Dans un article percutant sur la situation genevoise, Antonio Hodgers souligne la délicate distinction entre l’affection envers les animaux et la préservation de la biodiversité.
Antonio Hodgers,conseiller d’État genevois chargé de l’environnement, expose dans cet article, la propension des sociétés urbaines à projeter des sentiments humains sur les animaux, créant des fantasmes qui peuvent avoir des conséquences néfastes. L’humanisation de certaines espèces au détriment d’autres, selon Hodgers, peut conduire à une dégradation globale de la nature, mettant en lumière la nécessité d’une approche scientifique dans les politiques de protection de la biodiversité.
Espèces Invasives: Le Dilemme du Cerf
Le débat sur la régulation des cerfs à Genève illustre parfaitement ce problème. Alors que le loup est souvent diabolisé (En Suisse NDLR), la réalité scientifique catégorise le loup comme une « espèce menacée », tandis que le cerf, dans certains endroits, est devenu une « espèce invasive ». Les concentrations massives de cerfs dans des régions telles que Versoix perturbent l’écosystème, anéantissant les programmes forestiers et l’habitat d’autres espèces. Hodgers souligne que l’UICN classe le cerf parmi les espèces les plus invasives, un facteur majeur dans 60% des extinctions d’espèces.
Le Paradoxe du Sanglier
Hodgers met en évidence un paradoxe flagrant en soulignant le traitement différencié entre les cerfs et les sangliers. Alors que les protestations s’élèvent contre l’abattage des cerfs, les sangliers, tout aussi envahissants, sont souvent tués sans aucune réaction publique. Le critère semble être l’esthétique, soulignant ainsi la superficialité de l’engagement envers la biodiversité.
Anthropomorphisme: Un Avertissement
Hodgers, tout en reconnaissant l’affection envers les animaux comme globalement positive, met en garde contre les dérives anthropomorphiques. Il pointe du doigt les propositions de contraception pour les biches, soulignant les risques environnementaux d’introduire des produits chimiques dans la nature sans évaluation complète des conséquences. Hodgers plaide en faveur d’une approche plus pragmatique, soulignant que quelques tirs bien réalisés peuvent être moins invasifs que des interventions massives.
Raison vs Affect pour la Biodiversité
En conclusion, Hodgers rappelle qu’aimer les animaux et protéger la nature sont deux aspirations distinctes, parfois complémentaires, parfois contradictoires. Il appelle à privilégier la raison sur l’affect dans la prise de décision pour la préservation de la biodiversité, soulignant que seule une approche équilibrée peut garantir que l’amour des animaux contribue réellement à la protection de notre environnement.
Pour aller plus loin :
Bien sûr que le gars a raison. N’empêche…
Les trois chevreuils que je voyais tous les matins à l’aube, quand j’allais ouvrir la porte de mon poulailler, je savais bien qu’ils étaient « res nullius ». N’empêche. Le matin où il n’y en a eu plus que deux parce qu’une battue s’était tenue la veille, j’ai perdu un peu de la beauté du monde.
Parfois, les bêtes sauvages appartiennent à la biodiversité, parfois, lorsqu’elles viennent frôler la frontière entre nos mondes, elles sont indispensables comme la lumière entre les brumes.
Je précise que je suis en train de préparer le permis de chasse.
Bonjour , oui bien sûr , je comprends , même si la battue est certaine ment responsable de la disparition d’un chevreuil qui vous émerveillait chaque matin , la chasse , elle , est responsable de la bonne densité des population de chevreuils. Cet équilibre sylvo- cynégétique ne peut se faire que par une bonne régulation des espèces, cervidés et d’ongulés . C est grâce à cette régulation que vous pourrez , n en doutez pas, voir et revoir des chevreuils chaque matin à l orée du bois . Bonne chance pour votre permis de chasser .