One Voice dénonce les chasses traditionnelles sous couvert de science, mais l’émotion l’emporte encore sur les faits. Quelle est la réalité derrière ces accusations ?
One Voice et la LPO célèbrent depuis 2022 leur victoire judiciaire contre les chasses traditionnelles, qualifiées de « cruelles » et « archaïques ». Pourtant, malgré les décisions de justice, la réintroduction temporaire de certaines pratiques à des fins d’expérimentations scientifiques continue d’alimenter les polémiques. Que valent réellement ces accusations ? Et surtout, quelles vérités sont occultées dans cette bataille médiatique ?
Une rhétorique émotionnelle plutôt qu’une analyse rigoureuse
L’article de One Voice utilise un registre émotionnel marqué, qualifiant la chasse de « loisir abject » et parlant de « cynisme révoltant ». Ce genre de termes a un effet percutant, mais détourne l’attention de l’essentiel : l’analyse factuelle. Est-il pertinent de juger ces pratiques simplement sous l’angle émotionnel ? La rigueur impose de dépasser ces raccourcis et de poser une question clé : quelle est la réalité scientifique et cynégétique de ces chasses dites « traditionnelles » ?
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Dans la chasse aux alouettes par exemple, des dispositifs comme les pantes et les matoles sont anciens. Mais sont-ils véritablement cruels ou inefficaces comme le prétend One Voice ? Le débat reste ouvert. Une chose est certaine : aucune chasse ne doit être menée sans réflexion sur son impact écologique et sur le respect des quotas. Or, les fédérations cynégétiques, en collaboration avec des scientifiques, s’attachent à suivre ces principes rigoureux.
L’instrumentalisation des « expérimentations scientifiques »
One Voice pointe du doigt les « expérimentations scientifiques » organisées par les préfets et menées par des chasseurs, insinuant un manque de neutralité. Pourtant, cette critique tombe dans un biais logique évident : les chasseurs sont des acteurs de terrain. De nombreuses études sur la faune sauvage sont menées en coopération avec des chasseurs, qui contribuent activement au suivi des populations et à la préservation des habitats.
L’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’un des principaux partenaires de ces fédérations, est d’ailleurs reconnu pour ses compétences scientifiques et ses études approfondies sur la faune. La critique du rôle des chasseurs dans les expérimentations oublie ainsi de mentionner que les protocoles sont strictement encadrés, et que le dialogue avec les institutions publiques est permanent pour garantir la bonne marche des études.
La manipulation des chiffres : une arme récurrente
L’article mentionne un sondage selon lequel 83 % des Français seraient opposés aux chasses traditionnelles, en omettant de préciser les conditions de ce sondage. Sur quoi repose cette opposition ? Une opinion publique façonnée par des campagnes de désinformation sur la chasse et son rôle réel dans la gestion de la biodiversité ? En revanche, de nombreuses voix restent absentes dans ce débat : celles des experts en gestion des territoires, des agriculteurs et des chasseurs eux-mêmes.
Les chiffres présentés hors contexte servent à diaboliser la chasse. Pourtant, la biodiversité, notamment en milieu agricole, dépend largement des pratiques de gestion durable menées par les chasseurs. La manipulation des sondages d’opinion pour nourrir des arguments idéologiques ne fait qu’appauvrir le débat. D’autant qu’il serait intéressant de demander aux sondés de décrire ces chasses, sur lesquelles ils donnent un avis au détour d’un coup de fil ou d’une enquête en ligne.
Un cadre légal occulté
Enfin, l’article de One Voice attaque les arrêtés préfectoraux en les qualifiant d’illégaux, sous prétexte qu’ils auraient été pris sans consultation publique. Ce point reste à débattre, car les décisions des préfets sont souvent prises en concertation avec les experts locaux et nationaux, incluant des acteurs publics et des représentants du monde cynégétique. La consultation publique est un processus complexe, mais les procédures légales suivies ne peuvent pas être écartées d’un revers de main sous prétexte qu’elles ne conviennent pas à certains acteurs.
L’article de One Voice relève davantage de l’attaque émotionnelle que d’une analyse rationnelle. La chasse, comme toute pratique humaine, peut être améliorée, mais elle reste un acteur clé dans la conservation de la faune et la gestion des habitats. Face aux critiques souvent simplistes, il est essentiel de rappeler que la réalité est bien plus nuancée. Il est temps de défendre la chasse, non comme une relique du passé, mais comme une alliée précieuse pour la biodiversité moderne.
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Laissez les « vieux » vivre à la campagne avec leur chien et les méthodes traditionnelles, laissez les amoureux du terroir manger des terrines avec un verre de rouge, laissez les pécheurs prendre des poissons et inviter les amis autour d’un feu de bois, laissez les campagnes vivre sinon nous n’aurons que des citadins fantasmant une nature disparue…
Avec eux, on a trouvé l’équivalent pour l’environnement de ce qu’est la macronie à l’économie. Une pseudo néoreligion à des années lumières des réalités de l’environnement.