« Fusil de chasse » ne veut pas dire « fusil de chasseur »

Anti-chasse
date 25 novembre 2024
author Dr Sirius Procyon

La confusion entre « fusil de chasse » et « fusil de chasseur » révèle une méconnaissance des réalités sur la détention d’armes en France.

Image d’illustration

Un fait divers récent à Toulouse, où une femme ivre a menacé son voisin avec un fusil de chasse, met une fois de plus en lumière l’amalgame courant entre ce type d’arme et ses détenteurs légitimes, les chasseurs. Cet incident relance un débat plus large sur les millions d’armes en circulation en France, leur traçabilité, et la responsabilité qu’on tente d’y attribuer.

7 millions d’armes en France : un contexte mal compris

Selon un article publié par TF1 en novembre 2021, la France compterait environ 7 millions d’armes à feu en circulation, dont la majorité sont des armes de catégorie C, comme les fusils de chasse. Cependant, cette estimation pourrait être sous-évaluée : certaines études indépendantes avancent jusqu’à 12,7 millions, en incluant les armes illégales.

Ce chiffre met en perspective l’ampleur du défi posé par la gestion des armes dans le pays. La France dispose d’une réglementation stricte, mais de nombreuses armes, notamment les fusils de chasse mis en circulation avant 2011, ne sont pas enregistrées dans la base officielle Agrippa. Cela complique toute tentative de contrôle global. En conséquence, des armes peuvent se retrouver entre des mains non formées ou irresponsables, comme dans l’exemple toulousain.

Les chasseurs : des détenteurs responsables

Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, les chasseurs n’ont rien à voir avec l’extrême majorité des faits divers impliquant des armes dites « de chasse ». Les chasseurs sont soumis à des règles strictes : formation, validation annuelle du permis, et respect des normes de transport et de stockage. Ces exigences font d’eux les détenteurs les plus contrôlés parmi les propriétaires légaux d’armes.

A lire aussi : Braconnier ou chasseur ? la presse force l’amalgame

En revanche, les armes utilisées dans des contextes illégaux ou irresponsables échappent à ces cadres. Les détentions sans permis, les héritages non déclarés et les trafics représentent des dangers bien plus significatifs. Selon le ministère de l’Intérieur, une part importante des armes en circulation échappent encore à tout contrôle légal. Ce constat relativise les attaques systématiques envers les chasseurs, souvent pris à tort comme boucs émissaires dans le débat public.

Un amalgame trompeur

Lorsque les médias relatent un incident impliquant un fusil de chasse, la terminologie tend à alimenter la confusion. Dire « fusil de chasse » revient à désigner une catégorie d’arme, pas l’identité de son utilisateur. Dans l’exemple de Toulouse, rien n’indique que la jeune femme ait jamais pratiqué la chasse ou adhéré aux valeurs qui l’entourent.

Cet amalgame est régulièrement exploité par les opposants à la chasse, qui cherchent à associer tout incident impliquant une arme à feu à des pratiques cynégétiques. Pourtant, ce genre de raccourci s’éloigne des réalités : un fusil de chasse peut être acheté, hérité ou détourné sans aucun lien avec la chasse elle-même.

Le vrai débat : mieux encadrer les armes

L’exemple de Toulouse souligne la nécessité de renforcer la traçabilité des armes en France. Le déploiement en 2022 du nouveau « Système d’information sur les armes » (SIA) représente une avancée significative, mais des zones d’ombre subsistent, notamment pour les armes anciennes ou issues du marché noir. La traçabilité, couplée à des campagnes de sensibilisation, pourrait réduire les usages irresponsables.

En parallèle, il est essentiel de ne pas stigmatiser les chasseurs. Leur rôle dans la régulation de la faune et la préservation des habitats les place bien loin des caricatures qui circulent. Une communication plus juste, basée sur les faits, pourrait aider à démêler les confusions entretenues dans le débat public.


L’affaire de Toulouse illustre une problématique récurrente en France : le lien mal compris entre armes à feu et chasseurs. Plutôt que d’entretenir des amalgames injustifiés, il est temps d’ouvrir un débat constructif sur la gestion et la traçabilité des armes, en distinguant clairement les usages légaux des abus qui, eux, relèvent de comportements déviants.


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14 Commentaires :
  1. Ajh
    25/11/24

    Le débat…chiche mais qui en veut nos détracteurs sont bien plus à leur avantage dans le flou.

  2. Lecouplier
    26/11/24

    Il n empeche que les plus controlés et sanctionnes restent les chasseurs,c est tellement plus simple pour les statistiques.

    1. Bouvet
      26/11/24

      Que les services d ordre ramassent les armes des voyou.ds les cités .les vendeurs de drogues. C est pas quelques armes héritées qui risquent grd chose.l état vx plus d armes .ils ont la trouille d une révolution. On ça pas donner nos armes comme en 1940.

    2. Marchand Philippe
      27/11/24

      Tout à fait c est tellement facile de faire chier les chasseurs pas les couilles d aller dans les cités

  3. MARKK
    26/11/24

    A chaque affaire où un fusil de chasse est utilisé pour blesser, tuer une personne ou un animal domestique, il y aura toujours cette confusion entretenue volontairement ou par totale ignorance. En plus, le journaliste est souvent fainéant.

    Les articles dans la presse ou sur les sites des réseaux sociaux seront toujours dans cette veine. Nous n’avons aucune illusion à nous faire pour espérer des informations précises, documentées et ne faisant pas d’amalgames.

    Il nous faut, à chaque article faisant ce type de confusion, envoyer nos remarques sur les sites des réseaux sociaux ou sur les sites de presse quand ceux-ci permettent les commentaires, si nous voulons faire passer un peu d’information.

    1. Jean Pierre Martelle
      26/11/24

      Les AK 47 des cités de Marseille ou du 93 sont t’elles répertoriées?

      1. Jean Perarnaud
        27/11/24

        Il semblerait que vous oubliez que depuis trois ans il existe le SIA et que tout les chasseurs sont en règle et que tout détenteurs doit régulariser au 31/12. Je parle des gens honnêtes pas de la racaille.

      2. Gino
        27/11/24

        bien sûr que non !

  4. Jean Pierre
    27/11/24

    Allez répertorié les armes dans les banlieues et chez les gens du voyage et vous allez voir les statistiques avec les chasseurs

  5. Stgil
    27/11/24

    Une altercation avec votre voisin, si vous êtes chasseur vous verrez débarquer les flics, saisie des armes et du permis de chasse. C’est tellement facile, tout est déclaré, fiché un régal pour les médias bobos gauchos écolos et surtout anti chasse.

  6. C. Babinet
    27/11/24

    Détention non légale d’arme de chasse par les Français ?

    La priorité de l’Etat ne serait-elle pas de s’attaquer aux armes automatiques type Kalachnikov détenus en masse par les « jeunes » et autres narcotrafiquants ? Bizarrement (?) l’Etat ne fait rien contre ceux-là et s’attaque toujours aux Français.

    A quoi joue l’Etat ?

  7. Charly
    27/11/24

    Dès le départ il faudrait aussi que les baveux connaissent le sujet dont il font un article ça éviterai les jugements hâtifs des lecteurs néophytes dans domaine des armes. Il tres facile de faire des raccourcis ciblés (LOL) contre les chasseurs et les tireurs sportifs !!!

  8. Nauticat
    27/11/24

    Le danger n’est pas l’arme mais l’homme! La majorité des détenteurs déclarés ou non sont des citoyens sans problèmes. Mais c’est chez eux qu’il est facile de saisir les armes pas chez les racailles.

  9. Gino
    27/11/24

    bien sûr que non !

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