Georges n’était pas un sanglier

Chasse Actu
date 14 avril 2025
author Léa Massey

Georges, un cochon domestique, a été tué lors d’une battue à Lacanau. Le chasseur plaide la confusion avec un sanglier (non le sanglier n’est pas rose).

 Image d’illustration 

C’est un fait divers qui, comme souvent en matière de chasse, fait beaucoup parler – parfois sans nuance, parfois avec une émotion légitime. Le 20 mars dernier, dans le hameau des Andrauts, à Lacanau, un cochon domestique prénommé Georges a été abattu par un chasseur lors d’une battue. À en croire les premières déclarations, l’animal aurait été confondu avec un sanglier. Une méprise aux lourdes conséquences, à la fois pour le propriétaire du cochon, bouleversé, et pour le chasseur, désormais sous le feu des critiques.

Une confusion possible, mais lourde de sens

À première vue, l’indignation est compréhensible. Georges n’était pas un gibier. Il appartenait à une famille, vivait à proximité d’habitations, et n’était en rien destiné à finir dans une glacière. Mais à regarder la photo de l’animal – sa robe sombre, son port de tête, sa morphologie trapue – on comprend aussi comment une confusion a pu survenir. Ce cochon vietnamien, croisé semble-t-il avec une autre race, présentait un profil particulièrement proche de celui d’un jeune sanglier.

Dans le feu de l’action, avec la pression d’une battue, dans un milieu semi-ouvert où la visibilité n’est jamais parfaite, une telle erreur, bien que regrettable, peut s’expliquer. Il ne s’agit pas ici d’excuser aveuglément, mais de rappeler qu’un chasseur, aussi formé soit-il, reste humain.

Une distance à clarifier

Le propriétaire affirme que le tir a eu lieu à seulement 60 mètres de sa maison. Le chasseur, lui, conteste cette distance. L’enquête devra établir les faits, car tout repose là sur une donnée essentielle : la proximité des habitations. Si le tir s’est fait dans le strict respect des distances de sécurité imposées par la loi, alors le débat prend une autre tournure.

Mais même dans ce cas, une question demeure : l’identification de la cible. C’est là que les responsabilités individuelles reprennent toute leur place. Une silhouette suspecte ne suffit pas. Il faut être certain. Et à défaut de certitude, s’abstenir. Ce n’est pas seulement une règle de sécurité, c’est un principe éthique fondamental.

Les anti-chasse à l’affût

Évidemment, les adversaires de la chasse n’ont pas manqué de s’engouffrer dans la brèche. Pour eux, cette affaire est une aubaine : un animal domestique abattu, un chasseur mis en cause, une image-choc à faire circuler. Et peu importe que les faits soient encore en cours d’instruction, ou que la confusion puisse s’expliquer par des éléments objectifs : l’essentiel est de frapper fort, quitte à tordre un peu la réalité.

A lire aussi : Le sanglier Rillettes : un emballement médiatique et émotionnel

Mais l’exception ne fait pas la règle. La grande majorité des chasseurs savent identifier un animal avant de tirer. Ils savent ce que signifie la proximité d’une habitation. Ils connaissent les limites, souvent mieux que ceux qui les critiquent depuis les salons des grandes villes. L’affaire Georges mérite d’être examinée avec sérieux, pas instrumentalisée pour nourrir une croisade idéologique.

Une situation complexe, sans manichéisme

Dans cette affaire, les torts ne sont peut-être pas à sens unique. Le cochon se trouvait en divagation, hors d’un enclos sécurisé, dans un territoire où des battues sont régulièrement organisées. L’ACCA locale l’a rappelé : ce type d’animal, non identifié, hors d’une zone clôturée, constitue une source potentielle de confusion dans un environnement où la faune sauvage est dense.

On peut comprendre la peine de la famille Pallin, et personne ne peut rester insensible à la détresse d’un enfant apprenant que l’animal qu’elle considérait comme un compagnon a été tué. Mais il faut aussi entendre que le chasseur n’est pas, par définition, un irresponsable. C’est un homme qui, ce jour-là, a vraisemblablement été confronté à une situation ambiguë, et a pris une décision – mauvaise, certes, mais sans doute pas malveillante.

Tirer les leçons sans dresser le bûcher

Cet incident rappelle combien la cohabitation entre activités rurales (chasse, élevage, balade) nécessite rigueur et dialogue. Peut-être faudra-t-il mieux encadrer la détention d’animaux atypiques dans des zones de chasse. Peut-être faudra-t-il aussi redoubler d’efforts sur la formation des chasseurs à l’identification des espèces – y compris les hybrides et animaux domestiques non standardisés.

Il est permis d’être choqué. Mais il est aussi permis de comprendre. Le drame de Georges n’est pas celui d’un chasseur fou. C’est celui d’une erreur tragique dans un contexte complexe. Et c’est précisément pour cela qu’il mérite d’être raconté avec mesure.

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8 Commentaires :
  1. Stan
    14/04/25

    Il y a aussi la lutte contre l’hybridisation qui nécéssite le tir des sangliers hybrides, est-ce une erreur de tirer un tel animal en pleine nature? N’est-il pas conseillé de prélever les sangliers identifiés commes hybrides si l’on en recontre? Dans ce cas précis il s’agissait d’un animal domestique, mais une situation similaire est possible, quoique rare, avec un individu hybride sauvage. Que faire donc?

    1. Ajh
      14/04/25

      Sans oublier que les écolos eux même accusent les chasseurs d’être à l’origine d’hybridation porc sanglier c’est même un de leurs arguments récurrents.

  2. Eric
    14/04/25

    J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des sangliers croisé avec des cochons domestique et dans tous les cas c’est animaux doive être abattu pour éviter une pollution génétique se cochon aurait dû se trouver dans un enclos et pas en liberté

  3. C.Dumas
    15/04/25

    A 60 m de la maison, le cochon n’est pas en divagation!
    Ce n’est pas un croisement avec un sanglier.
    Lisez comme il faut !
    L’année où le prix du permis de chasse a considérablement baissé, un chasseur a confondu mon chat roux avec un renard. Le chasseur avait eu son permis au rabais et moi 800 euros de frais de véto pour sauver le jeune chat et consoler mes enfants.

  4. C.Dumas
    15/04/25

    A 60 m de la maison, le cochon n’est pas en divagation!
    Ce n’est pas un croisement avec un sanglier.
    Lisez comme il faut !
    L’année où le prix du permis de chasse a considérablement baissé, un chasseur a confondu mon chat roux avec un renard. Le chasseur avait eu son permis au rabais et moi 800 euros de frais de véto pour sauver le jeune chat et consoler mes enfants.

  5. C.Dumas
    15/04/25

    A 60 m de la maison, le cochon n’est pas en divagation!
    Ce n’est pas un croisement avec un sanglier.
    Lisez comme il faut !
    L’année où le prix du permis de chasse a considérablement baissé, un chasseur a confondu mon chat roux avec un renard. Le chasseur avait eu son permis au rabais et moi 800 euros de frais de véto pour sauver le jeune chat et consoler mes enfants.

    1. C. Dubidon
      15/04/25

      Trois fois le même commentaire… pour une histoire cousue de fil blanc. Si réellement le chasseur avait tiré sur le chat, un simple coût de fil à la société de chasse aurait permis de faire jouer l’assurance pour les frais vétos et un éventuel dédommagement. Merci d’inventer des histoires plausibles, au moins.

  6. Jean Dominique TOMENO
    15/04/25

    Déjà que certains chasseurs confondent leurs congénères pas rasés avec un sanglier…..alors là avec un cochon là confusion est inévitable !!

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