Quand la passion mène à l’élevage familial

Chasse Actu
date 19 mai 2025
author Richard sur Terre

Du teckel de Crau au Drahthaar solognot, Luc Barthélemy a bâti un élevage familial guidé par quatre exigences : travail, santé, beauté et équilibre. Un parcours inspirant.

Il n’avait pas besoin d’un fusil pour aimer la chasse. Ce qui le fascinait, c’était le chien. Le chien au travail, concentré, habité par une mission. Le chien qui cherche, qui trouve, qui rapporte. Le chien qui vit pour son maître et pour cette alliance millénaire scellée dans les bois.
Né en Provence dans une famille de chasseurs, Luc Barthélemy n’a pourtant pas grandi le fusil à l’épaule. Ce qui l’a conduit un jour à passer le permis, ce n’est ni la tradition familiale, ni le goût du tableau, mais bien le plaisir profond d’être derrière un chien au travail.

Des débuts en Crau

Ses premiers compagnons furent des teckels. Ensemble, ils chassaient le lapin dans les steppes brûlées de la Crau. Mais déjà, Luc participait à des concours : recherche au sang, menée à voix sur lièvre… La rigueur et la finesse du chien comptaient autant, sinon plus, que le gibier levé.
Puis vinrent des années sans fusil, sans collier, sans flair ni aboiement. La vie, comme souvent, trace d’autres priorités. Jusqu’à un après-midi sur les rives du lac d’Annecy.

Le choc Drahthaar

C’est là, au hasard d’une promenade, que son épouse aperçoit un couple de Drahthaars. Ce ne fut pas une simple curiosité : ce fut une révélation. Majestueux, puissants, calmes et sûrs d’eux, ces chiens d’arrêt allemands marquèrent profondément le couple.
La décision fut vite prise. La race était adoptée par toute la famille. Restait à trouver la chienne.

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Elle s’appelait Purdey du Domaine de Bussy. Née en Sologne, elle avait tout pour plaire : une tête superbe, une construction solide, un mental équilibré. Mais c’est sur le terrain qu’elle allait s’imposer. Ce Drahthaar polyvalent s’est révélé aussi à l’aise sur les bécassines qu’au sanglier, douée d’un nez subtil, d’un arrêt ferme, et d’un goût affirmé pour le rapport, aussi bien sur terre qu’en eau profonde.

De la chasse à l’élevage

Convaincu par les qualités de sa chienne, Luc Barthélemy décide de franchir une nouvelle étape : fonder un élevage familial.
L’affixe choisi ne doit rien au hasard : « De Beaumont de l’Acie ». Beaumont, comme son quartier marseillais. L’Acie, comme le nom ancien de la bécasse en vieux français. Tout est dit : attachement à un terroir, fidélité à une tradition.

L’élevage repose sur quatre piliers solides :

  • Travail, pour le plaisir de chasser avec un chien efficace et intelligent.
  • Beauté, parce qu’un bon chien doit aussi être bien construit.
  • Santé, gage de bien-être animal et de tranquillité pour le maître.
  • Caractère, enfin, car un chien, on vit avec lui toute l’année.

Le choix du mâle se fait avec exigence. Purdey met bas une portée de huit chiots – deux mâles, six femelles – élevés au cœur du foyer, dans un environnement riche en stimulations : enfants, amis, chats, autres chiens, sorties régulières en nature, jeux d’eau, initiation progressive aux bruits…
Chaque chiot est sociabilisé avec soin, préparé à la vie d’un futur compagnon de chasse et de famille.

U’Tara, digne héritière

Parmi eux, une femelle reste à la maison : U’Tara. Très vite, elle confirme tous les espoirs placés en elle.
Elle remporte le Derby des Jeunes 2024, épreuve qui rassemble les meilleurs espoirs sélectionnés lors des Tests d’Aptitudes Naturelles (TAN).
Elle termine ensuite deuxième aux championnats de France à Montluçon. Mais au-delà des concours, c’est son tempérament qui impressionne : douce, équilibrée, adaptable à toutes les situations, qu’il s’agisse de la maison, du restaurant ou du vétérinaire.

Un projet de passionné

Les nouvelles des autres chiots pleuvent. Tous répondent aux attentes. Tous chassent. Tous vivent bien. Et leurs maîtres, souvent émus, partagent leur bonheur.
Là est sans doute la plus grande satisfaction d’un éleveur : savoir que la passion transmise se prolonge dans d’autres foyers, d’autres bois, d’autres matins de chasse.

Le compagnon aux mille talents

Le Drahthaar, littéralement « poil de fer » en allemand, a été créé à la fin du XIXe siècle pour affronter les climats les plus rudes. Issu de croisements entre Pudelpointer, Korthals et Braque allemand, il est aujourd’hui le chien de chasse le plus utilisé outre-Rhin. D’une polyvalence remarquable, il excelle en plaine, en forêt comme au marais. C’est un chien d’arrêt au nez fin, endurant, courageux, équilibré, capable de rapporter sur terre comme à l’eau — où ses pattes légèrement palmées font merveille. Doté d’un caractère ferme mais loyal, distant envers les étrangers, il est l’ami des enfants et le compagnon fidèle de tous les instants, sur les pistes de chasse comme en randonnée, au cani-cross ou même… en ski de rando. Plus qu’un chien : un véritable partenaire de vie, doué d’une intelligence rare et d’un dévouement sans faille.

Purdey ne déroge pas à la règle. Elle chasse tout, du petit gibier à plume au grand gibier en forêt. Elle réussit brillamment les épreuves du BICP et de beauté. L’idée d’une portée prend alors forme. Et avec elle, celle d’un affixe.

Luc Barthélemy prévoit une nouvelle portée l’année prochaine. Et, en tant que délégué du club de race, il reste disponible pour conseiller tous ceux qui, comme lui, un jour, ont été touchés par la grâce d’un regard de Drahthaar.


Luc Barthélemy – Élevage familial de Beaumont de l’Acie

Contact : debeaumontdelacie@gmail.com

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