En Gironde, les chasseurs d’alouettes aux pantes s’opposent fermement à un programme expérimental proposé par le ministère de l’Environnement.
En Gironde, un vent de contestation souffle sur la campagne. Les chasseurs d’alouettes aux pantes, une technique traditionnelle de capture avec des filets, refusent catégoriquement l’idée d’un programme expérimental proposé par le ministère de l’Environnement. Pour eux, cette mesure sonne comme une tentative d’enterrer une pratique séculaire, profondément enracinée dans le patrimoine local.
Sous la houlette d’Henri Sabarot, président de la Fédération départementale des chasseurs de Gironde (FDC33), la riposte s’organise. Dans une lettre adressée au préfet Étienne Guyot, Sabarot exprime le désarroi des chasseurs face à cette proposition ministérielle, qu’il considère comme inadaptée et injustifiée. « La proposition du ministère de l’Environnement est un enterrement de première classe », s’indigne-t-il. « Nos pratiques respectent pourtant les cadres dérogatoires établis par l’Union européenne pour protéger ces chasses traditionnelles à haute valeur patrimoniale et culturelle. »
Cette proposition de renouvellement du programme expérimental sur la sélectivité des pantes, déjà en place dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, est perçue comme une mesure inapplicable en Gironde. Les fédérations de chasse dénoncent l’inefficacité juridique de ce projet, notamment après la suspension des arrêtés préfectoraux par le tribunal administratif de Bordeaux en 2023. Toute nouvelle tentative sans arguments renouvelés serait vouée à l’échec, avertissent-ils.
Face à cette impasse, les chasseurs girondins, soutenus par ceux du Lot-et-Garonne, ont soumis des propositions pour modifier l’arrêté ministériel et adapter les conditions d’utilisation des pantes. Ils dénoncent le manque de considération dont ils sont victimes, sentiment illustré par les banderoles « stop au mépris » qui bordent les routes de la région.
Un contexte de tension juridique et environnementale
Cette fronde survient dans un climat tendu où la chasse traditionnelle aux pantes et aux matoles est de plus en plus contestée, tant sur le plan juridique qu’environnemental. Selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), ces pratiques, récemment réautorisées à des fins expérimentales dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, sont illégales. Elles ont en effet été déclarées contraires au droit européen par la Cour de justice de l’Union européenne et le Conseil d’État. Pourtant, trois arrêtés préfectoraux publiés le 15 octobre 2024 permettent à ces départements de capturer 18 000 alouettes des champs d’ici au 20 novembre, en utilisant ces méthodes de piégeage controversées.
A lire aussi : La LPO vole au secours du cormoran
La LPO dénonce une manœuvre politique visant à contourner les décisions de justice sous la pression des lobbies de la chasse. « Il est absolument scandaleux de manipuler ainsi la science pour tenter de contourner le droit », s’indigne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, soulignant l’effondrement des populations d’oiseaux sauvages, notamment en milieu rural. Un recours juridique est d’ailleurs en préparation pour faire annuler ces arrêtés.
De quoi la LPO a-t-elle peur ?
Face à la virulence des critiques formulées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) contre l’expérimentation sur la sélectivité des pantes, on peut légitimement se demander si cette organisation n’est pas elle-même enfermée dans un certain dogmatisme.
En accusant systématiquement les chasseurs et en dénonçant chaque nouvelle tentative d’évaluation des pratiques cynégétiques comme une concession aux lobbies de la chasse, la LPO ne fait-elle pas preuve d’un certain refus de toute remise en question de ses positions ? Après tout, une organisation aussi influente devrait être ouverte à toutes les preuves, même celles qui pourraient ébranler ses certitudes.
Cette fronde grandissante montre à quel point le débat sur la chasse traditionnelle dépasse le simple cadre de la gestion de la biodiversité. Il touche à l’identité même des territoires ruraux et à leurs pratiques ancestrales, mises à mal par des décisions perçues comme technocratiques et déconnectées des réalités locales. Pour les chasseurs, il en va de la survie d’une partie de leur culture, et ils entendent bien se faire entendre.
A voir en vidéo :
Je l’ai déjà dit sur ce site, mais la photo utilisée pour illustrer cet article est toujours celle d’un Cochevis de Skyes (Galerida deva), espèce du sous-continent Indien…
C’est peut être un début de réponse sur le pourquoi du comment les ornithos de terrain ne font pas vraiment confiance aux chasseurs pour la mise en place de vos programmes « » » » »scientifiques » » » » » …
Donc,aucune chance de se tromper puisqu ils ne passent pas dans le sud ouest.les ornithos de terrain ,comme vous ,ne nous font pas confiance mais l OFB (peut être qu eux aussi ne connaissent rien)a validé la sélectivité de ces chasses.pour info ,pour avoir passé quelques journées aux pantes avec mon pere,quand j étais jeune nous n avons attrapé que des alouettes des champs,quelques lulu,et deux ou trois calendrettes.je pense qu il est plus facile de relâcher un oiseau pris avec un filet qu une fois mort , tiré au fusil.ces chasses,souvent , pratiquées par de vieux chasseurs qui pour certains n ont que ce loisir effectuent un prélèvement ridicule, reconnu par certains scientifiques .
Une façon bien simple de détricoter la chasse, par tranche… Pourquoi ne pas interdire le vin, il est possible de vivre sans boire du Bourgogne ou du Bordeaux, c’est un patrimoine séculaire et au même titre que la chasse et la ruralité il a toute sa place. Continuons ainsi et dans 10 ans nous boirons tous de l’eau pour faire passer les haricots et brocolis.