One Voice caricature, l’Orne gère 

Chasse Actu
date 24 avril 2025
author Léa Massey

Indignation facile, réalité encadrée. One Voice s’attaque au piégeage des ragondins dans l’Orne. Mais que dit vraiment la réglementation ?

On connaît la stratégie. Dénoncer des « euthanasies à la carabine ou au gourdin », relayer une photo choc, glisser un lien vers une pétition : voilà le cocktail que One Voice a récemment resservi sur les réseaux sociaux. Cette fois, l’association s’en prend à un dispositif départemental de lutte contre les ragondins et les rats musqués dans l’Orne. Objectif : faire passer une opération d’intérêt général pour une exécution barbare subventionnée.

Dans l’Orne, ragondins et rats musqués sont “euthanasiés” par les piégeurs… à la carabine ou au gourdin. Contre 2.5€ d’argent public par queue coupée. Interpellez la préfecture de l'Orne pour dire stop www.orne.gouv.fr ! Source : www.fdgdon61.fr/nos-actions/…

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— One Voice (@one-voice.fr) 18 avril 2025 à 09:57

Mais au-delà de l’indignation calculée et des guillemets moralisateurs autour du mot “euthanasier”, que dit la réalité ?

📜 Rappel : qu’est-ce qu’un ESOD ?

Ragondins et rats musqués font partie des Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts (ESOD). Cette catégorie regroupe des espèces envahissantes ou prolifiques qui :

  • nuisent aux cultures agricoles,
  • dégradent les digues et les berges,
  • concurrencent les espèces locales,
  • ou propagent des maladies (leptospirose, douve du foie…).

Ce classement n’est ni arbitraire ni impulsif : il s’appuie sur des avis scientifiques, des données de terrain et des arrêtés préfectoraux. Réguler ces populations, c’est protéger des écosystèmes entiers et des activités humaines fragiles.

🧾 2,5 euros pour une queue : la transparence d’un système encadré

One Voice s’insurge contre le fait que « 2,5€ d’argent public » soient versés aux piégeurs. En réalité, ce montant constitue une modeste prime forfaitaire visant à encourager la participation à une mission d’intérêt public. Elle ne couvre ni le temps, ni le matériel, ni le déplacement. Les queues servent de preuve de capture lors de collectes organisées. Pas de corruption, pas d’abattage industriel, pas de quoi alerter Bruxelles.

🧤 Une mise à mort encadrée, rapide et sans souffrance

Contrairement à ce que laisse entendre One Voice, la mise à mort des animaux répond à des critères stricts de respect du bien-être animal. Les outils évoqués (gourdin ou carabine) ne sont pas choisis au hasard : ils correspondent aux moyens efficaces et légaux pour abréger la souffrance d’un animal captif.

A lire aussi : Ragondins : Une invasion incontrôlable

Ce n’est ni « à la sauvage », ni improvisé : les textes rappellent que cela doit se faire rapidement et sans souffrance. Des consignes précises sont données pour la manipulation des cadavres, la sécurité, et même l’utilisation de la chaux vive pour éviter toute contamination. Un encadrement, justement, que beaucoup d’associations se gardent bien de mentionner.

Indignation sélective ou ignorance assumée ?

On peut toujours, depuis un bureau parisien, détourner une photo et balancer une légende accusatrice sur Twitter. C’est simple, rapide, et ça flatte la base militante. Mais ce genre de communication oublie un point fondamental : la gestion de la faune, ce n’est pas du militantisme, c’est de la responsabilité.

Dans l’Orne, des bénévoles ou professionnels se lèvent tôt, prennent des risques, respectent les textes, pour maintenir un équilibre que d’autres croient pouvoir commenter en 280 caractères.

On peut être sensible à la cause animale sans sombrer dans la caricature. Et on peut aussi — c’est permis — remercier ceux qui, sans hurler, régulent.

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4 Commentaires :
  1. Lolo0126
    24/04/25

    En Corrèze, nous ne sommes pas malheureusement pas indemnisé, mais nous le faisons tout de même, et croyez-moi, il y a du taf…!!!

  2. Jean1
    24/04/25

    Animal importé, échappé d élevages,porteur de maladies mortelles,très prolifiques,les adultes n ont pas de prédateurs,causent beaucoup de dégâts aux cultures ainsi que dans les berges,autrefois tués avec des carottes empoisonnées,heureusement interdit depuis les années 80 car non sélectif,la seule solution pour limiter son expansion est le piégeage.une fois de plus one voice est a côté de la plaque.

  3. T. M.
    24/04/25

    Dans le Loiret nous payons 300€ à la FDC45 le droit de réguler les RAG qui perforent le canal d’Orléans et la rigole de courpalet…

  4. serge
    25/04/25

    Faut il attendre l’inondation suivante aggravée par des digues et des berges percées comme du gruyère pour se dire qu’il faut agir. Je laisse le soin aux « protecteur » de la nature pour expliquer aux inondées que les ragondins sont de gentilles bêbêtes qu’il convient de sauvegarder à fond même si le canapé de tata Martine est bon à jeter.

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