Meuse : trop de cerfs, les forestiers alertent

Chasse Actu
date 02 juin 2025
author Léa Massey

Dans le nord meusien, la densité de cervidés inquiète les gestionnaires forestiers. Pour limiter les dégâts, ils appellent à renforcer les prélèvements avec l’appui des chasseurs.

À Verdun, ce jeudi 23 mai, l’ambiance était studieuse mais tendue. Réunis à l’initiative du Centre régional de la propriété forestière (CRPF), une centaine de propriétaires forestiers privés du nord meusien ont dressé un constat partagé : dans certains massifs, les cerfs sont devenus trop nombreux. Et leurs dégâts mettent en péril la régénération des forêts.

La Meuse compte aujourd’hui près de 4 000 cerfs et biches, en plus de 13 000 chevreuils. Ces densités ne posent pas problème partout, mais dans les zones les plus exposées, les abroutissements et l’écorçage des jeunes plants peuvent entraîner des pertes économiques importantes.

Des enjeux forestiers concrets

Pour les gestionnaires forestiers, cette surpopulation locale n’est pas qu’un problème de biodiversité : c’est une question de rendement. Les repousses de chênes, de hêtres ou de douglas – essentiels pour la reconstitution des peuplements – sont parfois compromises par la pression du gibier.

Le président de l’Union régionale des associations de forestiers privés, André Jarnoux, l’affirme clairement dans Le Parisien : « Il faut absolument abattre plus de gibier ». Mais il le dit sans agressivité envers le monde cynégétique. Au contraire, il souhaite “travailler main dans la main” avec les chasseurs pour trouver des solutions.

Des chasseurs impliqués, mais pas toujours en capacité

Du côté des chasseurs, l’appel à renforcer la pression de tir est compris, mais il soulève plusieurs réalités de terrain. D’une part, les plans de chasse sont déjà parfois ambitieux. D’autre part, les cerfs sont des animaux discrets, difficiles à approcher, et leur prélèvement exige une grande technicité.

A lire aussi : Cerfs du Haut-Rhin : les solutions fumeuses d’Hélène Thouy

La situation varie énormément selon les secteurs. Dans certains massifs, les chasseurs atteignent les objectifs fixés, voire les dépassent. Ailleurs, cela devient plus difficile, pour des raisons pratiques (accessibilité, moyens humains) ou écologiques (déplacement des animaux, pression de chasse).

Il est également important de rappeler que les chasseurs n’ont pas toujours la maîtrise foncière des terrains. Les droits de chasse sont encadrés par des baux ou des conventions, et la coordination entre détenteurs de droit et propriétaires forestiers n’est pas automatique.

Une alliance nécessaire dans certains territoires

L’appel à “l’alliance” formulé par les forestiers privés n’est donc pas une nouveauté, mais une confirmation : la régulation du gibier est une responsabilité partagée. Elle ne se décrète pas à distance ; elle se construit localement, en concertation avec ceux qui connaissent les territoires.

Il n’y a pas de recette miracle. Seulement des diagnostics au cas par cas, des efforts coordonnés, et une volonté commune de préserver à la fois les peuplements forestiers et les équilibres naturels.

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1 Commentaire :
  1. serge
    03/06/25

    Il ne faut pas tirer sans savoir, il faut des concertations des accords et une gestion commune c’est ainsi que la chasse s’inscrira durablement dans la ruralité et l’esprit des sceptiques.

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