Quand un fait divers autrichien devient prétexte à un procès contre la chasse en France. Le journalisme qu’on aime.
L’Autriche est en deuil après un double homicide lié à un conflit de chasse : un maire et un chef de chasse sont tombés sous les balles d’un suspect, « armé et dangereux », toujours en cavale. Mais voilà que la France s’enflamme et que ce drame s’étale déjà en Une. Le sujet, déconnecté de toute actualité française, sert soudainement de prétexte pour relancer un feuilleton passionnel : l’éternelle chasse aux chasseurs, cette cible de choix pour les pages à scandale.
Ce fait divers – certes tragique – ne concerne en rien l’Hexagone, mais pour nos médias, le mot magique est là : chasse. Cette activité, caricaturée et diabolisée à chaque occasion, est dépeinte comme l’apanage d’hommes instables, violents, et prêts à « péter les plombs » pour un permis de chasse. À partir de là, tous les fantasmes sont permis : le chasseur devient une figure de pouvoir abusif, une menace sociale, et le drame autrichien se mue en pamphlet contre la pratique cynégétique en général.
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Mais pourquoi cet emballement médiatique ? C’est simple : cette histoire s’insère parfaitement dans le discours anti-chasse que certains adorent entretenir en France et qui fait cliquer le clampin.
Le maire autrichien, gardien des droits de chasse, est rapidement métamorphosé en « martyr » dans une guerre supposée entre chasseurs et victimes civiles, et l’assassin en « chasseur fou ». Les titres, soigneusement choisis, ne sont qu’une mise en scène de la dangerosité prétendue de la chasse, servant à dépeindre tous les détenteurs d’armes de la même manière.
Ce fait divers serait-il resté ignoré si la cause n’avait pas été la chasse ? Certainement. Car si l’on prend un autre drame récent en Suisse – un parricide commis par un fils sur son père – on se rend bien compte que, malgré la gravité de l’acte, la presse française n’a pas jugé bon d’en faire ses choux gras. Pourquoi ? Parce que cela ne sert aucune croisade. Il n’y a rien de plus banal pour les rédactions qu’un crime « domestique ». Mais dès qu’il s’agit de chasse, les journalistes oublient soudainement la distance et le contexte flairant du clic à bon compte.
Il est grand temps d’ouvrir les yeux. Ce drame autrichien, triste et choquant pour la communauté qui en souffre, ne concerne en rien la France. Mais il aura suffi de quelques mots clés – « maire », « conflit de chasse », « chasseur armé » – pour relancer la chasse à la diabolisation médiatique. La prochaine fois, espérons que nos journalistes feront preuve de discernement et de rigueur, sans céder à la tentation du sensationnalisme bien-pensant. Quoi je rêve ?
A voir en vidéo :
Des journaleux qui comme quelques autres bénéficient d’une niche fiscale pour répandre leurs fiels .T’es ou Michel Barnier !!!