Pierre Rigaux change de crèmerie

Antispécisme
date 25 avril 2025
author Richard sur Terre

Épopée d’un militant qui, ayant tenté en vain de terrasser le chasseur, découvre la meule et la malédiction du fromage

Il était une fois un homme à la quête limpide.
Il avait choisi son camp. Sa guerre. Son ennemi.
Il s’appelait Pierre Rigaux, et son combat, c’était la chasse.

Chaque semaine, chaque publication, chaque souffle militant suintaient l’obsession :
Les balles, les battues, les cartouchières, les palombières…
Rigaux avait fait de la forêt son théâtre, de la caméra son glaive, et du chasseur son démon.
Il ne variait jamais. Il était constant.
Presque rassurant dans sa colère.
Presque admirable dans sa fidélité.

Mais voilà : même les croisés s’épuisent.
Même les justiciers ressentent le besoin d’un rebondissement narratif.
Et Pierre Rigaux, tel un chevalier qui a combattu trop souvent le même dragon,
a levé les yeux vers de nouveaux horizons.
Et là, dans le halo doré d’un comptoir du Jura…
il vit la lumière — ou plutôt, l’ombre d’une meule.

Le Comté.

Un nom qui sonne terroir, tradition, douceur…
Mais pour Rigaux, désormais, c’est un concentré de douleurs et de trahisons.

C’est dans sa chronique du jeudi 24 avril 2025, dans l’émission La Lutte Enchantée sur France Inter (écoutable ici), que cette mue spectaculaire a eu lieu.
La chasse ? Plus un mot.
Le braconnage ? Oublié.
La forêt ? Trop 2023.

A lire aussi : Rigaux s’épuise

Aujourd’hui, Rigaux nous parle de vaches inséminées, de veaux embarqués en Espagne, de rivières souillées, de truites exténuées, de paysages mutilés, de haies disparues, d’azote et de phosphore… Et surtout, il nous parle de ce que le fromage fait aux animaux.

Il nous explique que le fromage tue.
Tout autant que la viande.
Peut-être même davantage.
Et que si vous vous dites végétarien mais que vous mangez encore du Comté,
alors vous êtes en vérité complice.
Du crime. Du système. De la souffrance.

La foi est intacte. Le ton, toujours apocalyptique.
Mais le champ de bataille a changé.
Pierre Rigaux ne traque plus les chasseurs. Il traque les meules.

Et nous, pauvres mortels, simples amateurs de croûte lavée et de pain de campagne,
on se retrouve soudain au cœur d’un nouveau conflit.
On pensait (on était bêtes) que les animaux morts dans le Comté étaient morts… symboliquement.
On découvre qu’ils sont bien réels, nombreux, déportés, abattus.
Et qu’en croquant une tranche, on croque, en fait, dans le cadavre d’un veau.

C’est ainsi que naît la Seconde Révélation de Pierre Rigaux.
L’après-chasse.
L’ère du lacté coupable.
L’épiphanie du militant à pâte dure.

On pourrait s’en moquer — et on ne s’en prive pas.
Parce qu’il y a, dans cette reconversion soudaine,
quelque chose de tragiquement comique :
Un homme qui a tout bâti sur l’obsession d’une cause,
et qui, en la vidant de sa nouveauté,
part à la recherche d’un nouvel outrage,
pour ne jamais avoir à déposer les armes.

Le militantisme devient alors une soif,
jamais étanchée, jamais satisfaite,
où le réel n’est plus qu’un prétexte à exhortation.
Aujourd’hui, c’est le Comté.
Demain, peut-être, ce sera le vin rouge, le miel, le beurre salé.
Tout ce qui fait encore frissonner la bouche pourrait un jour être jugé.
Et Pierre sera là.
Caméra au poing, voix grave, air las.
À défendre le dernier brin d’herbe contre le dernier plaisir.

Et nous ?
On sourit.

On regarde cet homme qui, après avoir voulu désarmer les chasseurs,
veut maintenant pourfendre les plateaux de fromages.

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17 Commentaires :
  1. JC
    25/04/25

    Les problèmes dus à la production de comté sont réels, la vidéo de Bastoc en fait un juste exposé, cela créé une pollution monstrueuse qui détruit les rivières…. Cela dit je ne suis pas sûr que Rigaux soit utile à la défense des rivières, vu ses méthodes et son éthique douteuse…. A u contraire il va plutôt desservir le combat que l’on mène pour la restauration de ses milieux et la lutte contre la pollution…. Ce n’est pas par des mensonges et des raisonnement pétés que l’on va gagner ce combat….

    1. Richard
      25/04/25

      JC,je ‘e connais pas le. Problème mais la fabrication du comté et les vaches laitières ne datent pas d aujourd’hui,a une époque où la faune était abondante.

      1. Martelle
        25/04/25

        Rigaux ci on mettait les con en orbite celui là tournerai longtemps…

      2. Landaux Serge
        25/04/25

        Si les cons volait
        Il serai chef d’escadrille
        Je me demande si un jour il va tomber de son nuage
        En attendant il pourri la vie de certains jusqu’au jour ??????

    2. LostSoul
      25/04/25

      La production INDUSTRIELLE de Comté (fromage ô combien populaire) doit forcément créer beaucoup de problèmes, comme toute production industrielle en fait … Le problème c’est pas le Comté, la problème c’est de produire un fromage en très grandes quantités à bas coût et qui puisse garder une appellation.

      1. Jean Kévin
        25/04/25

        Mon très cher Richard, as-tu une idée de l’évolution du tonnage de Comté produit sur les 20 dernières années… Au passage c’est la première AOC en terme de quantité.
        Bref, discute avec les pêcheurs du Doubs, de la Loue, du Lison, du Dessoubre…

        1. Richard
          25/04/25

          Jean,ok,ne connaissant pas la situation de ces cours d eau je vous crois.

    3. Sylvain
      25/04/25

      Il faut arrêter les raccourcis et arrêter le dogmatisme anti agri.
      Certes la pollution est due EN PARTIE à l’agriculture, mais jamais ces gens ne parlent des produits utilisés pour les grumes dans les nombreuses scieries du haut Doubs et de la partie basse mais avale de la loue, pas un mots non plus sur les autres phosphates retrouvés dans les échantillons et pas de mots non plus sur la pollution industrielle des sols karstiques du secteur Pontissalien.
      C’est bien de chercher des coupables, encore faut il TOUS LES NOMMER

  2. Sylvain
    25/04/25

    je voulais parler de la partie en AMONT de la Loue et non pas « avale » corrigé automatiquement

  3. Thierry
    25/04/25

    Le Comté et la saucisse de Morteau ont contribué à la destruction de nos plus belles rivières d’Europe, celles du Jura.
    Ces produits existaient avant mais pas à cette échelle de production. Je n’en veut pas aux producteurs mais aux politiques incapables de penser et donner les moyens de développer les choses correctement.
    Pour Rigaux bah lui il a dû sonder Chatgpt pour son plan marketing : donne moi un sujet environnemental émotionnel qui sera susceptible de provoquer des dons en masse….pouf le Comté et les rivières

  4. Bertrand
    25/04/25

    Ahh le Pierrot… Et a quand un reportage sur l impact environnemental des équipements qu il achète et utilise, des serveurs qui tournent à gogo pour ses reportages en lignes…ah non c est vrai, avec lui c est « touches pas a mon Business ! »

  5. Marc
    25/04/25

    Après avoir épuisé le sujet de la chasse notre Pierrot national à visiblement changé de cible pour ne pas lasser ses adeptes et généreux donateurs . Ce type est vraiment un Rigaulo même si le sujet de l’élevage intensif est un réel problème environnemental et de bien-être animal . Espérons qu’il se casse les dents sur ce nouveau combat et qu’il se décide enfin à gagner sa croute en travaillant comme tout les gens honnête plutôt qu’en faisant chier le monde .

  6. Phil
    25/04/25

    C’est bien triste mais la seule chose de vrai dans tout ça c est que nos rivières notre environnement ont été détruit par cette agriculeture intensive ils en ont jamais assez.
    Je pêche depuis l âge de 10 an j en ai 66 et j ai vu comme de nombreux pêcheurs et chasseurs notre environnement mourir à petit feu on à tout perdu nos poissons nos oiseaux nos lièvres et chevreuils victimes de leurs engrais à outrance de leur rotatives toujours plus grosses toujours plus vite.
    Et rien est fait pour arrêter le massacre.
    C est de la faute à personne.
    Surtout pas à l agriculture on ne touche pas à cette institution. Impossible.
    Même nos élus en ont peur.

  7. Phil
    25/04/25

    C’est bien triste mais la seule chose de vrai dans tout ça c est que nos rivières notre environnement ont été détruit par cette agriculeture intensive ils en ont jamais assez.
    Je pêche depuis l âge de 10 an j en ai 66 et j ai vu comme de nombreux pêcheurs et chasseurs notre environnement mourir à petit feu on à tout perdu nos poissons nos oiseaux nos lièvres et chevreuils victimes de leurs engrais à outrance de leur rotatives toujours plus grosses toujours plus vite.
    Et rien est fait pour arrêter le massacre.
    C est de la faute à personne.
    Surtout pas à l agriculture on ne touche pas à cette institution. Impossible.
    Même nos élus en ont peur.

  8. Sam
    25/04/25

    Plutot que de diaboliser un type qui au moins a une morale et parle de vrais problemes, posez vous les bonnes questions car lui soulève des problèmes ecologique et ethiques.

    1. Jean1
      25/04/25

      Sam,il est évident qu il existe des problèmes,mais ne parler pas de morale ni d’éthique Venant de ce monsieur qui ne pense qu a provoquer et surtout bien en vivre.

  9. Xavier 09
    26/04/25

    L’agriculture pollue !!! À bon !!! Pour produire du lait une vache a besoin de vêler, comme une femme accouche est produit du lait. C’est pas nouveau !!! Mais lorsque l’on est déconnecté de la nature que l’on prétend connaître cela semble aberrant !!! La ruralité, la proximité avec la nature c’est pas sur les plateaux télé ni sur les réseaux sociaux. Il faut mettre ses bottes et aller au contact des gens vrais qui vivent dans et de la nature. Pas celle de Bambi, je parle de la vraie nature qui ne fait pas de cadeau à celui qui l’ignore par sa déconnexion. L’agriculture pollue… C’est peut-être vrai, mais pas tout à fait. Avant la plupart des effluents organiques issus des élevages allaient dans les cours d’eau. Comme les déjections humaines qui allaient dans les canaux et autres rivières directement pour éviter les maladies de l’époque. L’engrais mis à bon escient ne pollue pas. Surtout que trop en même dans les champs ne fait pas plus de rendement mais coûte des sous qui grèvent la marge et donc le revenu final. Comme les produits phytopharmacetiques. Oui Rigolo a raison. Et surtout qu’il garde sa raison. C’est un lanceur d’alerte. Mais dans le monde réel, on appelle ça un enfonceur de portes ouvertes. Il découvre ce qui existe depuis la nuit des temps comme beaucoup d’illuminés qui se trouvent une bonne conscience en rejetant leurs aïeux et des millénaires de pratique. Si demain une guerre éclate en France et la famine s’installe, leurs beaux principes s’envoleront…

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