30 millions d’amis : Chasse, chiffres et manipulation

Anti-chasse
date 27 septembre 2024
author Léa Massey

Les opposants à la chasse manipulent les chiffres pour créer un discours alarmiste. Remettons tout ça en perspective.

Chaque année, au moment de l’ouverture de la chasse, les opposants à cette pratique se déchaînent, avançant des chiffres et des affirmations pour alimenter une polémique déconnectée des faits. L’article de 30 Millions d’Amis en est un exemple frappant, puisant dans un répertoire de données souvent partagées et amplifiées par des réseaux militants sans véritable examen critique. Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de décortiquer ces informations en les confrontant aux faits réels et vérifiés.

1. Accidents de chasse : comprendre les chiffres

Le rapport de l’OFB pour la saison 2023-2024 mentionne 97 accidents, dont 6 mortels, ce que l’article de 30 Millions d’Amis utilise pour dénoncer la dangerosité de la chasse. Pourtant, ces chiffres doivent être replacés dans leur contexte : une tendance générale à la baisse de 42% des accidents et 77% des accidents mortels sur 20 ans. Les opposants se focalisent sur les variations saisonnières sans tenir compte de l’évolution globale, qui démontre des progrès constants grâce aux efforts de formation et de sensibilisation des chasseurs.

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De plus, il faut souligner la faiblesse statistique de ces données. Les accidents de chasse, même s’ils doivent être pris au sérieux, représentent une infime portion des millions de tirs effectués chaque année. En effet, avec plus d’un million de chasseurs actifs sur le terrain et des dizaines de millions de coups de feu tirés, la probabilité d’un accident reste extrêmement faible. Quelques dizaines de cas en plus ou en moins d’une saison à l’autre ne suffisent pas à conclure à une « augmentation de la dangerosité ». Cette nuance, bien évidemment, disparaît dans les discours des opposants, qui ne prennent pas la peine de comparer ces chiffres à l’échelle réelle de la pratique cynégétique.

2. Sources militantes et leur écho : le recyclage des chiffres

Les chiffres avancés par 30 Millions d’Amis proviennent souvent de sources militantes comme Animal Cross, qui est ouvertement hostile à la chasse. L’article cite, par exemple, une estimation de 25 à 38 millions d’animaux chassés chaque année, une fourchette supérieure à l’estimation de 22 millions d’animaux prélevés par la chasse à tir selon l’OFB en 2019. Les chiffres issus des associations anti-chasse sont fréquemment repris et amplifiés par différents réseaux militants sans réelle vérification.

Il en va de même pour l’affirmation selon laquelle 14 millions de faisans sont élevés en France pour la chasse, un chiffre dont la source n’est pas clairement identifiée dans l’article. Il s’agit là d’un procédé classique : les opposants utilisent des chiffres chocs pour créer une réaction émotionnelle, mais sans offrir de contexte ni de preuve solide. Ces informations circulent ensuite en boucle dans les cercles militants, renforçant les biais sans jamais être soumises à un examen critique extérieur.

3. Incidents matériels et hausse des déclarations

L’article évoque des incidents matériels tels que les 56 tirs vers des habitations ou les 29 tirs sur des animaux domestiques, suggérant une montée de la dangerosité de la chasse. L’OFB confirme ces chiffres, mais précise qu’il est impossible de déterminer si cette augmentation est due à une hausse des situations dangereuses ou simplement à une meilleure déclaration des incidents. Cette distinction est essentielle : dans un contexte où la sensibilisation à la sécurité s’intensifie, les chasseurs eux-mêmes sont plus enclins à signaler tout incident. Cela démontre non pas une augmentation de l’insécurité, mais une conscience accrue des règles de sécurité et de leur respect.

4. Durée de la chasse : réglementation contre mythe

La prétendue autorisation de la chasse 12 mois sur 12 et 7 jours sur 7 est un autre argument fréquemment relayé dans les milieux anti-chasse. La réalité, pourtant, est bien différente : la période de chasse est encadrée et limitée, généralement de septembre à février. Les dérogations préfectorales existent, notamment pour le sanglier, mais sont accordées dans des situations spécifiques et contrôlées. Une fois de plus, l’article de 30 Millions d’Amis présente une version simplifiée et trompeuse de la réalité pour servir son discours.

5. Le plomb de chasse : un enjeu connu et pris en main

L’article mentionne les 14 000 tonnes de plomb dispersées en Europe, une information issue des estimations de l’ECHA. Contrairement à ce que laissent entendre les opposants, la question du plomb est déjà prise en main par la communauté cynégétique, avec des réglementations et des actions de sensibilisation en cours. La chasse évolue et s’adapte aux enjeux environnementaux, ce qui prouve l’engagement des chasseurs pour une pratique moderne et responsable (rappelons aussi que le plomb est déjà interdit dans les zones humides).

6. Opinion publique : sondages à sens unique

La mention de sondages selon lesquels 8 Français sur 10 réclameraient des week-ends sans chasse est un autre exemple de la manière dont les chiffres sont utilisés pour manipuler l’opinion. Ces sondages sont généralement commandités par des associations anti-chasse, et la formulation des questions influe largement sur les réponses obtenues. Présenter ces résultats comme un reflet exact de l’opinion publique nationale est donc fallacieux.

Face à la désinformation, défendre une chasse moderne et encadrée

L’article de 30 Millions d’Amis, relayé par d’autres opposants à la chasse, est un assemblage de chiffres et d’affirmations qui, une fois analysés, révèlent une réalité déformée. Les opposants se recyclent les mêmes chiffres issus de milieux militants sans validation indépendante, créant ainsi un écho médiatique biaisé.

La chasse en France est strictement encadrée, soumise à des règles de sécurité de plus en plus strictes, et évolue constamment pour mieux s’adapter aux enjeux de biodiversité et de coexistence avec les autres usagers de la nature. Plutôt que de tomber dans le piège des manipulations et des raccourcis, il est essentiel de regarder la chasse pour ce qu’elle est : une pratique responsable, moderne, et profondément ancrée dans la gestion durable des écosystèmes.

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3 Commentaires :
  1. FOUGÈRE
    27/09/24

    Bande de salle chasseurs, vivement la fin cette pratique d’un autre temps, par pitié n’appelez pas ça un loisir ou un sport, sérieux vous n’êtes que des sanguinaires, des bouchers avides de sang…

    1. Marco
      28/09/24

      Par pitié apprenez au moins à critiquer (même si dans votre cas on peut plutôt dire insulter mais bon) sans faire de pareilles fautes d’orthographe !
      Sales chasseurs mais pas salles chasseurs…
      Ouvrez un dictionnaire svp.
      Je ne vais pas vous demander de devenir honnête dans votre argumentation (je n’y crois plus depuis bien trop longtemps).
      ABE et vive la chasse!

  2. François Wachbar
    27/09/24

    Petit malin. Dites-nous donc comment classifier la chasse. C’est un loisir parce qu’elle s’exerce hors du temps de travail et on « cotise » pour la pratiquer. La chasse est une profession pour très peu de français.
    « Pratique d’un autre temps », vous voulez rire. Elle n’a jamais été autant nécessaire pour juguler l’augmentation des quantités de grands animaux. En 2023, on estimait 20x plus de 🐗 et 11x plus de cervidés qu’en 1973 🤔

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