Animés par une idéologie radicale mêlant véganisme extrême, transhumanisme et violence, les « Zizians », sont aujourd’hui au cœur d’une enquête criminelle.
Ils se disent végans, rationalistes, anarchistes. Ils parlent de sauver le monde, d’éliminer la souffrance, de réécrire les lois morales à l’aune d’une éthique calculée. Mais six morts plus tard, une chose est sûre : les « Zizians » ne sont ni des philosophes ni des militants pacifistes. Ils sont désormais au cœur d’une affaire criminelle d’ampleur aux États-Unis, qui mêle idéologie, paranoïa et fanatisme.
Une dérive sectaire nourrie de pseudosciences
À l’origine de ce groupuscule marginal : Jack LaSota, alias « Ziz », une ancienne programmeuse surdouée de la Silicon Valley, passée par la Nasa, fascinée par l’intelligence artificielle et obsédée par la logique pure. Ziz se rêvait en prophète d’une humanité transcendée par la rationalité. Elle a fondé, ou plutôt agrégé autour d’elle, une communauté issue de cercles intellectuels libertariens et de forums transhumanistes.
Mais très vite, la ligne idéologique se brouille. Le véganisme radical devient une grille de lecture totalisante du monde. Les mangeurs de viande sont perçus comme des criminels de guerre. Des concepts fumeux sur le « genre cérébral » ou la dualité meurtrière des hémisphères cérébraux nourrissent un discours de plus en plus délirant. Un cocktail mental explosif, d’autant plus dangereux qu’il séduit des esprits brillants mais fragiles.
Six morts, des accusations lourdes
Aujourd’hui, le groupe est lié à six morts violentes : les parents d’une membre tués en Pennsylvanie, un propriétaire terrien californien éliminé avant de pouvoir témoigner contre eux, ou encore un agent de la police des frontières abattu lors d’un contrôle dans le Vermont. Plusieurs membres du groupe ont été arrêtés, dont Ziz elle-même, incarcérée depuis le 16 février dernier.
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Ce que les autorités décrivent ressemble de plus en plus à une cellule violente fonctionnant en vase clos, animée par une haine messianique et un refus total de toute autorité extérieure.
Un extrémisme qui ne représente pas le véganisme
Soyons clairs : les Zizians ne représentent pas les végans. Leur idéologie paranoïaque et leur passage à la violence n’ont rien à voir avec les motivations éthiques, écologiques ou sanitaires qui animent la grande majorité des personnes qui choisissent de ne pas consommer de produits animaux.
Le véganisme, comme beaucoup de courants de pensée contemporains, attire parfois des esprits en quête de pureté, de radicalité ou de cohérence morale absolue. Mais l’immense majorité de ceux qui le pratiquent le font dans un cadre démocratique, respectueux des lois et du pluralisme.
Faire l’amalgame entre ces extrémistes et l’ensemble du mouvement serait non seulement injuste, mais aussi dangereux. Ce serait donner raison à ceux qui, à chaque fait divers, guettent une occasion de discréditer les combats non violents au nom des dérives de quelques illuminés.
Quand la rationalité devient une religion
Ce que révèle l’affaire Ziz, c’est peut-être moins une question de véganisme qu’un symptôme de notre époque : la montée des absolutismes moraux, la fascination pour les systèmes fermés de pensée, l’attrait des jeunes esprits brillants pour des bulles idéologiques en ligne où l’on prétend résoudre le monde comme une équation.
Les « Zizians » ne sont pas les premiers à basculer ainsi dans une dérive sectaire — mais ils sont parmi les plus inquiétants. Non parce qu’ils sont végans. Mais parce qu’ils ont cessé de considérer les autres comme des humains. Et que cela, quelle que soit la cause que l’on prétend servir, est toujours le début de la barbarie.
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Je pense effectivement que ces gens sont avant tout des tordus et que le fait d’êtres végans et un détail dans leur parcours de vie .