Cette ingénieuse plate-forme d’affût portative fait le bonheur des chasseurs nord-américains depuis quarante ans. Importé en France d’abord par des archers qui en furent les premiers utilisateurs, le tree stand commence tout juste à séduire les chasseurs à tir. Rapidement démontable, repositionnable en un clin d’œil, il est parfaitement adapté aux affûts d’été au sanglier.
Texte et photos : Pascal Durantel
Il est vrai que cet affût amovible vous crédite d’une très grande réactivité. Installé et démonté en un clin d’œil, vous le positionnez comme bon vous semble selon la configuration du territoire, les habitudes du jour des animaux, l’évolution saisonnière de la végétation ou les aléas de la météo. Il se distingue des miradors classiques et autres chaises d’affût par sa formidable souplesse d’emploi et son adaptabilité. C’est l’outil idéal non seulement des archers qui furent les pionniers de son utilisation en France, mais aussi de tous les adeptes de chasses silencieuses pratiquées à l’affût ou en petites poussées L’essayer…c’est l’adopter aussitôt ! Et je dois avouer être devenu un adepte inconditionnel de cet ingénieux accessoire non seulement pour chasser des animaux difficiles comme le daim ou de vieux brocards, mais aussi tout simplement pour observer autrement les territoires et le gibier qui s’y tient.
Il existe plusieurs types de tree stands, les plus efficaces, qui offrent en outre les meilleures garanties de sécurité étant ceux fixés au tronc par une chaîne ou une sangle qui fait le tour du tronc pour venir se fixer à un crochet solide.
Cet affût portatif présente bien des avantages, dont l’un des plus grands et des premiers à mon sens tient dans la mobilité dont il vous crédite : vous pouvez à tout moment le repositionner où bon vous semble, avant que les animaux ne s’habituent à sa présence. Car c’est là le principal défaut du mirador fixe, dont le gibier apprend vite à se méfier : soit il finit par se détourner carrément de cette installation dont les piliers de soutènement soulignent la silhouette massive, soit il s’en tient prudemment à l’écart, hors de portée de votre carabine et à fortiori de vos flèches !
Passer inaperçu !
Conçu pour être aisément transporté à dos d’homme, le tree stand, qui s’intègre mieux à la végétation est rapidement démonté, puis remis en place tout aussi vite, en un quart d’heure à peine, n’importe où sur le territoire selon les déplacements du gibier.
« En outre, le chasseur qui opère à partir d’un tree-stand dérange très peu la forêt s’il prend les précautions requises, en cheminant discrètement et en évitant d’emprunter les coulées fréquentées lorsqu’il rejoint son poste », précise François Pakov, chasseur bourbonnais adepte inconditionnel du tree stand.
Marc Rouget, à la fois archer et cinéaste et qui a réalisé un dvd très documenté sur le tree-stand met en avant un autre avantage du tree stand les animaux se méfient moins, tout simplement car les gibiers européens ne sont guère attentifs au danger venu du ciel. Et la position haute de l’affût vous permet non seulement d’échapper à la vue du gibier, mais aussi à son odorat. Les effluves sont en effet emportés au loin, ne retombant au sol que plusieurs dizaines de mètres plus loin sauf quand se forment les thermiques du soir. C’est un atout indéniable, surtout quand vous chassez le sanglier, gibier à l’odorat particulièrement développer et qui vous détecte presque toujours à l’odeur, quand ce n’est pas au bruit.
En passant complètement inaperçu, vous aurez affaire à des animaux qui empruntent en toute confiance leurs cheminements habituels. L’animal, qui se présente idéalement au petit pas est donc tiré dans des conditions optimales, parfois à quelques mètres à peine.
Ceci avec d’autant plus d’efficacité à l’arc, ajoute François Pakov, que la flèche ressort par la partie basse de l’animal, occasionnant une hémorragie plus massive.
Mais le succès de l’entreprise dépend aussi du choix de l’emplacement, qui est fondamental, surtout pour les archers qui doivent installer leur tree stand à portée de flèche. Il est important d’être positionné au bon endroit au bon moment, souligne le cinéaste Marc Rouget, ce qui implique une parfaite connaissance des habitudes du gibier, de ses passages réguliers et de ses aires de gagnage.
Mise en place
Le tree-stand est toujours installé suffisamment en retrait de tous les passages obligés qui sont généralement facilement identifiables : il s’agit des coulées les plus fréquentées et des lisières, en se tenant de préférence à une vingtaine de mètres à l’intérieur du bois. Les queues d’étangs et les gués des rivières sont également régulièrement fréquentés. Un petit truc pour identifier un gué et positionner votre tree stand en conséquence, sur un peuplier par exemple : repérez les endroits où le cours d’eau s’élargit, et où le courant s’assagit.
Presque toujours, l’endroit est alors moins profond. Mieux vaut effectuer votre mise en place quelques semaines avant la chasse, en mai par exemple pour des tirs d’été du brocard ou du sanglier. Pour moins déranger les territoires par des déplacements trop fréquents de l’affût portatif, vous pouvez aussi en installer plusieurs, répartis harmonieusement aux endroits stratégiques. Le tree-stand est positionné à une hauteur d’environ 3m50 pour chasser le chevreuil ou le sanglier, la solution la plus rapide consistant à l’installer à l’aide d’une échelle légère. S’il manque un mètre ou deux pour atteindre la hauteur requise, vous ajoutez des marches pieds spéciaux nommés tree steps, vissés dans l’arbre ou fixés au tronc à l’aide de sangles selon les modèles. Chaque marche est posée à angle droit par rapport à la suivante (jamais à 180 ° ou les unes au-dessus des autres) en respectant un espace correspondant à une enjambée, soit 50 à 70 cm.
La plupart des accidents surviennent en rejoignant l’affût ou en le quittant. Si vous ne disposez pas d’une échelle spéciale tree stand, assurez vous d’abord que votre échelle est bien calée, idéalement maintenue en place par une tierce personne durant votre ascension. Une fois le tree stand posé, reliez toujours l’échelle à l’affût par une cordelette. Cela vous évitera la mésaventure qui m’est arrivée : le tir fichant d’un gros renard, qui, dans les soubresauts de l’agonie s’est cramponné à l’échelle qu’il a fait tomber ! Aucun risque que cela vous arrive avec les échelles spéciale tree stand qui sont maintenues au tronc par des sangles. Vous pouvez aussi utiliser des tree steps, ces petits marche pieds à visser au tronc, ou à fixer à l’aide d’une sangle. Là encore, prenez garde : avant de transférer tout votre poids sur un tree step, testez sa solidité avec le pied en assurant vos prises de main. Dés que vous posez un pied sur la plate forme, votre premier geste, c’est un impératif absolu, sera de fixer votre harnais de sécurité (dont le port est obligatoire et qui est vendu avec tous les bons tree stands) à une sangle prévue à cet effet. Pour réaliser l’opération rapidement, j’utilise un mousqueton préalablement mis en place.
En, action de chasse, tâchez de demeurer parfaitement immobile et silencieux, la règle d’or étant de se faire oublier ! Et tenez vous attentif au moindre bruit suspect (froissement de feuilles, craquement de brindilles) signalant l’arrivée du gibier, le comportement de certaines espèces, les geais par exemple, ou encore les écureuils, pouvant vous signaler la venue d’un animal. Prenez garde aux mouvements incongrus et aux chocs de l’arme contre les parties métalliques du tree stand, qui vous feront immanquablement repérer. Le tir s’effectue souvent à quelques mètres à peine, sur un animal à l’arrêt, qui se positionne idéalement par le travers. Gare alors au « buck fever » ou « fièvre du chevreuil » qui fait soudain monter d’un cran la tension !
Règles de sécurité
N’utilisez jamais de ceintures qui chaque année aux Etats-Unis tuent par suffocation en comprimant la cage thoracique lors d’une chute accidentelle. Ne grimpez jamais avec votre arme, que vous hisserez une fois la plate-forme atteinte seulement, à l’aide d’une cordelette soutenant aussi votre sac à dos et ses accessoires. Durant votre ascension, soyez concentré sur vos gestes, surtout par temps de gel ou de pluie qui peut rendre les marches pieds glissants.
Gare aux erreurs de tir
Il faut prendre garde aux mauvaises appréciations inhérentes à un tir effectué à partir d’un point haut, nous faisant souvent sur évaluer la distance qui nous sépare de la cible. On s’expose fatalement à un angle de visée trop fermé lors tir très fichant (inférieur à 20°), qui implique d’effectuer les corrections nécessaires, parfois importantes à l’arc. Il existe d’ailleurs des viseurs spécialement adaptés pour ce cas de figure.
Secrets de tree-stand
Marc Rouget, qui a réalisé l’excellent DVD « Tree-stand Stratégie » nous livre un truc pour obliger le chevreuil à passer près de l’affût : « En l’absence de coulée formellement identifiée, il suffit de pratiquer une ouverture en lisière de forêt qui fait pénétrer la lumière, puis d’installer l’affût à proximité. Vous pouvez être certain que les animaux passeront systématiquement par là ! ».
Les Nouveaux Prédateurs
Comment ils menacent les hommes sans protéger les animaux ?
Un essai engagé qui met en évidence les dérives de l’écologie radicale et des militants antispécistes. Protéger les animaux, leur assurer des conditions de vie décentes, consommer autrement en respectant notre environnement… Qui serait en désaccord avec ces principes fondamentaux ? Mais, on le sait, l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Aujourd’hui, les activistes antispécistes et les militants écologistes les plus radicaux détournent ces idées partagées par le plus grand nombre. Animés par une idéologie radicale, convaincus que l’intimidation peut remplacer l’échange démocratique, ils imposent, peu à peu, leur vision du « meilleur des mondes ».