La chasse à la tourterelle des bois pourrait reprendre sous quotas. Une décision qui salue l’implication des chasseurs, mais qui pose aussi question.
C’est une annonce qui va faire grand bruit : selon la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC), la chasse de la tourterelle des bois pourrait rouvrir dès la saison prochaine avec un quota européen fixé à 10 560 oiseaux pour la France. Après des années de moratoire, c’est une victoire affichée pour les chasseur.. Mais derrière ce retour sous conditions, plusieurs questions restent en suspens.
Une décision scientifique et pragmatique
Ce revirement s’appuie sur les conclusions de la Task Force on the Recovery of Birds (TFRB), un groupe d’experts mandaté par la Commission européenne pour suivre les espèces fragilisées. Selon eux, une chasse durable et encadrée ne met pas en péril la population de tourterelles des bois. Autrement dit, la gestion adaptative de l’espèce – prônée par les chasseurs depuis le début – est validée par la science. Voilà qui réduit à néant les accusations habituelles des opposants à la chasse qui criaient à l’extinction imminente de l’oiseau.
L’Europe exige un suivi rigoureux, et c’est justement l’implication de la FNC qui a permis de crédibiliser cette approche. Grâce à ChassAdapt, l’application de déclaration des prélèvements, et à ChassControl, le dispositif de contrôle par l’IA, les chasseurs ont prouvé qu’ils n’étaient pas les irresponsables qu’on voulait dépeindre.
Un quota qui interroge
Toutefois, le chiffre avancé de 10 560 oiseaux pour la France peut prêter à débat. Sur quels critères précis ce nombre a-t-il été arrêté ? La FNC indique dans un communiqué que la répartition des quotas entre États membres repose en partie sur les prélèvements historiques et les efforts de conservation, mais l’équilibre entre les deux reste flou.
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Autre question : comment s’assurer que la réouverture de la chasse ne soit pas torpillée par une future attaque en justice ? On connaît la stratégie des associations anti-chasse, qui n’hésiteront pas à contester le quota devant le Conseil d’État. L’exemple des chasses traditionnelles suspendues malgré des encadrements stricts est encore dans toutes les têtes.
Un modèle pour d’autres espèces ?
Le cas de la tourterelle des bois pourrait aussi créer un précédent pour d’autres espèces mises sous moratoire ou en voie de l’être. Si l’Europe reconnaît la validité de la gestion adaptative ici, pourquoi pas demain pour la barge à queue noire ou d’autres gibiers d’eau ? Cette victoire doit être le point de départ d’une stratégie globale pour les chasseurs : celle de réaffirmer leur rôle en tant que gestionnaires de la biodiversité, et non comme boucs émissaires des politiques environnementales mal calibrées.
En attendant le 1er avril, date où les États membres examineront cette proposition, une chose est sûre : cette annonce confirme que la chasse raisonnée et encadrée est un outil crédible de conservation. Reste à voir si la bureaucratie et le militantisme anti-chasse laisseront cette réalité s’imposer.
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