« Le Lichen » : laboratoire du ridicule

Chasse Actu
date 19 décembre 2024
author Richard sur Terre

Une membrane collective incluant bouleaux pleureurs et mycéliums révolutionnaires ? « Le Lichen » à la mairie de Lyon

On vous le disait hier dans cet article, la mairie écologiste de Lyon a une drôle de façon de dépenser l’argent des contribuables. En faisant appel à « La membrane collective Le lichen » pour animer des stages, elle a ouvert une porte que Chasses Éternelles n’a pas l’intention de refermer. En effet, parfois, il faut savoir se laisser porter par la poésie du monde. Et cette poésie peut se trouver dans les endroits les plus incongrus, y compris dans la section « Qui sommes-nous » du « Laboratoire des interdépendances concernant les humains et les non-humains ». Décryptage.

Un collectif au-delà des espèces

La « membrane » du Lichen est composée à parts égales d’humains et de « non-humains ». Ici, l’inclusion ne s’arrête pas aux simples quotas : chacun, qu’il ait des branches ou des cordes vocales, semble trouver sa place. Ainsi, un bouleau pleureur, élagué sans son consentement, débattra peut-être bientôt du budget municipal avec un tambour-cerf, tandis que le mycélium de la forêt de Rohanne tissera ses alliances souterraines en silence.

Mais comment s’organise cette joyeuse anarchie ? Grâce à des « processus explicites, partagés, évolutifs et transparents », nous dit-on. Traduction : si vous pensiez comprendre quelque chose, détrompez-vous. Les cercles dédiés, allant de la gestion des finances à l’organisation de l’Assemblée de la Forêt, font écho à un modèle sociocratique inspiré des murmures de la nature. Une symbiose parfaite entre bureaucratie et photosynthèse.

Les ambassadeurs non-humains : des CV hors normes

Le Lichen se targue de représenter les intérêts des « non-humains ». Mais qui sont ces porte-parole ?

  • Bouleau pleureur : Victime d’élagages abusifs, ce bouleau lyonnais incarne la résilience végétale. Désormais militant, il plaide pour une taille « avec délicatesse ». Une cause noble, bien que peu dissuasive face à une tronçonneuse.
  • Tambour-cerf : Fusion entre un séquoia breton et une peau de cerf, ce percussionniste bois-musical guide les intuitions. À quand une performance à l’Assemblée nationale ?
  • Mycélium de Rohanne : Champion de l’anti-aéroport, ce réseau fongique joue les médiateurs souterrains. Discret, il illustre l’art de l’influence silencieuse.

Ces figures non-humaines, aussi intrigantes soient-elles, soulèvent toutefois une question : le consentement végétal, ça marche comment ? Le bouleau a-t-il signé une charte ? Et le mycélium ? Mystère.

Des membres humains aux profils tout aussi florissants

Côté humain, on ne manque pas d’experts aux compétences impressionnantes. Facilitateurs, philosophes, gestalt-thérapeutes et designers d’intelligence collective unissent leurs talents pour… expérimenter. Ce foisonnement de bonnes intentions se heurte parfois à une réalité prosaïque : qui finance tout cela ? Entre subventions, bénévolat et mécénat, le modèle économique du Lichen semble aussi « organique » que son fonctionnement.

Une civilisation à bout de souffle ?

Face à une planète en crise, des écosystèmes en lambeaux et des sociétés au bord de l’implosion, quel est le choix de notre civilisation éclairée ? Investir dans des solutions concrètes ? Développer des technologies de rupture ? Non. Dialoguer avec un bouleau pleureur et un tambour-cerf. Si cette initiative est le summum de notre génie collectif, peut-être devrions-nous accueillir l’idée que la fin de notre civilisation n’est pas seulement une possibilité, mais un bienfait. Après tout, si un coquelicot fragilisé par les pesticides est désormais mieux organisé que la moitié des gouvernements mondiaux, laissons donc la place aux bryophytes. Elles, au moins, n’ont jamais eu besoin de sociocratie pour tenir un écosystème en ordre.

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