Le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté la demande d’une association environnementale visant à restreindre la chasse en Gironde, confirmant la validité de l’arrêté préfectoral contesté.
L’information est passée relativement inaperçue, mais elle mérite qu’on s’y attarde. Jeudi 15 mai, le tribunal administratif de Bordeaux a tranché : les chasseurs de Gironde avaient le droit avec eux. L’association Défense des Milieux Aquatiques (DMA), qui rêvait de calquer à la chasse les restrictions sévères appliquées à la pêche dans les zones Natura 2000, vient d’en être pour ses frais.
Ce que DMA demandait : appliquer la jurisprudence pêche à la chasse, sous prétexte de « perturbations » infligées à quelques espèces d’oiseaux protégées. Mais à y regarder de plus près, il s’agissait en réalité d’une tentative déguisée d’extension de la logique d’interdiction : exclure la chasse d’espaces naturels pourtant traditionnellement chassables, au mépris du droit, des usages locaux, et de l’équilibre recherché par la directive Habitats elle-même.
Le tribunal, en rappelant que l’arrêté préfectoral est un acte indivisible, ne s’est pas laissé entraîner sur le terrain glissant de la segmentation idéologique. Une sage décision, qui évite que chaque association hostile à la chasse vienne, année après année, rogner toujours un peu plus les territoires et les libertés cynégétiques au nom d’une nature sanctuarisée et fantasmée.
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Henri Sabarot, président de la Fédération des chasseurs de la Gironde, n’a pas mâché ses mots : « Cette association est clairement anti-chasse. Elle voulait ni plus ni moins supprimer la chasse dans des zones où elle se pratique. » Et il a raison. Car ce qui est en jeu ici n’est pas un débat technique sur les espèces ou les périodes, mais un affrontement idéologique.
La Gironde, avec ses 40 000 chasseurs, est le département où la pratique cynégétique est la plus vivante. On y chasse dans les règles, avec respect des espèces et du cadre réglementaire. Et contrairement à ce que laissent entendre les militants anti-chasse, la cohabitation avec les autres usagers de la nature s’y passe très majoritairement sans heurts. Ce qui gêne, ce n’est pas un problème de bruit ou de sécurité, mais la persistance d’une culture populaire jugée archaïque par certains.
Ce jugement est donc bien plus qu’une victoire procédurale : c’est un rappel que la chasse, loin d’être un vestige du passé, fait partie intégrante de la gestion des territoires, du tissu rural et de l’équilibre écologique. Et qu’à ce titre, elle mérite non pas l’acharnement judiciaire, mais le respect du droit.
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