À chaque fois qu’un préfet ordonne une battue, un avocat de salon découvre la ruralité depuis son canapé. Accusations grotesques, fantasmes d’élevages à grande échelle, et indignation en mousse : quand la bêtise s’emballe, il faut parfois rappeler que non, les sangliers sauvages ne sortent pas d’un élevage secret orchestré par les chasseurs.
Il y a des tweets qui valent leur pesant de cacahuètes, surtout quand ils sont signés d’un « Maître » qui confond expertise juridique et posture idéologique. Christophe Gérard, avocat de son état (et manifestement pas de la ruralité), vient de livrer une saillie d’un rare niveau d’ignorance :
Bien évidemment, aucune interdiction de l'élevage des sangliers par les chasseurs en vue ?
— Maitre Christophe Gerard (@MaitreGerard) April 9, 2025
C'est tellement plus drôle d'organiser des massacres administratifs.@Agri_Gouv @Ecologie_Gouv @afpfr @lemondefr @libe @BFMTV @franceinfo @RTLFrance @Europe1 @20minutesOnline https://t.co/QJudyIQ8Ip
Traduction : les chasseurs élèveraient des sangliers pour ensuite réclamer des battues administratives, dans une sorte de délire cynico-macabre, et l’État, complice, les laisserait faire. On a connu la théorie du complot reptilien. Voici celle du complot sanglier.
Petit cours de réalité pour maître Gérard
D’abord, un peu de pédagogie, puisque c’est manifestement nécessaire : les sangliers “élevés” en France le sont, soit pour alimenter une filière viande — tout à fait légale —, soit pour vivre dans des enclos hermétiques, dédiés à une pratique très encadrée appelée “chasse en enclos” (terme qui nous agace à la rédac tant cette pratique ne ressemble en rien à la chasse). Ces installations sont soumises à autorisation préfectorale, à des normes sanitaires strictes, et n’ont aucun lien avec la prolifération des populations sauvages.
Les lâchers dans la nature sont tout simplement interdits par la loi.
Résumons : la totalité des sangliers chassés en France sont nés dans les bois, vivent dans les bois, et meurent dans les bois. Sauvages. Comme la bêtise de certaines sorties sur les réseaux sociaux.
Le pathos animaliste dans toute sa splendeur
Parler de « massacres administratifs » pour désigner des battues ordonnées par des préfets, en lien avec les dégâts agricoles et les risques routiers, c’est se vautrer dans une rhétorique infantile. Il n’y a rien de drôle, ni pour les chasseurs mobilisés, ni pour les agriculteurs exaspérés, ni pour les contribuables qui paient les dégâts. Mais il faut croire qu’en 280 caractères, les complexités du monde réel n’existent pas. Juste des gentils sangliers et de méchants Nemrods.
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Et comme souvent, pour bien faire mousser l’indignation, on mentionne des ministères et des journalistes. Tout ce petit monde qu’on convoque comme un homme de loi (en paille), espérant un grand procès contre les campagnes, la chasse et, tant qu’à faire, le bon sens.
Moraline et raccourcis : le cocktail préféré des militants hors-sol
Ce que ce post dit en creux, c’est cette vieille rengaine : si les sangliers prolifèrent, c’est à cause des chasseurs ; si on les chasse, c’est parce que les chasseurs organisent leur prolifération. À ce niveau-là, ce n’est plus un débat, c’est un sketch.
Conclusion :
Cher Maître Gérard, si vous souhaitez réellement comprendre ce qui se passe dans les campagnes françaises, sortez de X. Allez sur le terrain. Discutez avec les agriculteurs, les maires ruraux, les chasseurs qui, eux, voient les dégâts, les risques, et les limites d’une régulation toujours plus difficile.
En attendant, laissez les caricatures aux humoristes : ils sont souvent mieux documentés que vous.
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Pour moi une battue administrative ce n’est pas de la chasse !
Concernant l’élevage, de sangliers ou d’autres animaux (moutons, vaches, autres) il faudrait un éleveur fou pour lâcher dans la nature les animaux qu’il a nourris, qui coûtent et qui doivent rapporter. Une battue administrative ça ne rapporte rien à personne.
J’espère que ce « cher maître » a reçut cet article , il pourrait lui rendre services et lui éviter de se ridiculiser en disant des âneries .
Laissez tomber les gars, ce « Maitre » ne fait que chercher des clients animalistes, végan et zoophiles….. Il a juste passé une annonce !
Comme pour l’épisode COVID nous avons vu sur les plateaux TV des spécialistes médecins en tout et n’importe quoi. Certains étaient tellement plus à la TV que dans le labo qu’ils sont devenus des intermittents du pestacle (c’est volontaire). Maitre machin est certainement plus dans son cabinet qu’à la campagne et la dernière fois qu’il est allé en région c’est à l’été dernier pour manger un BBC chez tonton Auguste qui est chasseur et lui a donné des brochettes de sangliers pas d’élevage, des vrais, ceux qui courent dans les bois oui oui il y en a.