Une rencontre inattendue avec les frelons asiatiques en pleine battue : un véritable calvaire.
Ah, l’automne en battue, tout un poème ! Ce matin-là, je suis posté, crispé par le froid et le fusil bien calé. Presque tout de suite, les chiens mènent : Avec un peu de bol c’est pour moi. Je suis prêt, immobile, tendu comme un ressort.
Ça manque pas, ça bouge dans les fourrés ! Un sanglier déboule, énorme, le regard furieux à quinze mètres. Je l’épaule, vise, et… pan ! Manqué. Le sanglier ne bronche même pas. Il s’éclipse en quelques foulées dans le bois, me laissant comme un idiot avec ma cartouche vide.
Je commence à pester contre ma maladresse (légendaire) quand tout à coup, j’entends un drôle de bourdonnement. Un bruit sourd, un peu comme une tondeuse à gazon en colère. Je jette un œil au-dessus de moi et là, l’horreur ! J’avais pas vu ce fichu nid de frelons asiatiques planqué dans les branches !La détonation les a mis en rogne et voilà qu’ils sortent du nid, prêts à en découdre !
Bon, là, c’est la panique. Mais attends, c’est pas fini. Parce que dans une battue, règle numéro un : tu restes à ton poste ! Impossible de bouger, sinon, c’est l’ambulance assurée. Donc, je reste planté là, tentant de ne pas attirer l’attention de la horde bourdonnante, et par sécurité je retire les cartouches de mon vieux 12. Tout doucement. Mais eux, ils s’en cognent que je le fasse doucement. Ils m’ont repéré les salauds. Le premier me pique sur la main. La douleur est fulgurante. Et puis, un deuxième m’attaque dans le cou. Et là, tout dégénère.
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Un troisième, paf, en plein sur l’oreille ! Je me retiens de hurler, mais c’est impossible ! La douleur me transperce comme un coup de couteau, et je craque. Je pousse un cri, non, un hurlement : je me fous à gueuler comme un putois. Et puis, les frelons se jettent sur moi comme un escadron de kamikazes. Plus je gueule, plus ça les fout en rogne. Je me débats, je balance les bras dans tous les sens, j’essaie de les chasser, mais rien n’y fait. Ils me piquent de partout, le visage, les mains, le cou.
Et là, je finis par basculer en arrière, les quatre fers en l’air, le cul par terre dans les feuilles mortes. À moitié sonné, boursouflé comme un ballon de baudruche, je continue de gueuler comme si ma vie en dépendait, me tordant dans tous les sens pour essayer d’échapper à l’assaut. J’entends les échos de mes cris dans le vallon.
Sans le savoir, j’ai alerté toute la troupe. La battue s’est arrêtée nette. Tous les gars rappliquent, croyant sans doute qu’un drame s’est produit. Quand ils arrivent, ils me trouvent étalé par terre, la gueule enflée comme une pastèque, gesticulant comme un vers sur un hameçon.
Ils se marrent, les copains, en me voyant, avec ma tête boursouflée. « Mais qu’est-ce qu’il fout, lui ? » qu’ils lâchent, morts de rire. Mais ils rient pas longtemps. Parce que les frelons, eux, se sont foutus après leurs couennes !
Ils me traînent comme ils peuvent, encore pliés en deux, à moitié de rire, à moitié de douleur, et là, ni une ni deux, on s’est tous mis à courir comme des cons vers les voitures. Évidemment, ça rigole à n’en plus finir mais ça gueule aussi un peu.
« T’as jamais été aussi beau ! » qu’ils lancent en ricanant. Moi, je râle, j’ai mal partout. Et en plus je sais bien qu’ils en tiendront une bonne pour se payer ma tête pour les dix prochaines saisons.
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Et oui la chasse c’est aussi des moments mémorables dues à éléments naturels les guêpes la pluie le froid etc . Mais tout cela la plupart des opposants ne le visualisent pas derr iere leur écran d’ordinateur.
Sérieux : un gars se roule de douleur au sol, gonflé de partout et attaqué par des dizaines de frelons, avec tout les risques de réaction physiologique que cela comporte, et les autres trouvent ça DROLE ??
Y’a que moi que ça choque, ici ?
Bonjour Alain ,
Non , moi aussi je suis choqué , étant sujet aux allergies , je sais quelles conséquences peuvent avoir les piqures de guêpes et frelons .
Je trouve ses copains un peu léger . Nous devrions tous avoir un comprimé de cortisone sur nous , au cas où .
Ça m’est arrivé lors d’une partie de chasse avec mon père et un copain. 2 piqûres de frelons sur le poignet. Une brûlure dans le bras terrible. Une main qui a ressemblé à une patte d’ours pendant 4 jours. Pas moyen de la bouger. Une chienne piquée à une oreille. Personne n’a rigolé. Nous étions soulagés que ça n’ait pas été plus grave.