Effarouchement par ultrasons, lettres indignées et expérimentations venues d’Espagne : un nouveau dispositif de protection des grands tétras déclenche la colère des associations écologistes. Et nous, on observe.
Sept grands tétras venus de Norvège ont été relâchés début mai dans le massif du Grand Ventron, dans les Vosges. Pour protéger leurs nids de la prédation, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges annonce une mesure inédite : des appareils à ultrasons, déclenchés par détecteurs de mouvement, censés faire fuir les prédateurs sans leur faire de mal. Une expérimentation « non létale », testée en Espagne et annoncée comme efficace à 100 % par ses promoteurs.
Mais sitôt l’arrêté préfectoral publié, huit associations environnementales — dont SOS Massif des Vosges et Oiseaux Nature — sont montées au créneau pour demander l’abandon du projet. Elles dénoncent une mesure qui, selon elles, pourrait perturber d’autres espèces, notamment les chauves-souris (protégées), et soulignent l’absence d’étude d’incidence environnementale publique, pourtant obligatoire dans une réserve Natura 2000.
La chasse interdite, les problèmes continuent
On remarquera que le fait que l’espèce ne soit plus chassée depuis les années 1970 dans le massif des Vosges n’a nullement enrayé son déclin. À l’inverse, en Norvège — d’où proviennent les oiseaux récemment relâchés — l’espèce fait l’objet de quelque 4 000 prélèvements par an, sans que cela ne remette en cause son bon état de conservation.
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On regrettera par conséquent que le Conseil d’État ait en 2022 enjoint au ministre de la Transition écologique de suspendre la chasse de cette espèce pour cinq ans dans les massifs pyrénéens et alpins. Cette suspension a eu pour effet de stopper net les quelques prélèvements encadrés qui étaient encore autorisés, alors qu’ils étaient toujours conditionnés à de lourds engagements d’entretien des milieux, précisément ceux dont dépend la survie du grand tétras.
On prend date
Les associations veulent protéger le grand tétras ? Très bien. Qu’elles essaient. Mais qu’elles assument aussi leurs choix.
Si, dans quelques années, les grands tétras sont toujours en déclin ou ont disparu des Vosges malgré l’absence des chasseurs et la mise en œuvre de leur vision, il faudra bien en tirer les conséquences.
D’ici là, nous continuerons à gérer, à aménager, à préserver — parfois sans projecteurs, souvent sans gratitude, mais toujours avec cette patience que seuls les passionnés de nature savent garder.
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Sept grands tétras relâchés pour la modique somme de … j’aimerais bien savoir ! Je pense vraiment que c’est une bonne chose , mais avant tout il faut réguler sérieusement les prédateurs sinon ce seront des sommes importantes dilapidées et de pauvres oiseaux livrés aux nuisibles , car on sait que les tétras ne sont pas très farouches surtout en période de reproduction . Il y a aussi le lynx dans cette régions , on ne peut pas protéger le prédateur et sa proie . Attention pour les esprits tordus , je n’insinue pas qu’il faut réguler ou déclasser le Lynx des espèces protégés . Le sujet est vraiment délicat , les forêts Vosgiennes ne sont pas de la même superficie que celle de Norvège et la fréquentation humaine n’y est pas comparable . Le retour du grand tétras est un doux rêve , et je rêve aussi .
Les huits premiers qui ont disparus ont coûté 200.000 euros ( chiffre donné au début du projet ). Résultat zéro et contre l’avis de personnes de terrain reconnus comme spécialistes du coq de bruyère et malgré tout l’expérience continue. C’est de la maltraitance. Pourquoi vouloir introduire de force un animal qui ne peut plus survivre dans cet environnement. Y a t’il une raison majeur ?
Retour sur expérience dans 3 ans et nous verrons. Je ne suis pas certain que nos amis protecteurs fassent le bon choix. Laissez ceux qui savent gérer.
C est peut être voué a un échec mais on peut essayer une réintroduction de grands tétras mais ce que craignent ces anti tout,c est la réalité,que l impact de la prédation d animaux protégés.soit pointée du doigt.
Réintroduction vouée à l’échec, comment croire à une autre issue quand on sait que le biotope n’est pas celui de leur pays de capture, que les territoires sont envahis de randonneurs en permanence, et que les prédateurs ont déjà bouffé tout le premier lâcher….
Et si on on éradiquait les super prédateurs que sont les chasseurs !!!!
C’est incroyable , il n’y a pas moyen d’avoir un débat posé et constructif . Si vous lisiez les commentaires posément et calmement vous vous rendriez compte que les intervenants ne disent que des choses censées et qu’à chaque fois il y a un excité qui se permet de faire des remarques désagréables et non justifiées sous prétexte qu’il n’aime pas la chasse et les chasseurs . C’est triste .
Que vient faire votre propos dans cette affaire ?
Un grand enfumage, cette réintroduction de grands tétras !!! Je précise que j’habite dans les Vosges.
Plus de 50 ans de protection intégrale du grand tétras et population néanmoins quasiment disparue. Les raisons ? Certainement pas la chasse, contrairement à ce que pense Jean Dominique TOMENO.
D’abord, les Vosges sont le massif montagneux le plus peuplé de France.
Ensuite, le développement des loisirs « 4 saisons » multiplie les accès dans la forêt, à pied, à cheval, en VTT, en moto, en quad, en trottinette électrique, en trails (de jour et de nuit), en ski de rando, et j’en passe…
Pour résumer, et sans dénier à personne le droit à profiter de nos montagnes, le massif est perpétuellement en dérangement.
La prédation a aussi sa part de responsabilité : renards, lynx, sangliers, martres…
Ajoutons à cela le dérèglement climatique qui nous prive des hivers de notre jeunesse et on aura à peu près fait le tour de la question.
Alors, comment imaginer une seule seconde qu’une espèce acclimatée depuis des lustres puisse être remplacée par des animaux venus d’ailleurs ? Comment imaginer que des animaux sortis de leur environnement naturel puissent s’adapter chez nous ???
La preuve : un seul survivant sur les lâchers de l’an passé.
Le coût de l’opération ? Bien difficile à connaître, mais dans une fourchette annoncée de 100 à 200.000 euros par an ! A l’heure où le gouvernement nous somme de faire des économies, on peut se demander où le Parc Naturel a pu trouver les financements nécessaires à une telle opération…
Bref, c’est bien triste, mais même si j’aimerais me tromper, cette opération de réintroduction est vouée à l’échec. Elle n’est que de la poudre aux yeux, payée avec nos impôts.
Martin,je ne connais pas les Vosges,bien sûr que ça a un coût mais totalement insignifiant par rapport,aux loups,aux lynx,aux ours.que le dérangement,l absence d hiver soit une des causes d un manque de leur defense ,ok,mais se sont quand même les prédateurs qui les tuent,d ailleurs prouvé grâce à leur suivi.
Il est certains que le coût de cet opération n’a rien à voir avec l’argent public engloutit pour faciliter le développent des trois super prédateurs. Ayant chassé dans les vosges pendant des années j’ai assisté à l’envahissemnt très rapide du milieu. En 1990 vous pouviez aller au brâme du cerf, en tant que chasseur, sans rencontrer personne. Maintenant on ne peut qu’en rêver. Le lynx est présent, le loup est présent et la population de sanglier a explosé. Pauvres coqs.