Un sanglier blanc ? Pas vraiment. À Trans-en-Provence, une famille croit croiser un animal rare. Spoiler : c’était un cochon. Mais entre ignorance, emballement médiatique et envie de merveilleux, l’histoire fait sourire.
"Il était tranquille": un sanglier blanc filmé par une famille près de Trans-en-Provencehttps://t.co/5r5h4jCxL8 pic.twitter.com/Ik3NkkZ4TS
— BFMTV (@BFMTV) May 9, 2025
Trans-en-Provence, 8 mai 2025. Une famille se balade dans les bois, entend du bruit, se retourne… et là, le choc : un sanglier blanc ! Enfin… c’est ce qu’ils croient.
L’info est reprise par BFM Toulon Var, relayée avec un aplomb admirable : « un animal à l’apparence inhabituelle », environ 250 kg, peut-être un sanglier albinos ». On convoque la rareté, l’exceptionnel, l’émerveillement. L’animal est filmé, zoomé, commenté. Il est « paisible », « imposant », presque mystique. Tout y est. Sauf que… ce n’est pas un sanglier.
C’est un cochon
Un bon vieux cochon domestique. Peut-être échappé d’un élevage, ou tout simplement… libre. Parce que — petit détail amusant — j’ai habité à Trans-en-Provence. Et déjà à l’époque, on y croisait des cochons domestiques en liberté. Oui, oui, des cochons. Pas des sangliers albinos, pas des créatures de contes, juste des cochons. En chair, en groin, et en couinements.
Mais voilà, on est en 2025, et il suffit d’un poil blanc, d’un zoom flou et d’un air placide pour que l’imaginaire s’emballe. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est la vitesse avec laquelle la machine médiatique saute sur l’occasion. Sanglier blanc ? Hop, sujet tendance. On s’en fiche que ce soit un cochon. Ce n’est pas l’exactitude qui fait le clic, c’est la rareté supposée. Et tant pis pour la zoologie.
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Ce genre de méprise est savoureux. Pas bien méchant, non. Mais révélateur. On vit à une époque où l’on parle de nature avec passion… sans savoir reconnaître un cochon d’un sanglier. Où le sauvage se rêve, se fantasme, mais se connaît peu.
Alors, sanglier, cochon, ou créature magique ? Il reste une option fourre-tout que certains dégainent à la moindre ambiguïté : le fameux cochonglier. Ce croisement mi-sauvage, mi-saucisse, qu’on brandit comme une explication miracle dès qu’un animal semble sortir de l’ordinaire.
Sauf que dans la vraie vie, l’hybridation vient rarement d’un complot génétique (ni même cynégétique) entre espèces. Elle vient surtout… des cochons domestiques errants. Ceux qui s’échappent des élevages, s’installent dans les bois, et laissent leur empreinte dans la génétique des sangliers. Pas besoin de légende, juste un enclos mal fermé.
Mais ici, pas de mystère ni de chimère. Ce qu’a croisé cette famille varoise, ce n’est ni un sanglier albinos ni un animal mutant. C’était un cochon. Un vrai. Blanc, tranquille, et certainement ravi d’apprendre qu’il est devenu une star locale.
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Ce genre d’histoires montrent à quel point les gens sont tellement éloignés de la nature qu’ils ne sont plus capable de reconnaitre un animal domestique d’un anomal sauvage . Personnellement je trouve ça assez inquiétant .
Nous, à côté, on a un ragondin albinos. Si ça se trouve, c’est un gros chat 😉