) après plusieurs années en tant que bergers dans le parc du Mercantour avec ma femme, nous n’avons jamais été inquiété par ces phénomènes (1800 brebis sans patou ni aucuns chiens de troupeaux..) bref tout ça pour dire très cher que d’après vous calculs ( on ne sait pas trop d’où ça sort mais bon admettons…) Il y aurait à manger pour tous le monde et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle!

    1. REVILLET Eric
      14/09/24

      En soutien quand même parmis les biais exagéré d’anti et pro(?).
      Vrai que le comportement de la faune avec les nouvelles présences appuyés du loup à trouvé/ retrouvé un comportement potentiellement plus naturel.
      Du genre de gros troupeau de gibier, ne peuvent plus et se répartissent en densité adapté à la capacité de refuge naturel (en montagne, paroie…).
      Après c’est divers, bien sûr que l’on sera bien et mal avec les chasseurs pour des broutilles qui demande des explications scientifiques, des observations intéressantes… Pas évident pour un chasseur de tombé sur une équipe/ meute de berger à biais hippie (« tout ce qui fait chi… il faut y éliminer ! »), l’inverse aussi, sauf que dans mon cas, soif le lieutenant de louveterie à été insulté, ou un village trop instable accusé les chien de chasse (le chien est charognard), même un chien de chasse qui s’était probablement mis devant devant le sanglier et fini perdre les autres qui était derrière et qui m’a pris pour un chasseur sans s’intéresser au troupeau, le patou aboit et allait, mais il a remarqué qu’il s’intéressait pas au troupeau, j’ai mis 2 heures à essayer de le remettre sur les traces jusqu’au retour des autres chiens de chasse qui abois….

      Les vilains biais ne viennent pas forcément des chasseurs, même certains bergers qui abuse dans leurs extrême à profiter de leurs chien qui tue du gibier et n’appuyant pas le prélèvement involontaire (croquette au quotidien et confisqué, ne pas profiter… aller dans le sens).

      Tellement de choses, oui comme un loup, un bouctin et un loup derrière qui est largement possible.
      Identifié avant de pointer le canon (doigt rangé…) et aussi bien pas tuer le chien du collègue, un ou des chiens, un sanglier, et encore des chiens (à 5m du patou, les chiens de chasse dans leurs monde, ne s’intéresse pas aux brebis. Moi à 50m et bien sûr « agressif attaque méchant  » je ne lui suis pas si vous prétendez que la charge du sanglier agressif, ma priorité est surtout de ne pas se mettre sur le passage.

      Terrible ces relations humaines, je préfère les loups comme il peuvent nous faire rire => le loup n’a rien à faire sur les alpages, et qui pousse les cerf à côté du troupeau pour justifier sa présence ?

    2. Pat
      15/09/24

      Un berger travaillant sans chien de conduite 🤣🤣🤣🤣🤣🤣 sors de ce corps le troll !!!

  3. Jean
    13/09/24

    Nath,vous êtes bien le seul a vivre au milieu des loups avec 1800 ovins sans aucune protection a ne subir aucune attaque.,dans tous les pays ,italie,Espagne,suisse où on vient d autoriser l abattage de loups car partout il s attaque aux ovins,bovins,équidés ..proies plus faciles a attraper que la Faune sauvage.

  4. GUILLAUME MARKUS
    13/09/24

    LÉA, je trouve que présenter un ordre de grandeur du nombre de loups qui serait nécessaire pour réguler 1.500.000 ongulés par an est une démarche intéressante même s’il me semble que le nombre de proies par an pris en compte dans votre hypothèse est trop faible.

    En aucun cas, le loup pourrait être une solution pour réguler les vastes populations d’ongulés que nous avons sur notre territoire.

    Et puis le loup, comme d’autres animaux, préfère les proies les plus faciles, ce qui fait que les troupeaux d’élevage, comme nos animaux domestiques (chiens, notamment), auraient bien des soucis pour exister si on laissait prospérer le loup sans limites.

    Je suis allé lire l’article de SUD-OUEST qui donne la parole à ce Gérard Charollois : »Laissons le loup et le problème des sangliers sera réglé ». Il y a une incohérence énorme que vous n’avez pas relevée.
    Ce monsieur écrit que « L’animal n’est pas une chose mais un être sensible. Occasionner des souffrances et la mort n’est pas acceptable moralement ».

    Donc, je suppose que ce monsieur prétend ainsi que le loup n’occasionnerait pas de souffrances et ne donnerait pas la mort aux sangliers, mais que le problème des sangliers serait réglé par les loups.

    Et on donne la parole pour ces balivernes dans un grand journal comme SUD-OUEST !!!! Pauvre France !!!!
    On avait des journaux parisiens qui ne connaissent rien à la nature, on a aussi nos zozos en Province.

  5. Mayeu
    15/09/24

    Très étrange de disqualifié le mammifère bipède qui est le principal prédateur du sanglier depuis des centaines voire des milliers d’années après des délires bobo citadin instruits sur YouTube.

  6. JANVIER FLORENCE
    18/09/24

    Etant femme de chasseur, je vois rouge quand mon mari appelle la chasse : écologie, passe-temps, loisir, sport et autre délire de ce genre ! Je ne suis pas une bobo, je suis issue de la campagne ornaise, mais le massacre de pauvres bêtes me dégoûte au plus haut point. C’est notre principal mais immense cause de nos disputes, mais, jamais on me fera admettre que la chasse est faite pour réguler la population de gibier ! Dans ce cas, pourquoi ne pas le faire envers la gente humaine, personnellement, j’ai moins de pitié pour l’homme que pour l’animal !

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