Hugo Clément : un journaliste en carton ?

Chasse Actu
date 18 septembre 2024
author Dr Sirius Procyon

Une nouvelle fois, Hugo Clément frappe fort, mais à côté. Le 16 septembre, dans son émission Sur le Front, diffusée sur France 5, il s’attaque aux emballages en carton. Son journalisme sortirait-il des mêmes usines ?

« Cartons, sacs en papier : la fausse bonne idée ? »

Derrière ce titre accrocheur, Clément déroule une litanie d’approximations et de contre-vérités, dans une démonstration d’un journalisme dévoyé au service de son idéologie. Le résultat ? Une volée de bois vert immédiate de la part des professionnels du secteur, excédés par cette nouvelle attaque en règle contre leur industrie.

L’interprofession de l’emballage papier-carton, regroupant des acteurs aussi divers que le Comité français des emballages papier-carton (Cofepac) ou la Fédération des travailleurs des industries du livre et du papier (Filpac), ne mâche pas ses mots. Dans un communiqué cinglant, elle dénonce une manipulation de l’information « qui devrait être étudiée dans les écoles de journalisme ». Ce ne sont pas des critiques en l’air : le reportage de Clément se distingue par son recours systématique à des procédés déloyaux et fallacieux. Généralisations abusives, montages trompeurs, omissions volontaires, tout est bon pour accabler une industrie qui, pourtant, fait de réels efforts pour améliorer son empreinte environnementale.

Les ressorts classiques de la manipulation

La méthode est simple : déformer les faits pour mieux servir une thèse prédéterminée. Dans Sur le Front, Clément multiplie les exemples isolés pour les ériger en cas d’école. Ainsi, un sachet en papier recyclé présenté comme une catastrophe écologique devient le symbole d’une industrie tout entière. Pourtant, comme l’explique l’association Two Sides, spécialisée dans la promotion d’un usage responsable du papier, ce type de produit ne représente qu’une fraction infime des emballages en papier. Mais qu’importe la réalité lorsque l’objectif est de frapper les esprits. En manipulant le téléspectateur avec des chiffres obsolètes et des images choc, Clément crée un climat de suspicion généralisée autour d’une industrie dont il se garde bien de rappeler les progrès réels. La nuance n’a pas sa place dans ce type de propagande.

A lire aussi : Hugo Clément & la chasse aux trophées à peu près

Il s’agit là d’un ressort classique : utiliser l’émotion pour manipuler le jugement du public. En associant des images de forêts dévastées à des discours alarmistes, Clément cherche à faire croire que toute opération sylvicole est une catastrophe environnementale. C’est oublier que ces pratiques, encadrées, font partie d’une gestion durable des forêts, nécessaire à la préservation des écosystèmes. Mais pour cela, encore faudrait-il avoir l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître, ce qui ne semble pas être à l’ordre du jour pour Clément et ses équipes.

L’idéologie avant l’information

Au fond, le véritable problème de l’émission de Clément n’est pas tant les erreurs factuelles que l’intention délibérée de déformer la réalité pour servir une idéologie. Derrière le vernis de l’investigation, Sur le Front s’inscrit dans une longue tradition de journalisme militant où l’agenda politique prime sur la vérité. Ce n’est pas la première fois que Clément utilise ces méthodes : que ce soit sur les sujets écologiques, les animaux ou maintenant les emballages, il applique toujours le même schéma. Détruire pour le plaisir de détruire, sans jamais proposer d’alternatives crédibles ni de solutions pragmatiques. Il est bien plus facile d’accabler une industrie en la présentant comme le bouc émissaire des maux de la planète que de prendre en compte la complexité des enjeux environnementaux.

Ce type de discours binaire n’a qu’un seul objectif : polariser l’opinion en créant une fausse dichotomie entre les bons, les défenseurs autoproclamés de l’environnement, et les mauvais, en l’occurrence toute entreprise ou activité humaine liée à la production. C’est une stratégie vieille comme le monde, mais diablement efficace : jouer sur la corde sensible, mettre en scène des catastrophes apocalyptiques, et surtout éviter tout contrepoint. Aucune contradiction n’est permise, aucune remise en question, car dans le monde de Clément, tout ce qui n’épouse pas la cause est suspect, voire coupable.

L’impact dévastateur de la désinformation

Le danger de ce type de désinformation est qu’elle agit en profondeur sur l’opinion publique. À force de voir des images tronquées et d’entendre des discours biaisés, le spectateur finit par croire à cette version déformée de la réalité. Ce n’est plus l’analyse qui prime, mais la réaction émotionnelle. En ne présentant qu’une seule facette des problématiques écologiques, Sur le Front prive son public d’un véritable débat de fond, essentiel pour aborder les questions complexes de la gestion des ressources naturelles.

Pire, ce genre de désinformation finit par discréditer tout effort en matière de développement durable. Les entreprises de l’emballage en papier-carton, comme tant d’autres industries, font des progrès réels pour réduire leur impact environnemental. Mais ces efforts sont balayés d’un revers de la main par un militantisme borné qui préfère se concentrer sur des détails anecdotiques pour mieux vendre sa soupe. Or, à force de crier au loup, Clément et ses semblables finissent par nuire aux causes mêmes qu’ils prétendent défendre.

La chasse, victime du même traitement médiatique

Il est difficile de ne pas faire le parallèle avec un autre sujet cher à Hugo Clément : la chasse. Là aussi, les méthodes sont les mêmes. La simplification outrancière, l’émotion à outrance, le refus d’une analyse nuancée. Comme pour l’industrie du papier-carton, Clément préfère diaboliser une activité complexe en la réduisant à des clichés et des stéréotypes.

La réinformation est aujourd’hui plus que jamais une nécessité. Face à des figures médiatiques qui usent et abusent de leur tribune pour manipuler l’opinion publique, il est crucial de rappeler que la vérité n’est pas un outil à déformer selon ses intérêts. Que ce soit dans le domaine de l’écologie, de l’industrie ou de la chasse, la réalité est toujours plus complexe que les récits simplistes véhiculés par Hugo Clément. Il est temps que le public ouvre les yeux et cesse d’être dupé par ces campagnes de désinformation systématique.

A voir en vidéo :

Partager cet article
8 Commentaires :
  1. Alain
    18/09/24

    On peut également se demander quels intérêts à Xavier Niel dans le bashing de l’industrie de l’emballage classique (parce que les deux vont ensemble).

    1. Lolo0126
      18/09/24

      Ce profiteur de guerre de NIEL a forcément un intérêt mercantile dans cette histoire.

  2. Houlotte
    18/09/24

    Tout France 5 est maintenant orienté entre le vert pomme et le vert bouteille. C’est la chaîne des bobos, écolos, vegans et animalistes. Désinformation à tous les étages.

  3. Philippe
    18/09/24

    Le plus scandaleux, c’est que cet individu sévit sur le service public, financé par nos impôts !

  4. Thibault
    19/09/24

    Il a probablement été formé par Elise Lucet

  5. Joe
    19/09/24

    Ouais… Toujours très facile de critiquer… Je ne comprends pas bien le but de casser monsieur Clement? J’ouvre grand les yeux et les oreilles autour de moi, et je vois bcp trop de gens peu soucieux de l’avenir de la planète. Tout ce monde ds ce magasin récemment ouvert près de chez moi, Prim… où l’on trouve des fringues à 1€, noirs, en coton(???), venant d’usines à l’autre bout du monde, moins chers que pas chers, dont la charte éthique des conditions de travail est INEXISTANTE. Au taf à 10 ans.

  6. Marion
    19/09/24

    Primark repose littéralement sur la surproduction de vêtements bon marché et de mauvaise qualité et encourage les consommateurs à les traiter comme des produits jetables, ce qui est TERRIBLE pour la planète. Il ne semble pas non plus y avoir de preuve que l’entreprise minimise ses déchets textiles.
    Au-delà des répercussions environnementales, faire ses courses chez Primark soulève d’importantes questions éthiques. Le modèle de la fast fashion fait souvent appel à une main d’œuvre provenant de pays où les droits des travailleurs ne sont pas suffisamment protégés, ce qui conduit à l’exploitation et à des conditions de travail dangereuses.

  7. Pascale
    08/10/24

    Dans le reportage, il est indiqué plusieurs fois que les entreprises mises en causes ont décliné les invitations à un droit de réponse.
    Je n’ai pas été vérifier. Pensez vous que ce soit aussi un mensonge de la part d’Hugo Clément ?
    Vous dites que ce journaliste fait des généralités, des montages trompeurs..etc…
    Peut être. Mais alors prouvez le, apportez des arguments solides, plutôt que des accusations vides et creuses.

Soumettre un commentaire

Dans la même catégorie

Articles les plus récents