Anti-chasse : les « djihadistes de la forêt »

Antispécisme
date 29 janvier 2025
author Richard sur Terre

En revendiquant le surnom de “djihadistes de la forêt”, ces militants radicaux adoptent une rhétorique guerrière et religieuse qui se vautre dans le ridicule.

Il y a quelques jours dans un article, nous vous rapportions le cas de ces illuminés qui avaient, en une nuit, détruit 22 miradors dans l’Yonne. Depuis on a creusé un peu.

Le collectif Unoffensive Animal, anarchiste et antispéciste, se vante d’avoir été qualifié de “djihadistes de la forêt” pour ses actions clandestines. Ce choix sémantique n’est pas anodin : il radicalise leur posture et inscrit leur combat anti-chasse dans une guerre idéologique totale.

Quand la lutte animale s’inspire du langage de la guerre sainte

Unoffensive Animal n’a pas inventé le terme “djihadistes de la forêt”, mais l’a repris avec une certaine complaisance. Dans leur manifeste, ils écrivent : “Nous avons même été appelés les ‘djihadistes de la forêt’”, une manière implicite d’embrasser cette image de guerriers clandestins prêts à tout pour leur cause.

Or, le terme djihadiste ne désigne pas un simple militant radical. Il évoque un engagement religieux absolu, une lutte qui sacralise l’usage de la violence pour parvenir à ses fins. L’association avec un groupe terroriste n’est jamais anodine et s’inscrit ici dans une logique de rupture avec les lois et la société, où la lutte animale devient une guerre sainte contre le « meurtre » de la faune sauvage.

Le mythe de l’animal guerrier : une rhétorique antispéciste caricaturale

La phrase “Les miradors empêchent les animaux de contre-attaquer” mérite une attention particulière. Elle illustre l’un des principaux dogmes de l’antispécisme militant : l’idée que les animaux ne sont pas seulement des victimes, mais des acteurs à part entière d’un combat contre l’oppression humaine.

Le terme “contre-attaquer” suppose que les animaux seraient engagés dans une guerre asymétrique contre les humains, et que les miradors joueraient le rôle d’un instrument de domination militaire. Cette imagerie militarisée n’est pas anodine. Elle transforme les sangliers, cerfs et autres habitants de la forêt en “camarades de lutte », suggérant implicitement que l’homme-chasseur est un occupant illégitime, un ennemi de guerre à neutraliser.

En réalité, cette rhétorique sert un double objectif :

  1. Réduire la chasse à une violence unilatérale, en occultant totalement sa dimension de régulation écologique et son aspect culturel.
  2. Rendre la cause plus martiale et héroïque, en donnant aux militants l’illusion de défendre une armée d’opprimés silencieux.

C’est une réinterprétation extrême du combat animaliste, qui efface toute nuance et enferme l’ensemble du débat dans une vision binaire : d’un côté, les bourreaux (les chasseurs), de l’autre, les victimes (les animaux), et entre les deux, les “justiciers” autoproclamés qui s’inventent des vies de combattants pour Gaïa, mais dans l’Yonne.

Une radicalisation assumée qui cherche à légitimer la violence

En présentant les chasseurs comme des “meurtriers” et en appelant à la destruction systématique des infrastructures cynégétiques, Unoffensive Animal franchit un cap dans la stratégie du mouvement antispéciste. Il ne s’agit plus seulement de sensibilisation ou d’opposition politique, mais d’une légitimation explicite du sabotage et de la destruction.

A lire aussi : L’observatoire des violences faites aux chasseurs

Ce discours, en apparence marginal, est en réalité le symptôme d’une frange de plus en plus radicalisée du mouvement animaliste, qui considère toute cohabitation entre l’homme et la faune sauvage comme une forme d’exploitation. Ce glissement sémantique vers le vocabulaire de la guerre sainte et de la guérilla montre bien la volonté de certains groupuscules d’attiser un conflit en opposition frontale avec les chasseurs et, plus largement, avec toute forme de gestion humaine de la nature.

Qui sont-ils ? Un média militant au service de l’action directe

Unoffensive Animal se définit comme “un collectif anarchiste” visant à inspirer et radicaliser les militants animalistes. Selon leur propre présentation, ils :

  • Rejettent le capitalisme et se revendiquent comme un groupe non lucratif.
  • Se positionnent à l’extrême-gauche, dénonçant à la fois l’exploitation humaine et animale.
  • Se déclarent queer et antifascistes, mêlant leur combat à celui des luttes identitaires et politiques contemporaines.
  • Encouragent la diversité des tactiques, ce qui signifie qu’ils n’excluent aucune forme d’action, y compris celles considérées comme illégales dans de nombreux pays.

Ils se présentent avant tout comme un média activiste, ayant pour mission de relayer les actions des militants de la cause animale, y compris celles menant au sabotage et à la destruction de matériel lié à la chasse et à l’élevage. Sur leur site, ils prennent soin de préciser qu’ils ne “cherchent pas à inciter à des actes illégaux”, tout en expliquant vouloir “montrer au monde ce que les activistes font”, une manière détournée de légitimer ces actes.

Conclusion : une impasse stratégique et morale

L’emploi du terme “djihadiste” et la rhétorique martiale adoptée par ces militants posent une question essentielle : jusqu’où ces mouvements sont-ils prêts à aller ? Aujourd’hui, il s’agit de miradors, demain ce sera quoi ? L’histoire récente a montré que les discours de guerre idéologique finissent toujours par justifier l’escalade des actes.

La chasse, en tant que pratique encadrée et réglementée, repose sur une gestion raisonnée de la faune. La combattre par des actes de sabotage et une rhétorique martiale ne mène qu’à un durcissement des positions et à une polarisation toujours plus grande du débat. Les véritables défenseurs de la nature ne sont pas ceux qui détruisent et fantasment une guerre entre l’homme et l’animal, mais ceux qui, par la chasse durable et la conservation, permettent une gestion équilibrée des écosystèmes.

L’enjeu pour le monde cynégétique est donc de dénoncer ces dérives avec fermeté, tout en réaffirmant son rôle clé dans la préservation de la biodiversité. Car si les “djihadistes de la forêt” veulent imposer une guerre, les chasseurs, eux, œuvrent pour une nature équilibrée et vivante.

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9 Commentaires :
  1. Deuch
    29/01/25

    Si on avait sanctionné les premiers dégâts plutôt que de laisser faire on en serait pas arrivé à cette dérive si on les stop pas toute suite sa va finir par un drame il serait temps que dans ce pays on applique enfin la loi

    1. Marc
      29/01/25

      Bonjour , c’est exactement ça , comme ces sales gosses qui ont l’habitude qu’on passe tout leurs caprices sans risquer la moindre sanction . Le drame n’est pas loin .

  2. Lolo0126
    29/01/25

    Absolument ! Tant que la justice ne fera pas très très mal, les demeurés de ce style se prendront tous et toutes pour les Robin des bois shooté(es) à la B12 !

    1. Jojo
      29/01/25

      Et à la keta, morphine, coke,….

  3. Hervé
    29/01/25

    Juste des lâches qui se cachent derrière leurs foulards . Des trous du cul qu ils seraient bon de traduire devant la justice avant qu un drame se produise. Après , crier au scandale sera trop tard . Il est grand temps d arrêter ce laxisme dans ce pays . Beaucoup trop de dérives sont tolérées sans qu aucune sanction ne soit prise. Il faut que cela change avant que le bon peuple arrive à saturation et face justice lui même.

  4. Pat22
    29/01/25

    Ce sont les mêmes que l’on retrouve cagoulés dans les manifs mieux équipés que les force de l’ordre .
    Il est plus que temps de les stopper .

  5. Dominique Naux
    30/01/25

    Oui, cette rhétorique djihadiste est vraiment criticable, hélas symptomatique d’une propension de certains militants à emphatiser totalement ce qu’ils font, quitte à faire appel à des termes tout à fait inappropriés !
    Ceci dit, lorsqu’on considère que la plupart des animaux ont une vie subjective, connaissent la peur, l’angoisse, la douleur, la souffrance de la perte de leurs proches, etc., et que ce que vivent les individus importe moralement, qu’ils soient humains ou non, c’est logique et généreux – et moral – de se vouloir solidaire d’eux.
    Votre post est par ailleurs assez malhonnête, il me semble, lorsque vous reprenez l’antienne de « la chasse durable et la conservation, permettent une gestion équilibrée des écosystèmes » ; la plupart des chasses n’ont rien de durable, et la gestion équilibrée des écosystèmes pourrait tout à fait avoir lieu avec des alternatives au massacre, qui prennent en compte, justement, le fait que les animaux sont sentients et, on peut le dire (de nombreux scientifiques en viennent de plus en plus à le dire), des personnes.

    1. quentin
      30/01/25

      Et vous avez sûrement des exemples pour illustrer « la plupart des chasses n’ont rien de durable, et la gestion équilibrée des écosystèmes pourrait tout à fait avoir lieu avec des alternatives au massacre »…?

    2. mouchous
      30/01/25

      Merci dominique de cette analyse, mais que doit on faire pour les petits animaux mangés par les renards ou les blaireaux, que faire des ours, des loups et des lynx, qui dévore leur victime encore vivante, ne doit on pas leur apprendre à tuer proprement , des corvidés qui pillent les nids, tuant de pauvres « enfants » même pas nés. Arrêtez vos délires, l’homme fait parti de la nature et le chasseurs le plus. Nous chassons car cela fait parti de nous , ne ravalons pas notre identité d’espèce dominantes et de prédateur. Qui fait le plus de mal dans la population mondiale, l’urbain ou le rural ?

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