Les grands corbeaux attaquent-ils les agneaux ?

Chasse Actu
date 23 janvier 2025
author Léa Massey

Des grands corbeaux accusés d’attaques sur les élevages en Haute-Vienne : entre pertes et impuissance, un éleveur crie son désarroi.

C’est France 3 qui raconteDepuis octobre 2024, Vincent Frugier Nocart, éleveur en Haute-Vienne, accuse les grands corbeaux d’avoir décimé son troupeau. Mais ces corvidés protégés posent une équation complexe : comment protéger ses bêtes sans enfreindre la loi ?

La menace des corbeaux sur les élevages reste un sujet peu médiatisé, mais pour Vincent Frugier Nocart, éleveur à Bersac-sur-Rivalier, elle est bien réelle. Depuis quelques mois, il a perdu une dizaine d’agneaux, victimes d’attaques qu’il attribue aux grands corbeaux. Même s’il n’a jamais assisté directement à ces scènes, les indices ne manquent pas : cadavres désarticulés, yeux crevés, abdomens dévorés.

Une présence oppressante

Les corbeaux ne se contentent pas d’observer. « Ils sont tellement nombreux que même mes chiens abandonnent », déplore l’éleveur. Les attaques semblent avoir lieu tôt le matin, avant même que Vincent ne puisse intervenir. La régularité des pertes a poussé cet éleveur à revoir ses pratiques : surveillance accrue, retour des agneaux vulnérables à l’abri dès la naissance… Malgré cela, le sentiment d’impuissance demeure.

Un statut protégé, des éleveurs désemparés

Le grand corbeau, espèce protégée par la loi, complique toute action de défense. Aucune indemnisation n’est prévue pour les pertes causées par ces oiseaux. « On se sent abandonnés, sans solution », confie Vincent, épuisé par ces mois d’hécatombe.

A lire aussi : Agriculture : incantations animalistes vs régulation

Le débat dépasse les frontières des pâturages. Pour Jérôme Roger, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), les corbeaux peuvent être des charognards, mais rarement des prédateurs primaires. « Il est probable que les blessures initiales soient causées par un autre animal, comme un chien errant. »

Une gestion délicate

Dans un contexte où la biodiversité est (à raison) au cœur des préoccupations, la gestion des populations d’espèces protégées est un défi. Les experts de l’OFB rappellent que des méthodes non létales, comme les effarouchements, peuvent être envisagées, mais leur efficacité reste limitée face à des groupes nombreux et persistants.

L’histoire de Vincent Frugier illustre un problème plus large : la cohabitation difficile entre les activités humaines et les espèces protégées. Entre protection de la biodiversité et survie des élevages, le juste équilibre reste à trouver. En attendant, les éleveurs comme Vincent espèrent une meilleure prise en compte de leurs difficultés.

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9 Commentaires :
  1. jacques
    23/01/25

    L’escrolo de base (lpo) cherchera toujours une échappatoire ici le chien errant ,il racontait déjà les mêmes conneries concernant les vautours dans les Pyrénées ….

    1. quentin
      23/01/25

      On peut facilement faire les différences entre l’attaque d’un canidé et celle d’un oiseau. Répondre à un éleveur qui suspecte des corvidés, « c’est sûrement un chien errant », il faut donc oser !

      La LPO n’est même pas capable d’entendre le début du problème. Ils sont donc disqualifiés pour trouver une solution. C’est vrai cette fois avec la LPO, la prochaine fois ce sera la Fondation Mamie Zinzin… et ce ne sont malheureusement pas les candidats qui manquent.
      C’est quand-même dommage de toujours avoir des dogmatiques avec lesquels on ne peut jamais discuter et avancer !

    2. vincent
      23/01/25

      j’adore on dirait un anti chasse qui parle des chasseurs , aucune connaissance du sujet et des intervenants …

  2. Jean 2
    23/01/25

    Bonjour,il faudrait commencer par une enquête sérieuse pour le prouver (caméras, observations physiques avec photos)ensuite l’effarouchement ne fonctionne pas toujours, je me souviens d’un agriculteur qui avait installé un canon à gaz contre des centaines de ramiers qui venaient tous les jours manger son colza en hiver, ils étaient tellement habitués qu’ils mangeaient à 60 mètres du canon en fonctionnement ! Et il était heureux de nous voir arriver pour les tirer,concernant la lpo,elle ferait mieux de s’occuper des milliers d’oies et canards siffleurs détruits aux Pays-Bas, capturer avec des filets ces jeunes non volants et gazés avec la bénédiction de l’europe !!.

  3. billabong
    23/01/25

    Il a les reins solides le chien errant …

  4. BAIGORRY
    23/01/25

    Nous avons vécu le même phénomène dans les Pyrénées Atlantiques il y a quelques années.
    Brebis et agneaux attaqués, et malgré de nombreuses sollicitations personne pour résoudre le problème. L’OFB ne voulant intervenir car espèce protégée, peut importe les dégâts…..
    Une dizaine de brebis mortes et autant d’agneaux.
    C’est le problème en France , nous le savons , il faut savoir changer le statut des espèces protégées une fois les espèces suffisantes, mais non , nous le ferons qu’aux forceps .
    Coup de main du ministère de l’agriculture sur la prédation serait le bienvenu. ( des centaines de millions d’euros en France)………

  5. serge
    24/01/25

    L’OFB est prise en tenailles entre les lois, décrets, règlements et injonctions paradoxales et les chasseurs, éleveurs et usagers de la nature.

  6. Vonbrit
    24/01/25

    Cet été une octogénaire d’un petit village aveyronnais a été attaquée par un vautour dans son jardin. Blessée gravement par cet oiseau charognard qui, dixit la LPO, ne s’attaque pas aux humains. Quelques jours plus tard, une autre attaque sur une randonneuse près du lac de Ceilhes. La LPO minimise les faits. Alors des attaques de corbeaux c’est de la fiction pour ces experts faunistiques.

    1. Hervé
      27/01/25

      Il y a quelques années en Maurienne , une randonneuse avait fait une chute , blessée elle attendait les secours , elle avait été tué est en partie dévorée par des vautours fauve . Pas une mot de la LPO . Alors , les vautours fauves n attaquent pas l homme blessé ou non , c’est un peu comme le loup , surement une fable .

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