Déclassement du loup : qu’est-ce qui change concrètement ?

Chasse Actu
date 04 décembre 2024
author Léa Massey

Le déclassement du loup par la Convention de Berne suscite débats et interrogations : quels impacts réels sur la gestion de l’espèce ?

La décision de la Convention de Berne de rétrograder le loup d’ »espèce strictement protégée » à « protégée » marque un tournant, mais que cela implique-t-il dans les faits ? Si la symbolique est forte, les impacts réels sur la gestion du prédateur et sur les éleveurs restent à clarifier.

Des règles toujours encadrées, mais nationalisées

Ce changement ne signifie pas que la chasse au loup sera libre. La gestion de l’espèce sera davantage confiée aux États membres, qui devront définir leurs propres cadres juridiques pour encadrer les prélèvements. En France, où des tirs de loups sont déjà autorisés sous dérogation, cette évolution pourrait ne rien modifier dans l’immédiat. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé que « toute destruction restera très encadrée ».

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Cependant, cette décision ouvre la porte à une simplification des démarches pour autoriser ces prélèvements, notamment dans les pays où le loup est moins présent ou au contraire si les tensions avec les éleveurs sont particulièrement fortes. Cela pourrait permettre des abattages préventifs ou une hausse des quotas annuels.

Un signal politique plus qu’une révolution

Le déclassement symbolise une prise en compte croissante des revendications des éleveurs dans le débat public. Ursula von der Leyen a salué une « nouvelle importante pour nos communautés rurales », alors que la pression des syndicats agricoles avait atteint son paroxysme ces derniers mois. Toutefois, les écologistes y voient un dangereux précédent. « C’est une boîte de Pandore« , avertit Nathan Horrenberger, redoutant que d’autres espèces emblématiques, comme l’ours ou le lynx, ne suivent le même chemin.

Quid des impacts sur les attaques ?

Les détracteurs de cette mesure rappellent que les tirs de loups, pratiqués depuis des années dans plusieurs pays européens, n’ont pas prouvé leur efficacité à réduire les attaques sur les troupeaux. Ils soulignent que désorganiser les meutes pourrait aggraver la situation en poussant des individus isolés à attaquer plus fréquemment le bétail.

Si la décision de la Convention de Berne reflète une tentative de compromis entre les intérêts ruraux et la conservation de la biodiversité, elle ne résout pas les tensions de fond. L’avenir de la gestion du loup dépendra des choix politiques nationaux, mais aussi de la capacité des acteurs à collaborer pour trouver des solutions durables qui intègrent la protection des éleveurs et celle de la faune sauvage.

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5 Commentaires :
  1. GUILLAUME MARKUS
    05/12/24

    Ils en racontent des sornettes les pro-loups ! Les prélèvements autorisés de loups désorganiseraient les meutes et pourraient, selon eux, pousser des loups isolés à attaquer plus fréquemment le bétail.

    C’est la logique des animalistes et des pro-loups.

    Où il est évident qu’un loup tout seul est plus apte à attaquer une bête d’un troupeau qu’une meute de loups.
    Où il est évident qu’un loup tout seul doit avoir plus de besoins en nourriture qu’une meute.

    1. Nestor
      05/12/24

      ?
      C’est pas de la « logique des pro-loups », c’est un hypothèse qui gagne du poids au fil des études et des observations sur le terrain.

      Jusqu’ici, les études en France ou en Europe n’ont pas démontrés une efficacité de l’abattage des loups pour la protection des troupeaux.
      Soit ça change rien, soit ça diminue (un peu) les attaques soit au contraire ça augmente carrément le nombre d’attaques.
      Y’a même des études en Europe centrale qui n’ont eu que des données d’augmentation du nombre d’attaque en cas de tirs sur les meutes locales.
      Bon, ça n’en fait pas une règle mais si on veut vraiment protéger le gagne-pain des éleveurs, (et pas simplement buter des prédateurs) l’abattage systématique n’est à priori pas la solution.

      L’une des hypothèses, effectivement, c’est qu’en faisant « éclater » les meutes, les individus solitaires ou des petits groupes désorganisés se rabattent plus facilement sur le bétail lorsque celui ci n’est pas protégé.
      Parce que c’est plus facile pour un loup de choper un mouton solitaire que de courir seul après un chevreuil ou un chamois.

      1. Jean
        06/12/24

        Sur le fait su un loup solitaire va préférer un mouton a un animal sauvage ça peut parfaitement se comprendre mais que je sache ,les loups abattus par les lieutenants de louveterie,sont très souvent des loups solitaires en position d attaque sur des troupeaux.

  2. OLGA
    05/12/24

    Le nouveau classement du loup d’espèce strictement protégée à espèce protégée est une bonne chose, facilitant les procédures d’abattage.

    En France, le loup étend sa présence, maintenant jusqu’à la pointe de Bretagne et les attaques aux animaux d’élevage sont de plus en plus nombreux malgré les prélèvements autorisés qui représenteraient environ 20% par an de la population des loups.

    Il est clair que les humains défendent leur beefsteak, comme les autres animaux défendent leurs territoires.

  3. Ajh
    05/12/24

    Pour moi cela démontre aussi que l’extrémisme ecolo bobo n’est pas une crémaillère irréversible. Mais que les demandes de protection peuvent et doivent évoluer dans un sens ou dans l’autre en tenant compte de la situation du moment.

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