À Pâques, la Fondation Bardot dénonce un « prétexte à l’abattage ». Une rhétorique glaçante, qui transforme une tradition en barbarie et culpabilise sans nuance.
« Comme l’Aïd el-Kebir, Pâques sert de prétexte à un abattage de masse. »
La phrase est signée Fondation Brigitte Bardot, postée ce 17 avril, et elle résume à elle seule le degré d’indécence que peut atteindre la propagande militante. Car il faut oser : oser suggérer que derrière la fête chrétienne de la résurrection, comme derrière la fête musulmane, il ne se joue rien d’autre qu’un appétit morbide pour la mise à mort.
#Paques
— Fondation Brigitte Bardot (@FBB_Officiel) April 17, 2025
🔴 Pour Pâques, les agneaux séparés de leur mère partent par centaines à l'abattoir. Comme l'Aïd el-Kebir, Pâques sert de prétexte à un abattage de masse.
Pour vos fêtes et vos célébrations, il existe des alternatives à mettre dans vos assiettes. Ne consommez pas la… pic.twitter.com/R6BUEcU0TZ
Le mot « prétexte » est essentiel. Il dit tout. Il suggère que la fête n’est qu’un alibi, une couverture. Que le sens spirituel ou symbolique n’est qu’une façade commode, qu’en réalité, ce que l’on célèbre… c’est la mort. Comme si Pâques n’était qu’un habillage culturel pour justifier l’envie de tuer des agneaux.
🎭 Du religieux au rituel sanglant : un glissement calculé
C’est une ficelle rhétorique bien connue : réduire une tradition millénaire à sa part la plus crue pour la discréditer. Les agneaux ? Non pas un mets de fête, mais des victimes sacrifiées. La fête ? Non pas un moment de transmission, mais un simulacre de spiritualité destiné à dissimuler un massacre.
C’est à la fois grossier et pervers. Grossier, parce que personne ne va chez son boucher en pensant participer à un sacrifice. Pervers, parce que cela attribue à des millions de croyants une intention qui n’est pas la leur : le goût du sang, la jouissance du meurtre, la complaisance dans la souffrance.
A lire aussi : Animaux sauvages : la bataille du fichage
C’est là que le discours de la FBB cesse d’être un simple plaidoyer pour les animaux. Il devient une charge contre les Hommes, leurs cultures, leurs fêtes, leurs racines. Une entreprise de culpabilisation qui ne recule devant rien, pas même la déformation du réel.
🧠 Qui instrumentalise qui ?
Car pendant que la Fondation Bardot accuse les éleveurs et les fidèles de faire de Pâques un « prétexte », elle se permet, elle, d’instrumentaliser l’image d’un agneau nouveau-né pour frapper les esprits. L’agneau sur paille dorée, à peine sorti du ventre de sa mère, n’a rien à voir avec les bêtes abattues pour les fêtes, qui sont sevrées depuis longtemps. Mais peu importe la vérité. Seule compte la charge émotionnelle.
La manipulation ne s’arrête pas là : le parallèle avec l’Aïd el-Kebir vient ajouter une touche de soupçon ethnico-religieux, façon « toutes les religions se valent dans la cruauté ». On suggère, on insinue, on amalgame. On jette l’opprobre sur les pratiques alimentaires, sur les rites, sur les liens culturels. Et l’on se pare, bien sûr, des vertus de la vertu.
❌ Ce n’est pas la défense des animaux. C’est le procès de l’humanité.
Quand on vous dit que Pâques est un « prétexte », on vous dit aussi, en creux, que vous êtes complices. Que vous mangez la souffrance. Que votre culture est une façade. Que vos traditions sont des simulacres.
Alors non, ce tweet de la Fondation Brigitte Bardot n’est pas une simple alerte bienveillante. C’est une entreprise de dénigrement, où l’on traite l’homme comme un tueur masqué et la fête comme un crime organisé.
A voir aussi :
Vous pouvez blablater la réalité est là pour nous rappeler l’horreur de ces sacrifices « justifiés » par des croyances qui ne laissent place à aucune empathie envers l’animal. Envoyer un agneau à l’abattoir ce n’est pas une fête, égorger un mouton n’en est pas davantage une. Evidemment qu’il faut appeler à la fin de ces sacrifices, appeler à donner du sens au changement du rapport de l’homme envers les autres espèces animales, qui doit se traduire par une remise en cause de certaines pratiques… y compris de chasse. Vous vous élevez contre un tweet mais semblez indifférente à la souffrance de l’agneau, ça en dit long sur votre capacité à faire preuve de compassion.
Faites-vous preuve de compassion pour tous ces agneaux qui se font déchiqueter par le loup dans d’atroces souffrances ?