Un député découpe un cerf en forêt

Anti-chasse
date 10 septembre 2024
author Richard sur Terre

Il y a des images qui font plus de bruit qu’elles ne le devraient. Celle d’un député, couteau en main, dépeçant un cerf qu’il vient de tuer, en est une.

Une simple scène de chasse, pourtant légale et largement pratiquée en France, a déclenché une vague d’indignation, cristallisée autour du commentaire cinglant d’Hélène Thouy, présidente du Parti Animaliste :

« Cet homme est député », s’insurge-t-elle, comme si être élu interdisait de chasser.

Derrière cette réaction presque pavlovienne, se cache une question bien plus profonde : qu’est-ce qui, dans nos sociétés modernes, nous amène à un tel décalage ? Pourquoi une telle image choque-t-elle au point de susciter un tollé ? Faut-il rappeler que 98 % des Français mangent de la viande, tout en s’épargnant la vue des cadavres d’animaux qui en sont à l’origine ?

La vérité, c’est que nous vivons dans un monde de plus en plus déconnecté des réalités. Un monde où les images sont édulcorées, lissées, transformées en abstraction. Le sang, les entrailles, la mort d’un cerf dans une forêt sont devenus insoutenables, non parce qu’ils sont en eux-mêmes barbares, mais parce qu’ils nous rappellent quelque chose que nous préférons ne pas voir : notre propre place dans la chaîne de la vie et de la mort.

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Ce député, en postant cette photo le plus naturellement du monde, a peut-être inconsciemment révélé ce malaise collectif. L’acte de chasser, de tuer et de préparer sa proie est une action qui relie l’humain à son environnement, à sa condition de prédateur. Mais cette réalité, que nos ancêtres acceptaient sans honte, devient insupportable dans une société où l’on préfère croire que la viande se fabrique en laboratoire ou se trouve déjà découpée et emballée sous plastique.

Ce refus de voir, de comprendre et d’accepter les aspects bruts de la nature participe d’une perte de repères plus générale. Nous nous éloignons de plus en plus de ce qui est authentique, pour préférer ce qui est filtré, aseptisé, propre. Dans cette fuite en avant, tout ce qui rappelle notre condition d’êtres vivants, liés à la terre, à l’animalité, est repoussé, critiqué, moqué. L’image de ce député pieds nus dans le sang nous ramène à une vérité crue, trop crue peut-être, pour des esprits accoutumés à la distance confortable offerte par la civilisation moderne.

Ainsi, la polémique soulevée par Hélène Thouy n’est pas seulement une querelle sur la légitimité de la chasse ou la question du respect de l’animal. Elle reflète une fracture bien plus profonde, entre ceux qui refusent de se confronter aux dures réalités de la vie et ceux qui, à leur manière, les embrassent encore. La chasse, comme la consommation de viande, est un choix de société. Et si la majorité des Français continue de manger de la viande sans se poser de questions, c’est peut-être parce que, malgré tout, nous savons encore que le rapport à la nature ne se résume pas à des hashtags ou des indignations morales.

Ce n’est pas l’acte de chasser qui doit nous questionner, mais bien cette incapacité collective à accepter que la vie implique la mort, et que notre société, dans sa quête de confort et de propreté, se perd progressivement dans des illusions dangereuses.

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6 Commentaires :
  1. Ajh
    10/09/24

    Définition de mots croisés, en 2 lettres condamné à mort : né.
    Pour rappeler au hyper sensibles que la mort est la conclusion naturelle de la vie quelque soit votre sexe votre couleur de peau ou vos convictions
    Philosophiques ou politiques.

  2. Robert Lombardi
    10/09/24

    Ce qui m’énerve le plus c’est leurs réactions quant un chasseur tue un animal mais ils trouvent normal et approuvent si ce même animal est mangé vivant par un loup ou un ours.

  3. François Wachbar
    10/09/24

    Lu sur X :
    « tuer un animal à la chasse (sous-entendu, pour le manger) c’est indécent. Aller chercher sa viande à Carrefour, c’est mieux ! » 🤦

  4. Bruckner daniel
    10/09/24

    Que peut on attendre d’autre d’un personnage comme hélène thouy ( volontairement en minuscule ) salir un député ça a un impact boeuf, ça m’étonne qu’elle n’ait pas mentionné qu’il est tatoué.
    Manger ce qu’on chasse fait parti de l’acte de chasse. Nous ne le dirons jamais assez que c’est une viande de qualité au bilan carbone zéro.
    Pour rebondir sur le propos de monsieur Lombardi, l’ours se mange et c’est une viande excellente, l’ours mange le mouton et l’homme mange l’ours. C’est la chaine alimentaire naturelle.

    1. Rbeagle
      12/09/24

      Oui ,la chasse donne la mort mais que dire de ces guerres qui font des milliers de morts dans l’indifférence totale de ces Animalis de canapé

  5. JACQUES GIRBAL
    12/09/24

    L’homme faits partie des régulateurs et des chasseurs. La photo du député et prise en Nouvelle Calédonie ou l’acte de chasse et un acte de régulation d’une espèce en surnombre et néfaste pour le biotope si trop nombreuses. En NC on tire les animaux en préservant la venaison qui est destinée à la consommation, servir et dépouiller l’animal chassé est un acte accompli et respectueux.

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