C’est quoi une « battue affinitaire » ?

Chasse Actu
date 19 août 2024
author Dr Sirius Procyon

La lutte contre la surpopulation de sangliers prend une nouvelle tournure avec l’introduction d’un dispositif inédit autorisé par le préfet de l’Indre.

Ce dispositif, qui permet l’organisation de battues affinitaires par les propriétaires terriens, est accueilli favorablement par les agriculteurs et les chasseurs de la région, confrontés à des dégâts croissants causés par ces animaux.

Un Nouveau Cadre pour la Régulation

Face aux conséquences de la surpopulation de sangliers, telles que les dommages agricoles et les accidents de la route, le préfet Thibault Lanxade a signé un arrêté autorisant un nouveau type de chasse : les battues affinitaires. Ce système permet aux propriétaires fonciers d’organiser eux-mêmes des battues pour réguler la présence de sangliers sur leurs terrains, en choisissant directement les chasseurs participants. Une fois les conditions réunies, un lieutenant de louveterie est chargé d’authentifier la chasse comme battue affinitaire.

Cette nouvelle approche se distingue des battues administratives, traditionnellement initiées par la préfecture. En effet, les battues affinitaires permettent une plus grande réactivité, répondant ainsi à l’urgence des situations sur le terrain, en dehors même des périodes de chasse. Cela marque une rupture avec les méthodes plus lourdes et souvent critiquées pour leur lenteur administrative.

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Des battues de solidarité

Laurent Gandillot, président de la fédération départementale des chasseurs de l’Indre, qualifie ces battues affinitaires de « battues de solidarité », soulignant leur réactivité accrue. Selon lui, « le schéma habituel administratif présente deux inconvénients majeurs : la lenteur de la réaction, qui permet aux dégâts de s’aggraver et aux sangliers de se disperser ». Avec ce nouveau dispositif, un agriculteur constatant des dégâts peut alerter soit l’administration, soit la fédération des chasseurs, qui doit alors organiser une battue dans un délai de 15 jours. Si ce délai n’est pas respecté, le dispositif classique de battue administrative reprend ses droits.

Nicolas Pailloux, président de la Chambre d’agriculture de l’Indre, salue également cette initiative : « L’important est de réduire les dégâts et d’intervenir dès que nécessaire ». Il exprime toutefois une réserve prudente, souhaitant voir si ce nouveau dispositif se montrera effectivement plus efficace et rapide que les battues administratives.

L’an dernier, la surpopulation de sangliers a causé 1,6 million d’euros de dégâts dans le département de l’Indre, indemnisés par la fédération des chasseurs. L’efficacité de ce nouveau dispositif sera donc scrutée de près, avec l’espoir qu’il permette une meilleure gestion des populations de sangliers et une réduction significative des dommages qu’ils provoquent.

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