Le CNRS s’attaque (sérieusement) à la question du sanglier

Politique, règles et polémiques
date 20 février 2024
author Léa Massey

La multiplication des sangliers engendre une série de problèmes allant des dégâts aux cultures à l’augmentation des accidents de la route. Face à cette situation complexe, un projet de recherche-action novateur voit le jour, visant à réunir l’ensemble des parties prenantes pour définir et évaluer collectivement des mesures de gestion efficaces.

Ce projet ambitieux mené par le CNRS entend créer une dynamique collaborative impliquant gestionnaires d’espaces protégés, chasseurs, agriculteurs, services de l’État, chambre d’agriculture, société civile et organismes de recherche. Il se concentre sur l’étude des déplacements des sangliers, offrant ainsi des données objectives et un support cartographique pour alimenter une discussion éclairée.

Déployé dans deux sites d’études de renom, la réserve de biosphère des Gorges du Gardon et le Parc National des Écrins, le projet poursuit plusieurs objectifs spécifiques. Tout d’abord, il vise à analyser la mobilité des sangliers à l’aide de colliers GPS et de pièges photographiques. Ensuite, il entend faciliter un dialogue interactif entre les différents acteurs concernés, favorisant ainsi la co-construction de solutions adaptées.

Une des étapes clés de ce projet consiste à élaborer un outil de simulation permettant d’explorer la dynamique spatiale des populations de sangliers selon divers scénarios d’occupation des sols, de gestion des milieux et des prélèvements. Cette démarche participative garantit une évaluation collective des mesures envisagées, intégrant les multiples dimensions économiques, sociales et écologiques des territoires concernés.

Enfin, la valorisation des résultats du projet auprès des parties prenantes et du grand public est une priorité. La communication vers les acteurs nationaux impliqués dans la gestion des populations de sangliers permettra également de favoriser la mise en place d’expérimentations similaires, contribuant ainsi à la reproductibilité et à l’amélioration du processus.

Ce projet de recherche-action représente une opportunité unique de repenser la gestion des populations de sangliers en intégrant les connaissances scientifiques, l’expertise des acteurs locaux et les attentes de la société. En favorisant le dialogue et la collaboration, il ouvre la voie à des solutions durables et concertées pour mieux cohabiter avec cette espèce emblématique de nos territoires ruraux et périurbains.

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4 Commentaires :
  1. Alex
    21/02/24

    Bonjour, sur le papier ça semble une bonne chose mais évidemment on ne peut qu’espérer que ça ne débouchera pas à nouveau sur des restrictions d’actions pour le monde de la chasse …

  2. billabong
    23/02/24

    « sérieusement »c’est à voir, je n’oublie pas les  » chercheurs  » du cnrs qui ont pondu un livre sur le sanglier avec des clichés comme l’hybridation dite volontaire du sanglier et du cochon et une présentation volontairement subjective du point de vue … du sanglier !?!

    1. Edouard
      04/03/24

      Le CNRS n’est pas une entité ou tout le monde pense et analyse pareil. Il y a des humains et donc des courants.
      J’y bosse. J’ai récupéré l’an dernier un article interne assez intéressant sur la dynamique du sanglier justement.

  3. Charles
    02/06/24

    N’en déplaise à certain(e)s ces hybridations et nourrissages de sangliers sont bien réels et pourrissent l’image ( déjà bien salie de taches de vin, de colle à oiseaux) des chasseurs /chasseuses.
    Plutôt que de faire l’autruche, vous devriez plutôt vous battre pour assurer la disparition complète de ces pratiques afin que la chasse puisse devenir une discipline plus noble que de la simple destruction de masse au service des mairies.

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