Épopée d’un militant qui, ayant tenté en vain de terrasser le chasseur, découvre la meule et la malédiction du fromage
Il était une fois un homme à la quête limpide.
Il avait choisi son camp. Sa guerre. Son ennemi.
Il s’appelait Pierre Rigaux, et son combat, c’était la chasse.
Chaque semaine, chaque publication, chaque souffle militant suintaient l’obsession :
Les balles, les battues, les cartouchières, les palombières…
Rigaux avait fait de la forêt son théâtre, de la caméra son glaive, et du chasseur son démon.
Il ne variait jamais. Il était constant.
Presque rassurant dans sa colère.
Presque admirable dans sa fidélité.
Mais voilà : même les croisés s’épuisent.
Même les justiciers ressentent le besoin d’un rebondissement narratif.
Et Pierre Rigaux, tel un chevalier qui a combattu trop souvent le même dragon,
a levé les yeux vers de nouveaux horizons.
Et là, dans le halo doré d’un comptoir du Jura…
il vit la lumière — ou plutôt, l’ombre d’une meule.
Le Comté.
Un nom qui sonne terroir, tradition, douceur…
Mais pour Rigaux, désormais, c’est un concentré de douleurs et de trahisons.
C’est dans sa chronique du jeudi 24 avril 2025, dans l’émission La Lutte Enchantée sur France Inter (écoutable ici), que cette mue spectaculaire a eu lieu.
La chasse ? Plus un mot.
Le braconnage ? Oublié.
La forêt ? Trop 2023.
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Aujourd’hui, Rigaux nous parle de vaches inséminées, de veaux embarqués en Espagne, de rivières souillées, de truites exténuées, de paysages mutilés, de haies disparues, d’azote et de phosphore… Et surtout, il nous parle de ce que le fromage fait aux animaux.
Il nous explique que le fromage tue.
Tout autant que la viande.
Peut-être même davantage.
Et que si vous vous dites végétarien mais que vous mangez encore du Comté,
alors vous êtes en vérité complice.
Du crime. Du système. De la souffrance.
La foi est intacte. Le ton, toujours apocalyptique.
Mais le champ de bataille a changé.
Pierre Rigaux ne traque plus les chasseurs. Il traque les meules.
Et nous, pauvres mortels, simples amateurs de croûte lavée et de pain de campagne,
on se retrouve soudain au cœur d’un nouveau conflit.
On pensait (on était bêtes) que les animaux morts dans le Comté étaient morts… symboliquement.
On découvre qu’ils sont bien réels, nombreux, déportés, abattus.
Et qu’en croquant une tranche, on croque, en fait, dans le cadavre d’un veau.
C’est ainsi que naît la Seconde Révélation de Pierre Rigaux.
L’après-chasse.
L’ère du lacté coupable.
L’épiphanie du militant à pâte dure.
On pourrait s’en moquer — et on ne s’en prive pas.
Parce qu’il y a, dans cette reconversion soudaine,
quelque chose de tragiquement comique :
Un homme qui a tout bâti sur l’obsession d’une cause,
et qui, en la vidant de sa nouveauté,
part à la recherche d’un nouvel outrage,
pour ne jamais avoir à déposer les armes.
Le militantisme devient alors une soif,
jamais étanchée, jamais satisfaite,
où le réel n’est plus qu’un prétexte à exhortation.
Aujourd’hui, c’est le Comté.
Demain, peut-être, ce sera le vin rouge, le miel, le beurre salé.
Tout ce qui fait encore frissonner la bouche pourrait un jour être jugé.
Et Pierre sera là.
Caméra au poing, voix grave, air las.
À défendre le dernier brin d’herbe contre le dernier plaisir.
Et nous ?
On sourit.
On regarde cet homme qui, après avoir voulu désarmer les chasseurs,
veut maintenant pourfendre les plateaux de fromages.
A voir aussi :
Les problèmes dus à la production de comté sont réels, la vidéo de Bastoc en fait un juste exposé, cela créé une pollution monstrueuse qui détruit les rivières…. Cela dit je ne suis pas sûr que Rigaux soit utile à la défense des rivières, vu ses méthodes et son éthique douteuse…. A u contraire il va plutôt desservir le combat que l’on mène pour la restauration de ses milieux et la lutte contre la pollution…. Ce n’est pas par des mensonges et des raisonnement pétés que l’on va gagner ce combat….
JC,je ‘e connais pas le. Problème mais la fabrication du comté et les vaches laitières ne datent pas d aujourd’hui,a une époque où la faune était abondante.
La production INDUSTRIELLE de Comté (fromage ô combien populaire) doit forcément créer beaucoup de problèmes, comme toute production industrielle en fait … Le problème c’est pas le Comté, la problème c’est de produire un fromage en très grandes quantités à bas coût et qui puisse garder une appellation.
Il faut arrêter les raccourcis et arrêter le dogmatisme anti agri.
Certes la pollution est due EN PARTIE à l’agriculture, mais jamais ces gens ne parlent des produits utilisés pour les grumes dans les nombreuses scieries du haut Doubs et de la partie basse mais avale de la loue, pas un mots non plus sur les autres phosphates retrouvés dans les échantillons et pas de mots non plus sur la pollution industrielle des sols karstiques du secteur Pontissalien.
C’est bien de chercher des coupables, encore faut il TOUS LES NOMMER
je voulais parler de la partie en AMONT de la Loue et non pas « avale » corrigé automatiquement
Le Comté et la saucisse de Morteau ont contribué à la destruction de nos plus belles rivières d’Europe, celles du Jura.
Ces produits existaient avant mais pas à cette échelle de production. Je n’en veut pas aux producteurs mais aux politiques incapables de penser et donner les moyens de développer les choses correctement.
Pour Rigaux bah lui il a dû sonder Chatgpt pour son plan marketing : donne moi un sujet environnemental émotionnel qui sera susceptible de provoquer des dons en masse….pouf le Comté et les rivières
Ahh le Pierrot… Et a quand un reportage sur l impact environnemental des équipements qu il achète et utilise, des serveurs qui tournent à gogo pour ses reportages en lignes…ah non c est vrai, avec lui c est « touches pas a mon Business ! »