Chasse à l’arc : l’indignation compulsive

Anti-chasse
date 12 novembre 2024
author Richard sur Terre

Les militants anti-chasse diabolisent la chasse à l’arc, aidés en cela par Le Parisien. Édito d’un pratiquant passionné.

L’époque est à l’indignation, constante, programmée, sans repos. Un réseau d’indignés alimenté par les publications de quelques militants vedettes de la cause animale – Rigaux et autres éco-sentinelles d’un nouveau genre – qui, sans rien connaître de la chasse à l’arc, sans jamais avoir approché une flèche ni affronté le silence d’une forêt à l’aube, s’octroient le droit de la décrier comme une pratique archaïque, « atroce ». La chasse à l’arc serait, pour eux, une insulte aux idéaux de la civilisation, un spectacle d’agonie qu’ils fantasment avec une avidité qui questionne. Pourtant, c’est bien là le cœur du problème : les opposants à la chasse parlent de l’animal et de la nature sans même les connaître.

Au lieu de voir en cette pratique une discipline exigeante, une tentative de se réapproprier la distance perdue entre l’homme et l’animal, ces détracteurs y voient une sorte de barbarie périmée. La chasse à l’arc ne pourrait qu’être cruelle, « rétrograde », une aberration dans un monde où ils imaginent que la souffrance n’a plus sa place, qu’il faudrait l’exiler de toute vie, comme si l’animal pouvait vivre sans la mort, sans la traque, sans la lutte.

Pourtant, parler de la chasse à l’arc, c’est avant tout parler de patience, de précision, d’un art à contre-courant des facilités modernes. C’est s’imposer des limites, affronter l’attente, le calme total d’une forêt où chaque geste compte. C’est faire corps avec son arme, en oublier les heures passées à s’entraîner, à se perfectionner pour que, le jour venu, le tir soit net, juste, sans erreur. Une forme de respect, en somme, mais un respect qui échappe totalement à ceux qui n’imaginent plus l’animal que comme une victime absolue, un être sans autre destin que celui de mourir dans son sommeil.

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Rigaux et consorts, confortablement installés dans leurs certitudes, imaginent que la nature, comme l’homme moderne, aspire au confort. Et, de fait, c’est leur propre vie qu’ils projettent sur la faune : une vie sans risques, sans violence, sans aspérités. Une vie purement théorique. Mais si les militants se permettaient, pour une fois, de s’aventurer dans une vraie forêt, sans leur regard de voyeurs de la souffrance, peut-être comprendraient-ils que l’animal n’est pas un domestique de leurs fantasmes ; il est sauvage, lui aussi, fait d’instincts, de fuites, de peurs, de vies et de morts.

La vérité, pourtant, c’est que cette chasse, aussi contestée soit-elle, ramène l’homme au cœur de la nature, l’oblige à la fréquenter dans son authenticité brute. Le chasseur à l’arc, pour atteindre sa cible, doit se glisser dans le monde des animaux avec une lenteur calculée, doit apprendre à écouter, à se taire, à disparaître. Contrairement à ce que les anti-chasse veulent croire, l’arc ne provoque pas plus de souffrance que n’importe quelle chasse (moins en tout cas que celle, « naturelle », du loup) ; il requiert simplement une patience, une maîtrise et un respect que ces militants ne peuvent même pas imaginer, emmurés qu’ils sont dans une vision idéalisée, invivable, du monde animal.

Ainsi, que les anti-chasse continuent de fantasmer sur une nature sans chasse, une nature dépourvue de ses violences, une nature morte. Ils parlent au nom des animaux sans rien connaître d’eux, comme ils parlent au nom de la vie sans jamais en sentir la substance. Quant à ceux qui, loin des tribunes de l’indignation, prennent un arc et s’enfoncent dans les bois, peut-être ont-ils choisi d’affronter, avec une honnêteté tranquille, la vérité éternelle : la vie n’a pas de sens. Mais elle existe. Elle est là, et c’est déjà tout.

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7 Commentaires :
  1. Ben aiach
    12/11/24

    Suite à une affiche tout ça
    Quand même
    C est dépriment
    La chasse à l arc est l essence de la chasse.qu ils essaient d approcher un animal à 10 ou 20 mettre au moins pour commencer à savoir de quoi ils parlent ( un animal sauvage) un vrai

  2. serge
    12/11/24

    Si il y a une activité qui demande à être FOMECBOT
    Fond, Ombre, Mouvement, Eclat, Couleur, Bruit, Odeur, Trace c’est bien une approche à l’arc où les bredouilles sont légions où la nature est puissante et où l’homme est en symbiose. Pas la nature des villes avec des façades végétalisées et des rûches sur les immeubles, non, LA NATURE, celle où il y a le vent la pluie le froid la où les animaux sont rois et bien supérieurs au chasseur. Mais je ne serai compris que par les archers et les vrais utilisateurs de la nature.

  3. Stephane Leroux
    12/11/24

    Tout est dit ! Mais tu ne prêche que des convaincu. Ils sont tellement dans leur croyance que ces paroles portent dans le vide.
    Les archers remplissent des fiches détaillées sur leurs tirs, leur materiel, la distance de fuite, les conditions de tir … Ces fiches, collectées par la FFCA, sont les seules informations officielles pouvant prouver le contraire de leurs affirmations ( qui ne reposent sur rien )

  4. Ajh
    13/11/24

    Je ne suis pas chasseur à l’arc mais pour les côtoyer de temps en temps. Le mots qu’ils m’inspirent c’est RESPECT.

  5. C. Babinet
    13/11/24

    J’admire ceux qui chassent à l’arc !

  6. Loic
    14/11/24

    C’est ainsi que les premiers hommes chassaient a distance comment ces ignorants peuvent ils affirmer de telle bêtises ?

  7. Thierry
    16/11/24

    A la date d’aujourd’hui, pour cette saison, je suis sorti plus de 40 fois avec mon arc. J’ai vu beaucoup d’animaux et pourtant, je n’en ai pas flèché un seul. Soit, ils n’étaient pas à bonnes distances ou dans une position pour un tir parfais, soit, j’ai tout simplement décidé uniquement de les observer. Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que j’ai maintenant des souvenirs éternels sur ces moments que seul un archer peut connaitre car à ces instants précis, on ne fait qu’un avec son environnement. Comme le dit si bien Ralph Wado Emerson : le chasseur à l’arc adopte le rythme de la nature car son secret est la patience. Je souhaite à tout le monde de vivre des moments éphémères avec des laies et leurs marcassins à moins de 10 mètres ou observer le bouvreuil ou la mésange nonette à moins d’un mètre etc… Ce sont les privilèges que j’ai vécu ces derniers jours. Tous les chasseurs à l’arc peuvent vous témoigner de ces images indéfectibles qu’ils ont capté au cours de leurs sorties. Peut-être que dans les prochains jours, je déciderais de prélever un animal car tel est l’acte de chasse. Alors comment ces gens peuvent affirmer de telles allégations sans connaitre l’essence même de l’art de la chasse à l’arc!

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