Convoqué par la police, le président de la chambre d’agriculture de Dordogne paie le prix d’une action radicale contre les chasseurs, que certains voudraient transformer en boucs émissaires.
Ce lundi 14 avril, le président de la Chambre d’Agriculture de la Dordogne, Rémi Dumaure, est convoqué par la police à Périgueux. En cause : la plainte déposée par la Fédération des Chasseurs de la Dordogne après une action pour le moins radicale menée par la Coordination Rurale en novembre dernier.
Le 19 novembre 2024, entre Périgueux et Marsac, la façade de la Fédération de Chasse est prise pour cible. Du lisier répandu à l’entrée, des têtes de sangliers suspendues au portail : l’image choque, volontairement. Derrière cette mise en scène violente, la Coordination Rurale, qui voulait protester contre la prolifération des sangliers et les indemnisations jugées insuffisantes pour les agriculteurs.
Mais à vouloir frapper fort, certains semblent avoir oublié les règles. La Fédération a logiquement porté plainte pour dégradation et abandon d’ordures. Un geste de fermeté qui rappelle que si le dialogue est essentiel, il ne peut s’installer sur la base de l’intimidation.
« On a besoin des chasseurs », dit-il à France Bleu. Encore faut-il les respecter.
Rémi Dumaure, élu depuis président de la Chambre d’Agriculture, dit aujourd’hui tomber des nues :
« On me passe la pommade dans le dos aux réunions et après, je reçois une convocation… »
Mais s’étonne-t-on vraiment d’être convoqué lorsqu’on revendique une action qui consiste à salir une façade de fédération avec du lisier et des têtes tranchées ?
Il assure ne pas s’opposer aux chasseurs. Soit. Mais les mots sont une chose, les actes en sont une autre. Il affirme qu’il faut « travailler ensemble », tout en participant à une mise en scène macabre qui vise à humilier ceux qui, chaque week-end, bénévolement, tentent de contenir une population de sangliers que plus personne ne maîtrise.
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Les chasseurs ne sont pas des punching balls. Ils sont des partenaires de terrain, pas des boucs émissaires.
Entre dénonciation et provocation : quelle responsabilité pour les élus agricoles ?
Depuis des mois, certaines figures syndicales agricoles ont pris l’habitude de faire porter aux chasseurs la responsabilité des dégâts de gibier, oubliant au passage que ces derniers sont les seuls à consacrer bénévolement du temps, de l’énergie et de l’argent à réguler les populations d’animaux sauvages. Sans eux, ce n’est pas une compensation qu’il faudrait réclamer, mais des clôtures anti-sangliers pour toute la France.
En s’en prenant à la Fédération de Chasse de la Dordogne, la Coordination Rurale s’en est prise aux mauvaises personnes, et ce dans des conditions inacceptables.
Alors oui, les agriculteurs ont besoin des chasseurs. Mais les chasseurs aussi ont besoin d’un minimum de respect, surtout quand ils sont déjà en première ligne.
La plainte déposée n’a rien de symbolique. Elle est un rappel utile : on ne dialogue pas sous la menace.
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La plainte ne dois pas être retirée , ce qui c’est passé est scandaleux .
Les chasseurs ne sont déjà plus très nombreux , alors si nous baissons les bras et raccrochons le fusil au râtelier les agriculteurs n’auront rien gagnés et se retrouveront seuls dans la panade car il ne faudra pas compter sur l’état pour réguler le grand gibier , il n’en a pas les moyens . Je connais beaucoup de chasseurs qui arrivé à la mi-saison en ont marre mais qui continuent jusqu’au bout , je pense que ces gens ont droit à un minimum de respect .
Pour ce qui est des réparations financières des dégâts les territoires en opposition à la chasse ne devraient pas etres éligibles aux indemnités mais devraient participer aux dépenses.
Effectivement là où je chasse il y a de grandes propriétés sans chasse et c’est le droit du propriétaire. Cependant ces bois sont des repères calmes et accueillants pour les sangliers et les propriétaires ne participent pas aux indemnisations. Peut être faudrait il mettre au point un calcul incluant les parcelles boisées sans chasse ou autoriser sous contrôle des lieutenants de louveterie des battues ciblées. Je sais que les louvetiers interviennent mais c’est insuffisant. C’est une piste de réflexion et rien d’autre.
Je viens de lire votre article et il y a quelque chose qui me choque: d’où viens les têtes coupées des sangliers
Il me semble peut être du braconnage !!!
Bonjour à tous. Je suis plutôt partagé . En effet, je ne sais pas comment les choses se passent là bas. En revanche si cela arrivait chez moi, mon soutien irait aux agriculteurs car la fédération ne me représente pas, avec des administrateurs qui privilégient leur petite personne et leurs amis au détriment du bien commun
Stérilisation des femelles le plus possible ( cela existe déjà pour les chats errants ) après endormissement au fusils hypodermique de celles ci . Idée géniale !!!!! Pas aussi bête qu’on peut le croire !!! Le résultat en serait peut être positif , mais que feraient certains chasseurs qui sont là que pour faire des cartons !!!! Pas tous , biensur , je mets de côté les vrais chasseurs que je respecte car logiquement , ils tuent pour manger , comme autrefois .
Ah bon pour attrapé et stériliser les femelles il faut surement plus de monde que pour faire des battues.