Sangliers : la science pour une régulation efficace

Chasse Actu
date 20 février 2025
author Léa Massey

La chasse reste l’outil clé pour réguler les sangliers, mais une nouvelle étude scientifique révèle comment l’optimiser pour plus d’efficacité.

La prolifération des sangliers en France pose des défis majeurs : dégâts agricoles, accidents de la route et nécessité d’une régulation efficace. L’objectif des autorités est clair : réduire le nombre de sangliers. Mais comment y parvenir efficacement ? Une nouvelle étude publiée dans Ecology Letters apporte des réponses en mettant en lumière l’importance de la structure sociale, du rôle des mâles et des conditions environnementales influençant leur reproduction. Cette étude confirme un point fondamental : la chasse est l’outil central de gestion des populations de sangliers. Mais elle doit être optimisée pour éviter des effets indésirables et maximiser son efficacité.

Minharmonic : un modèle scientifique pour mieux comprendre la dynamique des sangliers
En décembre 2024, Ecology Letters, prestigieuse revue internationale en écologie, a publié les résultats d’une recherche menée par Jessica Cachelou, doctorante au Laboratoire de Biométrie et de Biologie évolutive de Lyon, et Christophe Coste, mathématicien. Leur étude, soutenue par la Fondation François Sommer, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT), propose une nouvelle fonction mathématique, Minharmonic, pour mieux estimer la reproduction des animaux sauvages.

Ce modèle se distingue par sa capacité à intégrer à la fois les mâles et les femelles dans l’étude des dynamiques de population, ce qui était rarement pris en compte jusqu’à présent. Minharmonic permet ainsi de mieux prédire la croissance, la stabilité ou le déclin des effectifs en prenant en compte le nombre réel d’accouplements et l’adaptation des espèces à leur environnement.

L’application aux sangliers : le rôle clé de la chasse
Les chercheurs ont appliqué Minharmonic aux sangliers du site de Châteauvillain-Arc-en-Barrois, un territoire de 11 000 hectares où l’OFB et le CNRS suivent plus de 4000 individus depuis 1984. Les données utilisées incluent le poids des sangliers, la mortalité naturelle, la reproduction des femelles et l’impact de la chasse.

A lire aussi : Sangliers : on essaye l’arbalète ?

Les résultats confirment une observation clé : la chasse reste essentielle pour limiter la croissance des populations de sangliers, mais elle doit être bien calibrée. Si elle est mal équilibrée, elle peut induire des effets contre-productifs, comme une accélération temporaire de la reproduction en réponse à une diminution soudaine des mâles dominants.

Comment optimiser la chasse pour une régulation efficace ?
L’étude identifie plusieurs leviers d’action pour renforcer l’efficacité de la chasse tout en évitant des effets indésirables :

  1. Augmenter les prélèvements de femelles reproductrices
    • Réduire le nombre de laies adultes a un impact direct sur le nombre de naissances. Une régulation ciblée permettrait de ralentir efficacement la croissance des populations.
  2. Ajuster la chasse aux périodes de reproduction
    • Minharmonic montre que le ratio mâles/femelles (OSR) influence fortement la reproduction. En planifiant les prélèvements au bon moment, notamment avant la période de reproduction, la chasse devient plus efficace.
  3. Contrôler l’accès aux ressources alimentaires
    • Moins de nourriture signifie moins de reproduction. Réduire l’accès aux cultures, aux déchets et aux zones de nourrissage non contrôlées contribue à stabiliser les populations.
  4. Mieux coordonner les efforts entre chasseurs, agriculteurs et autorités locales
    • Une meilleure organisation locale et un suivi précis des effectifs permettent d’adapter les stratégies de chasse aux réalités du terrain.
  5. Renforcer le suivi scientifique
    • Disposer de données actualisées sur les populations permet de mieux ajuster les quotas de prélèvements et d’anticiper les évolutions démographiques.

Conclusion : la chasse, un outil incontournable mais à affiner
Réduire la population de sangliers en France nécessite une gestion fondée sur des données scientifiques précises. La chasse reste le levier principal pour réguler les effectifs, mais elle doit être ajustée en fonction des dynamiques de reproduction et de l’environnement.

Grâce à Minharmonic, il devient possible d’optimiser les stratégies de régulation pour rendre la chasse plus efficace et durable, garantissant ainsi un équilibre entre protection des cultures, sécurité routière et préservation de la faune sauvage.

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14 Commentaires :
  1. Chtivarois
    21/02/25

    Bonjour Chasses Éternelles. La chasse « un outil incontournable ». Je sais que vous n’êtes pas pour la « grève » de la chasse aux sangliers. Vous êtes pour des relations apaisées, vous avez certainement raison. Mais il y a un moment où il faut arrêter de subir les pressions, sans que personne n’y trouve à redire. Chasse outil incontournable! Que ceux qui font ces études tiennes compte qu’il conviendra de travailler avec nous et que nous sommes le facteur essentiel. Et nous Chasseurs sachons peser de tout notre poids pour inverser le rapport de force. La biodiversité c’est nous, l’équilibre c’est nous, rendez nous les chasses traditionnelles. Il faudra y venir, posons la carabine.

  2. Tram11
    21/02/25

    Oui on sait que la chasse,les chasseurs régulent l’espèce…mais la vrai problématique c’est surtout le nombre de permis en moins,les chasseurs vieillissent et la relève est insignifiante donc dans l’avenir les sangliers progresseront…
    La seule arme ,la seule alternative pour lutter contre cette espèce invasive sera malheureusement le loup !

  3. Tram11
    21/02/25

    Oupss pardon je ne me suis pas présenté…j’habite dans un petit village des Corbières maritimes, actuellement ça fait 4 ans que je suis président ACCA de mon village …ici on voit quoi ?…on voit chaque année qu’on vend moins de cartes pour la chasse aux sangliers donc bientôt on sera obligé de fusionner en AICA pour être nombreux dans les traques ,mais lorsque nous chasserons dans le village voisin on ne sera pas dans mon village pour réguler l’espèce et ainsi de suite tous les weekends…donc, si aujourd’hui chaque village a encore sa battue du weekend demain ça ne sera pas le cas et si ça ne sera pas le cas l’espèce va exploser dans ses effectifs…car aujourd’hui malgré la pression constante de régulation on arrive pas à faire baisser les populations de sangliers…qui veut dire que lorsque nous seront en AICA on prélèvera moins de sanglier dans le canton , donc l’espèce a de beaux jours devant elle .
    Malheureusement c’est le loup qui aura le dernier mot sur cette espèce hors normes à se reproduire et à s’adapter partout sur le territoire national et mondial !.

  4. Nerzic
    21/02/25

    Je pense que le loup détruira les chevreuils avant les sangliers, le problème dans les communes, c est qu il y a beaucoup de sociétés privées plutôt que de s associer en communale
    Vu le nombre de chasseurs vieillissant et le nombre de permis de chasse en diminution il serait temps de se regrouper et de communiquer entre de presidents de sociétés au moins pour les battues de nuisibles comme sangliers.

  5. Rbeagle
    21/02/25

    Bonjour, si l’on veut sauver la chasse en faisant revenir plus de jeunesse dans nos rangs, il faut absolument que l’on redonne a la nature les gibiers sauvages qui ont disparus, lapins, perdrix, cailles , alouettes, car aujourd’hui comment voulez vous retenir la jeunesse juste en courant après des cocottes ? Il faut que nos dirigeants fassent pression aux gouvernants et au monde agricole, nous avons tous a y gagner !

  6. Tram11
    21/02/25

    Tant qu’il y aura des sangliers et les fourrés le petit gibier passera à la trappe…le sanglier est un prédateur terrible …et si un jour y aura le loup ça sera idem …
    Ça fait 30 ans qu’on tue du sanglier a ne plus quoi savoir en faire et malgré les efforts des chasseurs en terme de régulation on arrive pas à fondre les populations de sanglier …qui veut dire que la conjugaison de tout ça , sanglier,déprise postale qui fait progresser les fourrés/déprise agricole aussi, et les nouveaux permis qui sont au compte goutte présage un avenir sombre pour la chasse en général.
    Les jeunes ne sont plus attirés par la chasse …j’ai 2 garçons et j’ai tout fait pour les intéresser à la chasse à la palombe car je suis passionné eh bien ils n’ont pas accrochés…et des exemples comme le mien il y en a à la pelle ….
    Avant dans les petits villages pratiquement tous les jeunes passaient leur permis de chasse … aujourd’hui la société a changé, évolué les occupations de nos jeunes ne sont plus les mêmes qu’autrefois.
    C’est le constat flagrant qui se dessine tous les jours un peu plus dans nos villages, L’unite cynégétique va mal .

  7. Tram11
    21/02/25

    Oupss j’ai oublié de mentionné…
    Cette année en octobre nous avons eu en migration un passage très très faible de grives ( changement climatique ?),qui veut dire qu’à l’habitude les grives stagnaient dans nos petits villages et donc dans la saison hivernale les grives étaient , normalement, le réservoir cynégétique des jeunes ,cette année on a rien eu pas une!!!! Et l’an passé idem! …
    Donc ces 4 pauvres jeunes qui chassent à la billebaude sont dégoûtés de fouler la campagne sans rien voir devant eux ,parceque sans les migrateurs et notamment les grives , on s’aperçoit qu’en absence de ces stocks de grives que nous connaissons tous durant la saison de chasse la campagne est pratiquement vide de petit gibier sédentaire !…c’est un constat qui fait peur …je vais à la vigne et on dirait que la nature est morte !

  8. Jean1
    21/02/25

    Tram 11,pour intéresser des jeunes postez les aux meilleurs endroits,postes souvent réservés toujours par les mêmes.pour diminuer le nombre de sanglier,autorisez le tir de rencontre, possible dans une acca ou je chasse plus affût.pour le petit gibier,il faut s en occuper,être raisonnable dans ses prelevements,piéger mais bien souvent tout.a été abandonné a cause du sanglier.quelques communes y arrivent.pour le migrateur vous avez raison,il se déplace de moins en moins ,certainement a cause du réchauffement climatique.

  9. Serge
    21/02/25

    Il n y a qu à lâcher des lions présent bien avant les sangliers

  10. Serge
    21/02/25

    Il n y a qu à lâcher des lions présent bien avant les sangliers

  11. Serge
    21/02/25

    Il n y a qu à lâcher des lions présent bien avant les sangliers

  12. Serge
    21/02/25

    Il n y a qu à lâcher des lions présent bien avant les sangliers

  13. Marc
    21/02/25

    Dans trop de régions on ne tire que les mâles ou les petites femelles , chez nous , nous tirons tout , sauf bien sûr les laies pleines ou suitées . Si on laisse proliférer les grosses laies , ils ne faut pas s’étonner que l’espèce prolifère . Quant aux loups , c’est sûr que les chevreuils et cerfs seront exterminés avant les sangliers .

  14. Tram11
    21/02/25

    Jean1…
    Oui vous avez raison qu’il faudrait poster les jeunes aux meilleurs endroits…
    Mais ici,certaines ACCA comme la mienne ont instaurer depuis longtemps maintenant, la politique du tirage au sort des postes afin de ne favoriser personne et ça se passe très bien … c’est surtout qu’il faut encourager les jeunes à devenir piqueurs car sans chiens on ne chasse plus et actuellement de se côté là on a aussi un déficit inquiétant ,faut dire aussi qu’avoir une meute de chien prend du temps et de l argent….
    Le souci actuel est que les assurances chiens ne suivent plus car à chaque passage chez le véto c’est devenu un cauchemar ,et du coup il n’est pas rare d’apprendre dire qu’un piqueur a arrêté de chasser le sanglier à cause des frais et des weekend sans familles…et comme la chasse vieillir les piqueurs se font rares …
    C’est terrible, on dirait que tout est fait pour qu’un jour tout s’arrête…
    c’est compliqué, heureusement que les ACCA
    aident comme elles le peuvent les piqueurs …
    Mais jusqu’à quand car elles ont moins d’adhérents d’année en année et donc moins de finance,c’est la cause à effet , alors qu’il fût une époque la chasse était populaire et giboyeuse, personne ne pouvait penser à un tel constat cynégétique …c’est terrible.

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