Ces derniers jours, il n’est pas un post ou un tweet de chasseur qui n’échappe à ce nom : Morgan Keane.
Texte : Richard sur Terre
Morgan Keane est un jeune homme qui a été tué chez lui, alors qu’il ramassait du bois, par un chasseur qui a « tiré sur une forme ».
A la suite de cette mort tragique et insupportable, les amis de Morgan ont créé le collectif Un Jour Un Chasseur, qui s’est donné pour mission de « recenser » les accidents, incidents et incivilités en lien avec la chasse. Ils ont raté là une bonne occasion de faire bouger les choses tant leur action aujourd’hui n’est qu’une caricature de propagande populiste. Attitude qui les range de facto dans la belle et grande famille des groupuscules putassiers et anecdotiques. Personne n’écoutant sérieusement l’outrance, c’est un rendez-vous manqué avec l’Histoire. Et je le regrette sincèrement.
Le chasseur, quant à lui, a été condamné par le tribunal de Cahors à 2 ans de prison avec sursis, et une interdiction de chasser à vie. Bien entendu, les anti-chasse de tous bords (et des plus médiatiques), ont fondu sur ce verdict pour en brailler la clémence. Quelle surprise…le sport national des populistes harangueurs de foules a toujours fait du commentaire de décision de justice un juteux commerce, à égalité sans doute avec la récupération des faits divers. Drôle d’époque…
Toujours est-il que la mort de Morgan Keane est devenue un outil. Une sorte de nouveau point Godwin de la chasse. Dès qu’un débat s’anime, la carte maîtresse est posée sur la table : « Va en parler à Morgan Keane ! ».
Ce jeune homme, dont on devrait honorer la mémoire, a été transformé en argument fallacieux. Il est associé aux commentaires les plus brutaux, aux haines les plus abjectes ; à cette nouvelle chasse aux sorcières qu’est devenu l’antichassisme.
Je suis chasseur. Pour 1000 raisons dont chacune est suffisante seule. Et j’éprouve de la compassion pour la famille de Morgan Keane. Comme à peu près tous les humains normalement constitués. Je me demande juste au nom de quoi je devrais me sentir comptable de sa mort. Je n’ai jamais mis personne en danger, parce que je respecte les consignes qui suffisent à garantir la sécurité de tous. Comme l’extrême majorité de mes amis chasseurs.
Un homme a décidé de s’en affranchir en tirant au jugé sur « une forme » qu’il a pensé être un sanglier. Celui qui ne respecte pas la règle élémentaire de l’identification de la cible doit se voir interdire la chasse. C’est ce qui a été prononcé.
Cet homme est-il dangereux en dehors de la chasse ? le tribunal a décidé que non. La justice a-t-elle pour vocation à satisfaire les désirs de vengeance d’une foule en colère ? Pas besoin de répondre à cette question.
Vivre ensemble, c’est se tenir éloigné des agitateurs de haine ; des brandisseurs de faits divers ; des populistes quémandeurs de têtes.
Au-delà de la chasse, qui concentre mes prises de positions, je suis très inquiet de la tournure que prend la parole publique. Cette haine qui agite nos sociétés (de la part de personnalités publiques parfois), ne peut rien engendrer de bon.
Prenons garde à ce que ce bruit de fond désagréable et permanent ne tourne pas à la fureur, et sachons regarder en arrière avec attention.
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Une fois de plus Richard tu défends notre passion avec discernement et un juste milieu sans haine et sans mépris. J’ai une petite question à te poser sur la mort de Morgan Keane les média disent dans son jardin et plusieurs source non vérifiable disent que ce n’était pas dans son jardin mais dans sa parcelle de 5000 m2 situé au milieu des bois dont il en est propriétaire. Cela n’explique pas sa mort mais peut être le verdict de la justice. Un jardin une parcelle un mot qui transforme vite la vérité et l’opinion publique .. est ce que toi tu as quelque chose la dessus. Merci pour ta prise de position sur la chasse .
Bonjour, il semble en effet que ce jeune homme était en train de faire du bois sur une parcelle voisine de la propriété. C’est en tout cas ce que j’ai compris suite à un reportage consacré à cette affaire. Cela ne change évidemment rien à ce drame épouvantable. Ceci étant, il est difficile, voire impossible, d’avoir un dialogue avec des militants dont le seul moteur uniquement est l’émotion, la leur et celle des autres. Ceci vaut pour la chasse comme pour le reste. Plutôt que d’avoir des comportements responsables qui s’articulent autour du dialogue, de la formation, de l’information, nous vivons une période de désignation de coupable à tout prix. Et c’est dangereux.
Bonjour
Les infos je peux vous la donner Morgan était en train de couper du bois environ à 50m de la porte de sa maison son frère qui était dans la maison a juste suite au tir pu voir les yeux de son frère se fermer définitivement.
Ceci juste pour que l’on en termine avec les on dit on croit que….. je connaissais Morgan depuis sa naissance…..
Bonjour ! Je n’ai pas d’info précise sur le sujet. Mais comme tu le dis, le problème n’est pas là. Pas d’identification, pas de tir. C’est aussi simple que ça. Merci pour ton commentaire !
Depuis longtemps, ces collectifs déversent leurs mots de haine dans les articles de journaux qui relatent la mort d’un chasseur. Il n’ y a malheureusement aucune surprise que ces mêmes personnes profitent de la mort d’un non chasseur tué lors d’une battue pour tenter de manipuler l’opinion publique. Je pense que l’avenir de notre passion est entre les mains des chasseurs qui devront être irréprochables, dans leurs comportements. Les dernières mesures gouvernementales vont dans le bon sens.
Merci Richard pour le travail que tu fais, toujours avec objectivité, sans haine et mépris. Il devrait être une source d’inspiration pour ces collectifs « à la noix »
Pour lire le commentaire précédent, même si les chasseurs se montre irréprochables, le résultat sera le même. Certains ont une haine viscérale contre la chasse et le comportement des chasseurs n’y changera pas grand chose, même lorsqu’il est exemplaire. Ils pensent surfer sur l’opinion publique qui semble en leur faveur avec des sondages manipulateurs et orientés. L’identification à la chasse est un grand débat en battue. On sait qu’il faut agir vite pour que le gibier convoité puisse être tiré lorsqu’on le repère. C’est souvent la précipitation qui entraîne des malheurs dans notre activité….
Certains militants en font leur gagne pain.
Ce drame est vraiment terrible.
Le port d’habits clairs voire fluo devrait être aussi obligatoire pour les promeneurs en période de chasse. C’est clairement évident.
On notera la hargne qu’ont ces pseudo amoureux de la nature contre les chasseurs.
Qu’en est-il de ce qui se passe avec les automobilistes fautifs?
Qu’en est-il avec ces extrémistes dégradant des bien privés sur des propriétés privées et qui vont jusque dans les cas très extrêmes à agresser verbalement et aussi physiquement des gens qui ne leur ont RIEN fait mais exerçant une passion sans les agresser ni verbalement et encore moins physiquement!
Ces gens agressifs même jusqu’aux animaux de chasse devraient être doublement condamnés.
Cette forme d’anarchie doit suffire!
J’espère bien que ce genre de comportement seralourdement punit comme il se doit.
« Certains militants en font leur gagne pain. »
J’imagine que vous pensez à Richard sur Terre en disant cela.
Bonjour,
Cette affaire qui fait tant de bruit et de mal à la chasse, devrait être, pour les chasseurs, expliquée, décortiquée, avec un plan détaillé avec position du tireur, de la victime, de la maison. Si on avait aussi la position des autres chasseurs. J’aimerais bien trouver un article complet, bien fait, sur cet accident.
Il est évident qu’on ne tire qu’après avoir identifié l’animal comme le rappelle ici Richard.
J’ajoute qu’il devrait aussi être enseigné qu’on ne commence à pointer son canon vers la cible et poser le doigt sur la détente que lorsqu’on est certain d’avoir identifié. On va peut-être laisser passer un gibier, mais on ne fera pas d’erreur, jamais avec ces deux principes.
Personnellement je ne tire pas à balle (je chasse les migrateurs), mais depuis cet ”accident” je suis encore plus vigilant dès que j’épaule. Ça m’a marqué et je pense que l’’on devrait tous se remettre en question suite à un drame pareil.
Deux sujets différents se télescopent : l’émotion légitime qui suit un drame et qui appelle de la compassion, d’une part, et le sentiment anti chasse dans la société d’autre part. Un homme qui n’avait rien demandé est mort, laissant des proches vivre entre colère et tristesse. Qui leur reprochera d’être devenus viscéralement anti-chasse ? Celui qui a tiré, lui, est probablement traumatisé jusqu’à la fin de ses jours. La sécurité est un vrai sujet. Je n’ai jamais compris pourquoi les règles de la FFTir n’étaient pas reprises in extenso par la FNC. Mais heureusement, les anti-chasse ayant perdu un proche tué accidentellement par un chasseur ne représentent qu’une infime partie de l’effectif. Comme cela a déjà été dit, les ennemis de la chasse ne veulent pas une chasse sûre : ils ne veulent plus de chasse. La société évolue et elle aime de moins en moins le débat contradictoire. Toute pensée complexe devient indigeste. Il faut du prêt à penser, du binaire, et interdire tout ce qui choque certaines sensibilités. La bataille idéologique qui vient opposera ceux qui veulent forger l’Homme Nouveau après avoir fait table rase du passé (à vos livres d’Histoire) à ceux qui veulent rester des humains reliés à leurs racines. La vigilance s’impose car, sans réflexion, sans analyse et sans recherche de ce qui est vrai et juste, une démocratie peut dériver en dictature de la majorité, même si elle se trompe lourdement. Si certains veulent lire ou relire Tocqueville, je les encourage !