En avril, près de 2 000 cervidés ont été repérés lors des comptages nocturnes dans le Capcir. Un record. Et un sérieux démenti aux clichés sur la « chasse de massacre ».
Ce sont des chiffres qui claquent. 1 982 cervidés repérés dans le Capcir lors des comptages nocturnes menés en avril par l’OFB et des bénévoles. Un record historique dans cette zone des Pyrénées-Orientales, qui confirme une tendance nette à la hausse des populations de grands ongulés.
À l’heure où certains accusent les chasseurs de « vider les forêts », de « tuer tout ce qui bouge », voire d’être les principaux responsables de la disparition de la faune sauvage, ce chiffre fait désordre. Car qui, sinon les chasseurs, contribue depuis des années à maintenir cet équilibre fragile entre la présence animale et les activités humaines ? Qui met en place des plans de chasse, finance les suivis, participe aux comptages, régule sans exterminer ? Certainement pas ceux qui hurlent à la lune en agitant des pancartes.
Un succès de gestion… qu’on ferait bien de regarder en face
On estime qu’il y avait entre 1 200 et 1 500 cervidés ces dernières années dans le secteur. La barre des 2 000 (quasi) franchie, c’est le signe d’une population qui se porte bien. Trop bien ? Peut-être. Car une densité trop forte de grands ongulés n’est pas sans conséquences : pression sur la régénération forestière, dégâts agricoles, perturbation des écosystèmes.
Mais cela aussi, les chasseurs l’avaient anticipé. Et plutôt que de fermer les yeux ou de prêcher un retour imaginaire au « tout naturel », ils adaptent, régulent, débattent. Pas pour faire joli. Pour préserver un équilibre.
Méthodologie des comptages nocturnes
Les comptages nocturnes consistent à parcourir des itinéraires prédéfinis en véhicule, en utilisant des projecteurs pour repérer les animaux. Cette méthode permet d’estimer les populations de cervidés sur un territoire donné. Bien que ces comptages ne fournissent pas un dénombrement exact, ils offrent une évaluation fiable de l’évolution des populations d’une année sur l’autre.
Le fantasme du grand vide
S’il fallait une preuve que la chasse ne mène pas à l’extinction, la voici. Ce n’est pas dans les territoires chassés que la faune se fait rare, c’est souvent là où elle est livrée à elle-même, sans contrôle ni responsabilité. Le Capcir, où l’on chasse, où l’on compte, où l’on gère, est au contraire devenu une vitrine de cette nature vivante, où les cerfs brament et où les chevreuils abondent…au milieu des chasseurs…
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Les cris d’orfraie des militants animalistes, qui accusent sans nuance, ne résistent pas aux faits. « Ils tuent tout ce qui bouge » ? Alors comment expliquer ces chiffres ? Peut-être parce que la vérité, c’est que le chasseur n’est pas un destructeur. C’est un gestionnaire, parfois maladroit, souvent passionné, toujours ancré dans son territoire.
L’intelligence du terrain
La dynamique actuelle appelle à une réflexion commune. Faut-il adapter les prélèvements ? Probablement. Faut-il impliquer davantage les acteurs locaux ? Bien sûr. Mais surtout, il faut arrêter de faire de la régulation un gros mot.
Le retour en force des cervidés dans le Capcir est une bonne nouvelle. Et c’est aussi un signal. Oui, la chasse encadrée fonctionne. Oui, les chasseurs connaissent leur territoire. Et non, ils ne tirent pas au hasard sur tout ce qui a des pattes.
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« Alors comment expliquer ces chiffres ? » Ils vont encore nous sortir le refrain… lâchers… agrainage… hybridation avec des cerfs martiens…