L’ex anti-chasse qui défend la chasse

Anti-chasse
date 18 septembre 2024
author Léa Massey

Jim Barrington, ancien directeur d’une association animaliste britannique devenu défenseur de la chasse, dénonce la manipulation des faits par les lobbys anti-chasse.

Jim Barrington n’est pas un acteur ordinaire du débat sur la chasse. Ancien directeur de la League Against Cruel Sports (LACS), une des principales organisations britanniques opposées à la chasse, son parcours est fascinant et symbolique d’une évolution personnelle rare. Après des années à la tête de cette organisation, Barrington a progressivement changé de position, se rapprochant des chasseurs et du monde rural. Ce virage a fait de lui l’une des voix les plus singulières et respectées dans le débat sur la chasse au Royaume-Uni.

De l’opposition à la chasse à la défense d’une pratique éthique

Dans les années 1980, Jim Barrington était à la tête de la LACS, une organisation militante qui se bat contre la chasse à courre et toute forme de chasse. Convaincu à l’époque que cette pratique était barbare et inutile, il s’investissait dans la promotion d’un discours opposé à la chasse, soulignant la souffrance animale.

Mais au fil du temps, et surtout grâce à un engagement honnête dans des discussions avec les chasseurs eux-mêmes, Barrington a vu son opinion évoluer. Ses échanges avec des experts en faune sauvage, des chasseurs de terrain, et des écologistes ont bouleversé sa perspective. Il s’est rendu compte que la réalité sur le terrain, en termes de gestion des espèces et de préservation des écosystèmes, était bien plus complexe que ce qu’il avait initialement cru. Il a découvert que la chasse pouvait, sous certaines formes, être non seulement bénéfique pour la biodiversité, mais aussi un outil essentiel pour la régulation des populations animales.

Une critique acerbe des méthodes des anti-chasse

Dans son article « Science or fiction? Hunting for truth in the anti-hunting lobby », publié en septembre 2024, Barrington pointe du doigt les manipulations des faits et des études scientifiques par les groupes anti-chasse. Il montre comment ces organisations, qui prétendent agir au nom du bien-être animal, détournent la science pour servir leurs propres objectifs, ignorant les recherches qui contredisent leur narrative.

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Barrington se souvient de l’époque où le rapport Burns, publié en 2000, avait été faussement utilisé par la LACS pour justifier une interdiction totale de la chasse à courre. Ce rapport, qui devait être une évaluation neutre de la chasse avec chiens, n’avait en réalité jamais conclu à la cruauté systématique de cette pratique. Pourtant, les groupes anti-chasse l’ont manipulé pour légitimer leur cause, comme ils l’avaient déjà fait avec le rapport Scott Henderson dans les années 1940.

Aujourd’hui, Jim Barrington est une voix singulière dans le débat sur la chasse, car il incarne à la fois une connaissance intime du mouvement anti-chasse et une compréhension profonde des enjeux de la chasse moderne. Il prône une approche honnête, où la science véritablement indépendante sert de base aux décisions, et non pas les émotions ou les agendas militants.

Un message d’équilibre et de pragmatisme

À travers son parcours, Jim Barrington montre qu’il est possible de changer d’avis et de remettre en question ses convictions lorsqu’on est confronté aux faits. Pour lui, la chasse peut être un moyen efficace de gestion de la faune, à condition qu’elle soit pratiquée de manière responsable. Son message est simple : seule une analyse scientifique rigoureuse, débarrassée des biais militants, peut véritablement guider les décisions en matière de gestion de la faune sauvage.

En prenant la parole, Barrington appelle à un débat plus équilibré et à une reconnaissance des réalités écologiques, qui sont bien souvent ignorées par les militants extrêmes. Un discours d’une rare lucidité, qui résonne avec les enjeux contemporains de la gestion des territoires et de la préservation de la biodiversité.

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8 Commentaires :
  1. Jean
    18/09/24

    Effectivement il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, comme son homologue Tony blair qui a reconnu dans un livre,que d avoir interdit la chasse a courre était une erreur notamment pour sa mixité sociale.

    1. trillaud francois
      19/09/24

      trillaud francois

      1. Raven
        19/09/24

        Mixité sociale , mdr !

        1. Jean
          19/09/24

          D abord se sont ses propres mots,ensuite assister une fois dans votre vie a un chasse a courre et vous verrez que tout le monde peut y participer.

  2. Marc
    18/09/24

    Nous n’attendons pas de nos opposants qu’ils deviennent chasseurs , mais qu’ils fassent preuve d’honnêteté , ce qui semble être le cas de ce monsieur , respect à lui car ils sont rares , très rares .

  3. Alain
    19/09/24

    C’est un parcours sans doute plus courant qu’il n’y parait, simplement il concerne des gens qui ne passent pas leur vie à la raconter dans les médias et les réseaux sociaux.
    Dans les commentaires de ce site ou de la chaine Youtube, on peut lire les avis positifs de nombreux non-chasseurs (dont je fais partie) et qui apprécient le travail de débunkage de Richard.
    Nombre de ces non-chasseurs ont un passé d’anti-chasse (quand on est jeune, on est généralement clivé et radical) puis, ayant acquis des connaissances sur le fonctionnement de la nature et de l’environnement, ont évolué, se sont débarrassé de croyances et d’erreurs et au final se sont rallié à la réalité du terrain. Chercher à comprendre, évoluer, corriger ses erreurs est un comportement normal et sain.
    En revanche, persévérer envers et contre tout dans une doctrine fallacieuse quitte à déformer la réalité pour qu’elle se conforme à nos croyance n’a rien de normal, ni même d’humain. Comme dit la phrase :
    « Errare humanum est, sid perseverare diabolicum ».
    L’erreur est humaine, y persévérer est diabolique.

  4. Jacques CABOS
    19/09/24

    Hello.
    Si un jour tu passes devant chez moi…je t’invite à découvrir la nature.
    On partagera sûrement une viande sauvage que l’on aura prélevé, accompagnée des légumes du jardin…..je suis sûr que quand tu rentreras chez toi tu sauras où se trouve la quiétude !

    1. Alain
      19/09/24

      Euh… Est-ce à moi que cette invitation s’adresse ?
      Si c’est oui, merci, bien qu’en ce qui concerne la découverte de la nature, je la connais fort bien et depuis fort longtemps. Je vis désormais à proximité, et j’ai pas mal voyagé dans des lieux sauvages où l’homme n’est pas en haut de la chaine alimentaire.
      De plus, la viande sauvage ne sera pas une découverte, ayant plus un faible pour le sanglier et le pâté de ragondin que pour le chevreuil.
      Je suis non-chasseur aujourd’hui comme je suis non-footballeur ou non-chanteur dans une chorale. C’est une activité que je suis de loin comme nombres d’autres concernant l’étude de l’environnement .
      Et même à l’époque lointaine où j’étais plutôt contre le principe, je reconnaissais qu’il n’était pas cohérent d’être anti-chasse et de manger de la viande (ce que j’ai toujours fait), et donc jamais je n’aurais signé pour une interdiction pure et simple.
      En revanche, je soutenais les associations (sérieuses, à l’époque) qui luttaient contre les dérives, comme la loi Verdeille qui allait à l’encontre du principe constitutionnel d’égalité des citoyens ou encore de « faits divers » comme par exemple celui d’un président d’une société de chasse et son trésorier qui, ayant blessé une biche, ont préféré plutôt que de l’achever de suite proprement, la contraindre à coups de crosses et de bottes à ramper jusqu’au parking jusqu’à leur voiture pour lui coller une balle dans la tête (Vu les circonstances, je pense que ce fait à été dénoncé par d’autres chasseurs dégouté par l’attitude).
      Donc voilà. La quiétude, je l’ai déjà.

      Bien cordialement.

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