La Chine face aux sangliers

En Chine, la prolifération des sangliers illustre un problème mondial : l’impact de nos modes de vie sur la faune sauvage.

En Chine, les sangliers, forts de leur adaptabilité et de leur fécondité, prolifèrent à un rythme soutenu. Ce phénomène, accentué par les transformations du paysage dues à l’urbanisation et à l’intensification agricole, engendre une augmentation des conflits humains-faune. En 2024, deux incidents marquants, dont la mort d’un mécanicien à Nanjing après une collision entre un sanglier et un train, ont rappelé l’urgence de la situation​.

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Selon les experts, la population chinoise de sangliers, estimée à deux millions d’individus répartis sur 28 provinces, bénéficie des améliorations apportées à l’environnement écologique du pays. Toutefois, ces progrès environnementaux favorisent également l’expansion des habitats favorables aux sangliers, qui descendent plus fréquemment des collines vers les zones habitées, notamment au printemps et en automne​.

Urbanisation et intensification agricole : un cocktail favorable

La prolifération des sangliers en Chine n’est pas uniquement due à des facteurs naturels. L’urbanisation rapide a fragmenté les habitats naturels, obligeant les sangliers à s’adapter à des environnements modifiés. Parallèlement, les pratiques agricoles intensives, avec leurs monocultures abondantes, offrent aux sangliers des sources de nourriture régulières et accessibles, renforçant leur capacité à prospérer.

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Ces deux dynamiques créent un effet multiplicateur : les champs cultivés à la périphérie des villes agissent comme des zones tampons attractives, facilitant les incursions des sangliers dans les zones urbaines. En outre, l’habitude de certains humains de nourrir ces animaux accentue leur perte de méfiance et augmente le risque de conflits​.

Des mesures de gestion encore insuffisantes

Face à ces défis, la Chine a opté pour des mesures directes, comme l’assouplissement des règles de chasse. Depuis 2023, les sangliers ne figurent plus sur la liste des espèces nécessitant un permis de chasser, permettant un contrôle plus facile par les autorités locales. Certaines provinces ont même recruté des chasseurs pour contenir les populations.

Cependant, ces efforts se heurtent à des limites. La chasse, bien que nécessaire, est une solution temporaire qui demande beaucoup de temps et de ressources. Les experts soulignent la nécessité de réintroduire des prédateurs naturels et de restaurer les habitats pour réduire les interactions entre sangliers et humains. D’autres mesures, comme la gestion des déchets en zones urbaines et l’installation de barrières, pourraient également limiter les incursions​.

Une réalité universelle

La situation chinoise met en lumière une problématique mondiale. N’en déplaise aux anti-chasse français qui veulent faire croire au monde que le chasseur français est responsable, le sanglier (chinois ou pas), espèce hautement adaptable, illustre l’interaction complexe entre la faune sauvage et les activités humaines modernes. En Chine comme ailleurs, son essor s’appuie sur les transformations induites par l’urbanisation et l’agriculture intensive.

Cette prolifération est une conséquence directe des modes de vie modernes, appelant à une gestion intégrée à l’échelle globale. À l’avenir, il faudra accepter que ces tensions entre développement humain et faune sauvage soient indissociables de notre civilisation, et les aborder avec des solutions équilibrées entre régulation et préservation écologique.

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