Le loup peut-il réguler les populations de sangliers ?

Les plumes de Richard
date 07 décembre 2022
author Richard sur Terre

Dimanche 4 décembre, France Bleu Drôme Ardèche publiait le cri d’alarme à la Fédération des chasseurs de la Drôme. Selon son vice-président Michel Sanjuan, le retour du loup aurait un impact catastrophique sur les populations d’Ongulés du département (Chassin, 2022). En l’espace de vingt ans, les effectifs de mouflons seraient passés de 900 individus à seulement une quinzaine aujourd’hui ! Plus surprenant encore, la fédération départementale estime que les populations de sangliers fonderaient comme neige au soleil devant l’appétit du Canidé. De 20.000 suidés prélevés en 2018 par les chasseurs du département, le chiffre se serait réduit de moitié entre 2021 et 2022. La chute d’abondance des Ongulés inquiète la fédération départementale. Pourtant, cette cascade trophique initiée par le retour du loup donne matière à réflexion sur le rôle d’auxiliaire biologique du prédateur. S’il n’arrange pas l’attrait cynégétique du département, le loup peut aussi apparaître comme un allié dans la lutte contre les dégâts agricoles engendrés par les sangliers. Cet argument n’a pas manqué d’être cité en commentaire par des partisans pro-loup ou anti-chasse. Mais est-ce pour autant un axiome en écologie appliquée ? Penchons-nous plus en détails sur ce débat lupin.

Texte : Guillaume Calu

Des proies et des loups

Ce n’est pas la première polémique autour de la prédation du loup dans la Drôme. Dès son retour déjà, les populations de chevreuils avaient accusé le coup avant de repartir à la hausse (Randon, 2010 ; in : Landry, 2017). La raison invoquée ? La prédation du loup avait provoqué une pression de sélection sur les comportements de vigilance. Les chevreuils augmentant leur vigilance au détriment du temps imparti à l’alimentation échappent mieux à la prédation du loup (Landry, 2017) Résultat des courses, le loup a engendré une génération de chevreuils plus vigilants, mais au poids moyen en deçà de celui constaté avant son retour.

Un bel exemple d’adaptation de populations prédatées par le loup. Mais qu’en est-il des autres populations d’Ongulés ? Il nous faut, avant d’examiner la question, revenir sur l’évolution des populations d’Ongulés pendant et après la destruction du loup en France. Bref rappel historique : en France durant le XIXème siècle, les différents régimes politiques marquent la volonté d’éradiquer le loup gris du territoire métropolitain. La mise en place de battues par les préfets, leur autorité pour nommer les lieutenants de louveterie, la simplification de la vente de poudre à fusil sous contrôle de l’état, et les primes administratives pour chaque animal tué sont autant de mesures favorisant la destruction organisée de l’espèce (Fabre, 2017). Pour autant, la disparition du loup en France a-t-elle eu des effets notables sur les populations d’Ongulés ? Contre toute attente, il est assez difficile de le savoir, car plusieurs facteurs amorcent une mutation du paysage rural dès la seconde moitié du XIXème siècle.

Sous le Premier Empire et jusqu’au milieu du XIXème siècle, les campagnes sont considérées comme surpeuplées (Fabre, 2017). Conséquence de l’exploitation intensive des surfaces agricoles disponibles, la surface forestière connaît en 1820 son minimum historique avec seulement 12% du territoire boisé. Une couverture forestière faible qui désavantage les Ongulés, privés de leur habitat de prédilection. « Jamais il n’y a eu moins de chevreuils, de cerfs et de sangliers » déplorent les naturalistes sous Napoléon (Marc, 1811). Sangliers et chevreuils sont rares et localisés. Les Cerfs manquent de disparaître. Les Chamois sont repoussés toujours plus haut dans les montagnes (Fabre, 2017). Un nouveau Code Forestier promulgué en 1827, suivi d’un exode rural vers des villes industrielles en pleine croissance, vont inverser la tendance. Déprises agricoles et plantations d’essences choisies accroissent la surface forestière française. Mais sont tout aussi favorables à la hausse des populations d’Ongulés.

Aussi, il n’est pas étonnant de noter dès la fin du XIXème siècle les premiers cas de dégâts des  sangliers aux cultures. Une nuisance agricole alors quasiment inédite à l’époque (Fabre, 2017) ! La perte des milieux ouverts fréquentés par l’homme, la hausse des couverts forestiers et la disparition des meutes de loup ont conduit à l’explosion démographique des Suidés. La désertification des campagnes suite à la Grande guerre va même accélérer le phénomène durant l’entre-deux-guerres (Hugues, 1932) ! Actuellement, les populations de sangliers connaissent une hausse spectaculaire de leurs effectifs. Les raisons multifactorielles demeurent complexes (Mathevet & Bondon, 2022), mais soulignons trois facteurs-clés : les conditions météorologiques, les paysages agricoles intensifs et enfin la pression anthropique (Tack, 2018).

Face à l’augmentation des populations de sangliers, peut-on rétablir une cascade trophique en tablant sur le retour du loup en France ?

Avant de se pencher sur quelques éléments de réponse bibliographiques, il nous faut revenir sur le régime alimentaire du loup gris (Canis lupus lupus). Ce prédateur opportuniste et charognard présente un régime alimentaire variant considérablement selon les populations et les meutes étudiées. Mais ses besoins caloriques importants l’orientent vers de grandes proies comme les Ongulés.

A l’échelle européenne, Newsome et al. (2016) ont compilé les données de 94.607 échantillons de crottes et contenus stomacaux, obtenus à partir de 177 articles consacrés au régime alimentaire du loup gris européen. En Europe de l’Est et Russie méridionale, une densité humaine élevée combinée à la destruction des populations de grands Ongulés favorise les prédations sur les troupeaux parqués en extérieur : 71 % des cas de prédation se portent ainsi sur le bétail (bovins et porcins). A l’inverse en Scandinavie, 65 % des proies sont des Ongulés de grande taille (notamment l’élan). En Europe centrale, 52 % des proies sont des Ongulés de taille moyenne (chevreuils et sangliers). En Europe occidentale et méridionale, les situations sont beaucoup plus variables. En Italie, les chevreuils et sangliers représentent 60 % des proies, tandis que dans les Alpes, le chamois est majoritaire (64 % des proies). Les loups ibériques au Nord de l’Espagne consomment à 67 % du bétail (bovins, chevaux, chèvres), le charognage est aussi un comportement fréquent. Le chien domestique peut aussi représenter une proie préférentielle pour certaines meutes spécialisées, comme en Roumanie ou encore dans la Sierra de la Culebra, au Nord-Ouest de l’Espagne. Au Centre et au Sud de l’Espagne, les Ongulés redeviennent légèrement majoritaires (60 %) dans le régime alimentaire des loups ibériques.

 

En France, les données sur les régimes alimentaires de plusieurs meutes de loups gris dans les départements alpins (Flühr, 2011) corroborent ces tendances. Les analyses en laboratoire de 1357 excréments de loups indiquent que les Ongulés sauvages représentent en moyenne 76 % des prises, contre 16 % pour les animaux domestiques. Mais il existe une importante variabilité inter-meutes. Les animaux domestiques constituent la majorité des proies pour la meute de Vésubie-Roya, tandis que mouflons et chamois prédominent pour les autres meutes du Mercantour. Les meutes manifestent également un phénomène de report de prédation. Pour les meutes de Haute Tinée et Vésubie-Tinée, les parts relatives cumulées de chamois et de mouflon initialement majoritaires diminuent fortement au profit d’une diversification des proies (cerfs, bouquetins, chevreuils et sangliers). La meute de Vésubie-Tinée présente une succession des reports de prédation au fil des ans : d’abord le mouflon, ensuite le chamois, et enfin le chevreuil.

La pression de prédation des meutes de loups alpins sur le sanglier suit cette même logique. Les meutes de Haute Tinée et Vésubie-Tinée connaissent une courte période de report partiel de la prédation sur les populations de Suidés (Flühr, 2011). Mais la hausse des parts relatives dans les laissées décroche rapidement en faveur d’autres proies. La pression de prédation du loup alpin sur les populations de sangliers n’est donc pas permanente, car le loup est un prédateur opportuniste qui profite autant de la vulnérabilité que de l’abondance de ses proies. En Espagne, dans la principauté des Asturies, le sanglier compte pour 3 % à 31 % des proies relatives retrouvées dans les excréments de loups. Lors des prédations, 75 % des prises étaient des marcassins (Nores et al., 2009). Dans ce territoire, le taux de mortalité du sanglier est de 38 %. La prédation du loup représente 12% de cette mortalité et affecte 4,5 % de la population de Suidés. Nores et al. (2009) concluent que la prédation du loup a un faible impact et ne peut réguler ces populations.

Mais pour autant, l’étude menée dans la principauté des Asturies concerne les loups ibériques du Nord de l’Espagne, plus enclins à exercer une déprédation sur des animaux domestiques ou à adopter un comportement charognard. Qu’en est-il pour des populations spécialisées dans la prédation des Ongulés de taille moyenne ? La review de Mori et al. (2016) sur les loups italiens permet d’apporter quelques éléments de réponse. Le loup demeure en Europe le principal prédateur du sanglier. En Italie, le sanglier représente près de 50% des Ongulés prédatés, suivi par le chevreuil (24%) et les animaux domestiques (18%). Selon les auteurs, le sanglier représente une proie idéale pour le loup, car facile à traquer. Les loups ciblent avant tout les plus jeunes individus au sein des compagnies. Mais surtout, le sanglier est abondant dans les plaines italiennes, deux fois plus que le chevreuil. Il constitue donc une proie incontournable pour une meute de plaine !

Le retour du loup peut-il mener au rétablissement d’une cascade trophique ?

Rien n’est certain. L’exemple des loups de Yellowstone nous livre un récit idéalisé d’une nature se régulant par elle-même. Mais derrière la belle histoire se cache une controverse scientifique encore débattue aujourd’hui (Webster, 2021), et le rôle accordé aux loups dans le grand parc national américain demeure exagéré. En réalité, transposer l’exemple de Yellowstone aux territoires anthropisés européens n’a tout simplement pas de sens (Mech, 2012). Il faut toutefois reconnaître prudemment le rôle d’auxiliaire écologique potentiel du loup gris. Randon et al. (2020) rapportent qu’indépendamment à la recolonisation du massif du Vercors par les loups, les populations de chevreuil ont connu une forte chute démographique en raison d’hivers extrêmement rigoureux. La population située au cœur du territoire des loups a suivi un rétablissement plus lent que celles en périphérie du territoire de la meute. La prédation du loup eut alors un impact significatif sur la reconstitution de cette populations de chevreuils – jusqu’au report de la prédation des loups sur le cerf élaphe.

 

Si les densités de populations de loups en France devenaient suffisamment fortes pour réellement influencer les effectifs de sangliers, rien ne permet d’affirmer que les loups seraient en mesure de maintenir durablement de faibles densités.

Le suivi des meutes de loups alpins (Flühr, 2011) vient contredire l’hypothèse d’une pression permanente sur le sanglier, aussi idéale que soit cette proie pour le loup (Mori et al., 2016). Il est d’ailleurs possible que la situation drômoise telle qu’interprétée par la fédération de chasse locale (Chassin, 2022) soit temporaire. La pression de prédation peut se lever en raison de la raréfaction de la proie. De même, les sangliers pourraient répondre à cette pression par sélection naturelle. De nouveaux comportements de vigilance, ou une augmentation du taux de croissance, inverseraient alors les tendances démographiques.

Les populations européennes de sangliers posent d’épineux problèmes de gestion cynégétique (Massei et al., 2014). Mais le loup gris résoudrait-il l’explosion démographique ? La question mérite d’être posée. Cependant, sa réponse appelle plus d’incertitudes qu’elle n’apporte de solutions. Au risque de décevoir les opinions les plus convaincues d’un retour providentiel du loup.

 

Bibliographie :

Chassin, E. (2022). Les sangliers disparaîssent de la Drôme et le loup n’y est pas pour rien, selon les chasseurs. France Bleu Drôme Ardèche, 04 décembre 2022. [En ligne]

Fabre, E. (2017) La destruction des loups au XIXe siècle. La technique, l’État et les milieux naturels en France. Revue d’histoire du XIXe siècle, 54, p. 81-94.

Flühr, J. (2011). Analyse spatio-temprelle du régime alimentaire du loup (Canis lupus) dans les Alpes françaises. Stage de Master 1 « Ingénierie en Ecologie et Gestion de la Biodiversité », ONCFS / Université de Montpellier 2. [En ligne]

Huges, A. (1932). « Les invasions de sangliers dans le Midi de la France », Bulletin de la Société nationale d’acclimatation, 10, p. 1-13.

Landry, J.-M. (2017). Le Loup, éditions Delachaux & Niestlé, 368 p.

Marc, J.A. (1811). « Pêche et chasse ». Bibliothèque des propriétaires ruraux ou journal d’économie rurale et domestique, -103, p.

Massei, G. et al. (2014). Wild boar populations up, numbers of hunters down ? A review of trends and implications for Europe. Pest Management Science, 71(4).

Mathevet, R.; Bondon, R. (2022). Sangliers, géographies d’un animal politique. Actes Sud Nature, coll. « Mondes sauvages », 208 p.

Mech, L.D. (2012). Is science in danger of sanctifying the wolf ? Biological Conservation, 150(1), p. 143-149.

Mori, E.; Benatti, L.; Lovar, S.; Ferretti, F. (2016). What does the wild boar mean to the wolf ? European Journal of Wildlife Research, 63(9).

Newsome, T.M.; Ciucci, P.; Boitani, L.; Dickman, C.R. (2016). Fodd habits of the world’s grey wolves. Mammal Review, 46(4).

Nores, C.; Llaneza, L.; Alvarez, A. (2009). Wild boar Sus scrofa mortality by hunting and wolf Canis lupus predation: An example in northern Spain. Wildlife Biology, 14, p. 44-51.

Radon, M. et al. (2020). Population responses of naive roe deer to the recolonization of the French Vercors by wolves. Population ecology, 62(2), p. 244-257.

Tack, J. (2018). Les populations de sangliers (Sus scrofa) en Europe. Examen scientifique de l’évolution des populations et des conséquences sur leur gestion. European Landowner’s Organization, Bruxelles, 56 p.

Webster, H. (2021). Comment: What if Wolves don’t change rivers, or the Lynx lacks bite? Rethinking a rewilding orthodoxy. British Wildlife, 33, p. 91-97.

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10 Commentaires :
  1. FBZ
    08/12/22

    Bel article, parfaitement documenté. Excellent travail. Merci à vous.

    1. Boulet
      14/05/23

      Bah…
      On a éradiqué les prédateurs, on voit où on est.
      C’est dingue que l’être humain considère encore qu’il sait gérer Quand on fait le constat de la 6 ième extinction de masse.
      Je ne comprends pas qu’on pose des questions avec des partis pris au départ quoiqu’il en soit.
      L’intérêt des chasseurs, c’est de faire perdurer leur hobby.
      Je me trompe ?
      Nan mais vraiment, y en a marre. La seule solution qu’on sait apporter, c’est tuer.
      Jamais essayer de « réparer » (c’est un grand mot… On ne peut pas réparer en réalité, on peut juste espérer réduire notre impact).
      J’ai écouté les vidéos.
      Désolée de vous le dire, mais il y a quand même un conflit d’intérêt qui biaise sans cesse vos analyses et critiques.
      Qui va entretenir les forêts à part les chasseurs ?
      Il suffit juste de créer une structure ou de renforcer L’OFB de cette mission, avec l’argent qui est donné au chasseurs pour ça, et ça va se mettre en place.

      Mais ça… Êtes vous prêt à l’entendre ?
      Vos arguments sont, sur ce sujet, complètement erronés.

      Voulez vous des photos de spots de chasseurs abandonnés? Ce n’est pas rare contrairement à ce que vous affirmez.

      Voilà.

      Je ne suis ni animaliste, ni écolo…
      Juste une citoyenne de la planète.
      Merci de m’avoir lue (si cela vous a été supportable).

  2. michael villard
    08/12/22

    Documenté, sans parti pris, objectif… Travail parfait, MERCI…

    1. David
      31/01/24

      Derrière toute forme d’expression, il y a un parti pris.

  3. Patrick
    08/12/22

    Bonjour. Il suffit de faire l’inventaire des populations de gibier sur le territoire d’une meute, d’en estimer l’accroissement annuel, pour se rendre compte que le loup ne pourra jamais, à lui seul, réguler ses proies. Disons 20.000 ha, 30 cerfs aux 1.000 ha, 100 chevreuils, 100 sangliers ? Cela ferait donc 600 cerfs, accroissement annuel de 200. 2.000 chevreuils, accroissement annuel 1.000 – 1.500. Sangliers, 2.000 accroissement annuel très variable, disons au moins 1.500. Total : bien plus que les 150 proies par meute et par an.

  4. Quentin
    08/12/22

    Le biais dans tout ça c’est que l’on oublie que la présence du prédateur pousse les proies vers d’autres territoires (qui se retrouvent alors en surdensité de proies). Si l’on veut que le loup gère les populations d’ongulés sauvages, il faudra donc accepter la présence du loup partout donc à proximité de l’Homme et du bétail. Et là il n’est pas certain que le loup, opportuniste qu’il est, continue à courir derrière des ongulés sauvages…

  5. Rodolphe
    06/01/23

    Le report de proies chez un carnassier généraliste est tout à fait habituel.
    Ce type de carnassier se concentre naturellement sur les proies les plus abondantes et même s’il existe une inertie culturelle pour le passage d’une proie à une autre lorsque les effectifs de proies se réduisent, ce report a toujours naturellement lieu. Le loup peut donc servir à lisser les populations de chaque espèce sur son territoire en empêchant les phénomènes d’invasion sans pour autant menacer totalement la population. C’est évidemment davantage valable dans les milieux les plus naturels où toutes les créatures sont soumises au régime d’équilibre proie-prédateur. Dans les milieux anthropisés, les décisions humaines sont indépendantes de ce système à moyen terme et peuvent aboutir si elles ne sont pas adaptées suffisamment vites à de nouvelles conditions ou idéologiquement contraintes à des déséquilibres.

  6. David
    25/01/24

    Merci pour cet article bien documenté. Si j’ai bien compris, le loup exerce donc une pression de prédation sur les sangliers, mais qui n’est pas constante puisqu’elle s’amenuise quand le sanglier se fait rare (le prédateur se rabat sur des proies plus abondantes, qu’il rencontre plus souvent, logique)
    De plus, le sanglier s’adapte en modifiant son comportement pour devenir plus vigilant.
    Donc avec la présence du loup, les populations de sanglier diminuent jusqu’à se stabiliser à des densité plus faibles, et les sangliers deviennent plus prudent donc font sans doute moins de sorties dans les champs.
    J’ai bon ?

  7. David
    31/01/24

    « Rien n’est certain. L’exemple des loups de Yellowstone nous livre un récit idéalisé d’une nature se régulant par elle-même. Mais derrière la belle histoire se cache une controverse scientifique encore débattue aujourd’hui (Webster, 2021), et le rôle accordé aux loups dans le grand parc national américain demeure exagéré. »

    Je viens de lire en entier l’article cité et voici ce qu’il dit réellement : les effets observés au Yellowstone ne se verront pas forcément en Angleterre si on réintroduit le loup : la cascade écologique dépend fortement du contexte et des pressions exercées par ailleurs sur les espèces. Je cite une phrase de la conclusion qui résume bien l’article dans son ensemble : « Radically altered ecosystems, like disassembled engines, will not necessarily be restarted simply by replacing one component, however integral that component once was. »
    = « Les écosystèmes radicalement modifiés, comme les moteurs démontés, ne seront pas nécessairement redémarrés simplement en remplaçant un composant, aussi intégral soit-il autrefois. »

    On appréciera la fidélité avec laquelle vous citez vos sources.

  8. Erwan
    06/08/24

    Si l’on considère l’histoire de la prédation sur notre territoire, l’homme y est lui-même un prédateur naturel depuis au minimum 500 000 ans, avec des traces d’homo erectus, et même des javelots de chasse étonnants trouvés en Allemagne (mais peut être faut-il envisager de compter en millions d’années si l’on prend en compte les crânes archaïques de Dmanisi, en Géorgie, mais sans savoir quelles espèces ils pouvaient éventuellement chasser, car ces hominidés sont de petites dimensions). Il est donc problématique à la base de considérer la prédation naturelle sans considérer que l’homme y joue une part tout à fait naturelle, au même titre que les autres prédateurs, mais pas exclusive. L’homme est un prédateur naturel du sanglier.

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