Relaxés pour vice de procédure, les braconniers de Sologne sont écartés de la Vénerie, mais toujours autorisés, selon la loi, à chasser et à détenir des armes.
Le 30 avril, au tribunal correctionnel de Châteauroux, l’audience tant attendue a tourné court. Les six hommes poursuivis pour braconnage nocturne — dont Adrien Béjot, maître d’équipage du Rallye Vouzeron — ont été purement et simplement relaxés. Non parce que les faits étaient contestés, mais parce que la procédure a été invalidée. Les pièges photos installés par l’OFB, jugés illégaux faute d’autorisation formelle, ont entraîné l’effondrement de tout le dossier. Les preuves ont disparu, et avec elles, toute possibilité de condamnation.
Mais pendant que la justice rendait les armes, la Société de Vènerie, elle, a tenu la ligne. Partie civile au procès, elle a exprimé sans détour sa consternation face à l’absence de débat sur le fond. Et surtout, elle a immédiatement suspendu Adrien Béjot de ses fonctions, annonçant que « même en l’absence de condamnation, il semble impensable qu’il puisse occuper à nouveau les fonctions de maître d’équipage », selon les mots de son président, Pierre-François Prioux.
Une décision forte. Un choix éthique. Une manière de dire : ce que la justice n’a pas pu juger, nous, nous le condamnons moralement.
Mais ce sursaut de responsabilité met en lumière une absurdité profonde. Car que signifie suspendre un maître d’équipage, refuser de le réintégrer dans la Vénerie, tout en sachant qu’il est toujours pleinement autorisé, par la loi, à chasser et à détenir des armes ? Que reste-t-il, en France, comme garde-fou contre ceux qui braconnent, lorsque la procédure est bancale et que le droit recule ?
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La Société de Vénerie a rappelé haut et fort que les agissements reprochés étaient « à l’opposé des valeurs et de l’éthique de la Vénerie ». Elle a pris la mesure du préjudice d’image et assumé jusqu’au bout son rôle en tant que partie civile. Cela force le respect. Trop d’associations préfèrent détourner les yeux dès que l’un des leurs est mêlé à un scandale. Là, il n’y a pas eu de solidarité de caste, ni de mot d’ordre pour “laisser faire la justice”. Il y a eu une prise de responsabilité.
Mais cette exemplarité met encore plus crûment en évidence les failles de notre système. Comment expliquer à un citoyen que des hommes soupçonnés d’avoir percuté volontairement du gibier, chassé de nuit avec des armes non déclarées, peuvent aujourd’hui reprendre la route des forêts, fusil sur l’épaule et permis en poche ?
La justice a ses règles, et l’État de droit ne peut pas être à géométrie variable. Soit. Mais il faut reconnaître que dans certains cas, ce cadre légal devient si rigide qu’il protège moins les citoyens que ceux qui leur nuisent.
Alors, oui, la Société de Vénerie a agi. Elle a écarté. Sanctionné. Affirmé. Mais la chasse, elle, reste seule face à ceux que le système n’a pas su arrêter. Donc affirmons les choses sans se cacher derrière nos petits doigts : les instances de la chasse française doivent prendre toutes les mesures possibles et imaginables pour écarter ces délinquants de nos forêts.
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Sauf que ces tristes individu s’ils le désiraient pourraient reprendre leurs « postes » sans que quiconque ne puisse l’interdire ,ils pourraient même déposer plainte s’ils le voulaient ….