Caricature paresseuse

Chasse Actu
date 11 avril 2025
author Richard sur Terre

En voulant ridiculiser le chasseur, le dessinateur croit faire œuvre d’écologie. Mais taper sur les chasseurs, c’est devenu si facile qu’on en oublie parfois de penser.

Encore un dessin rigolo, pense-t-on, en parcourant d’un œil distrait cette caricature publiée par un certain SANAGA. On y voit un chasseur caricatural — obèse, moustachu, un brin benêt — qui pleure sur un oiseau mort, abattu non par lui mais par une éolienne. « Pauvre petite bête, morte avant que je n’aie eu le temps de te buter », dit-il, pathétique. Voilà ce qu’on appelle du chasse-bashing low cost : de la grosse ficelle et zéro nuance.

Le dessin du jour pour @vert.eco

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— SANAGA (@sanaga.bsky.social) 10 avril 2025 à 21:36

Mais reprenons.

Le fait initial ? Deux parcs éoliens de l’Hérault suspendus pour avoir tué des oiseaux, des espèces protégées. Ce n’est pas une rumeur, ni un fantasme d’anti-écolos. C’est une décision de justice. Une vraie. Avec des constats d’huissier, des expertises biologiques, et une reconnaissance claire d’un préjudice écologique.

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Et c’est là que le bât blesse. Car contrairement à ce que la caricature sous-entend, les éoliennes tuent vraiment des oiseaux protégés. Pas par accident isolé. De manière systémique. Et à une échelle préoccupante. Les chasseurs, eux, sont tenus à des règles strictes : espèces chassables, périodes précises, territoires délimités. Et lorsqu’un chasseur abruti tue une espèce protégée — cela arrive, comme dans toute communauté humaine — il n’a pas droit aux larmes du copinage militant : il est poursuivi, jugé, sanctionné. Et surtout : condamné par les siens.

Le vrai problème, ce n’est pas qu’un dessinateur se moque d’un chasseur. C’est qu’il s’imagine défendre la nature en ricanant aux dépens de ceux qui la connaissent. Le comble du cynisme, c’est de s’indigner de la mort d’un oiseau quand elle est causée par un fusil, et de hausser les épaules quand c’est une pale de 60 mètres qui le tranche en vol.

Dans ce monde étrange où l’on sacrifie des milieux entiers sur l’autel de la transition verte, les derniers à observer les oiseaux, à compter les couvées, à entretenir les milieux, ce sont souvent les plus moqués : les chasseurs. Pas parfaits, pas angéliques, mais présents, ancrés, attentifs. Et s’il faut un jour choisir entre ceux qui aiment la nature pour ce qu’elle est, et ceux qui la sacrifient au nom de ce qu’elle devrait devenir, il faudra oser regarder du bon côté de la lunette.

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3 Commentaires :
  1. serge
    11/04/25

    Oui mais les éoliennes c’est bon pour les élections – vous avez vu de l’électricité verte ouais super- Un petit rapace est mort oui et alors, les chasseurs en tuent souvent. Et non, les rapaces sont protégés et un chasseur digne de ce nom ne tire pas dessus. D’ailleurs qui autres que les chasseurs donne à manger « aux oiseaux » ? Qui connait la campagne, les pâtures les bois mieux que les habitants des territoires ruraux, surement pas la petite Tonnelier ou Rousseaux et pas plus le sieur Hulot qui a grassement vécu des fonds publics.

  2. Marc
    11/04/25

    Dans notre société en perdition , être écolos et taper sur les chasseurs est à la mode , même si on ne connait rien au sujet , et c’est le problème de tout ces beaux parleurs , beaucoup parlent et peu savent et je crois que c’est le cas dans beaucoup de domaines .

  3. Thierry
    13/04/25

    La lubie escrologiste est responsable de l’implantation des éoliennes partout en France: défiguration des paysages, nuisances sonores, morts d’oiseaux et chauves souris….
    Ça tente d’allumer un contre feu stupide avec la chasse mais il faut rappeler sans cesse la vérité.

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