Une lettre haineuse de Brigitte Bardot (encore)

 

Notre cher monument national (Brigitte Bardot), se perd encore dans des élucubrations dont elle a le secret, mettant en parallèle des histoires qui ont autant de rapport que la carpe avec le lapin. Qu’y a-t-il de pire que celui qui n’a rien à dire mais qui le dit quand-même ?

Texte : Richard sur Terre

« Au secours ! » s’agite-t-elle ! « Mobilisation générale des chasseurs ! »

On a déjà envie de lui dire de se calmer (on est humanistes t’as vu, on n’a pas envie qu’elle nous fasse un malaise). C’est vrai quoi. Imagine la tristesse de nos vies sans Brigitte Bardot et ses lettres ouvertes ! Moi je vous le dis, je me tape une déprime.

Donc l’histoire c’est quoi ? Bah on sait pas trop à quoi elle fait référence. Sans doute à ce reportage au journal de TF1. Dans tous les cas, c’est une histoire de sangliers qui mettent le brun quelque part, et de chasseurs qui vont les déloger de là, s’octroyant au passage un cuissot à partager avec les potes. Mais ça vous avez compris, pour la mamie varoise, c’est inacceptable. Le fait qu’elle ne comprenne rien aux enjeux locaux ni aux conséquences de la prolifération des sangliers ne l’empêche pas de partager son indignation à qui voudra bien la lire.

Et là, elle s’est dit que c’était une bonne idée de comparer des sangliers avec des manifestants ou des casseurs (On n’ose imaginer ce qu’elle a pu râler devant son poste de télé avant de se pondérer dans ce courrier).

Imaginez le niveau : “Ce ne sont pas les sangliers qui ont mis le feu aux voitures de police !”

Ah non…en effet. Mais on se demande quand-même ce que ça vient foutre là. A part soulager les agacements séniles d’une grand-mère à bout de souffle qui vomit sa haine sur l’humanité, ces jérémiades de comptoir n’impressionnent personne. Bon il y a bien quelques chavatars pour lui donner du « vous avez raison madame les humains c’est tous des vilains et les animaux des anges du ciel », mais globalement, à part susciter quelques moqueries embarrassées, cette « lettre ouverte » finira aux oubliettes de l’actualité dans 24h.

« Ce ne sont pas les sangliers qui à Paris et en France ont mis le feu aux poubelles, détruit le mobilier urbain, cassé les vitrines, lancé des cocktails Molotov sur les flics, blessé gravement 1200 représentants de l’ordre à coups de pavés et de projectiles de toutes sortes !

Mais ceux-là on n’y touche pas ! Par contre, on flingue les sangliers ! »

Qu’entend-elle par « ceux-là on n’y touche pas ! » ?

Évidemment cher lecteur, tout comme moi j’en suis sûr, tu te demandes si elle n’aurait pas plutôt préféré l’inverse. C’est une question à lui poser quand-même.

Je me demande moi, ce qui a poussé une femme dont la notoriété fut quasiment universelle, à nous pondre (pour la énième fois) un torchon pareil. C’est populiste, racoleur et (pardonnez-moi) complètement con.

Il me semble, me coltinant les agitations animalistes quotidiennement, que la protection animale n’est (pour beaucoup) qu’un prétexte à dégueuler ses préférences politiques, s’exprimant pour les uns dans une dégoulinerie intersectionnelle nauséabonde, et pour les autres dans une ratatouille nationaliste identitaire qui ne l’est pas moins.

Le monde leur est bien binaire, à ces gens. Et la zoolâtrie (tout comme parfois la chasse) se doit de passer au filtre des croyances humaines pour engendrer une réalité où tout est bien rangé dans les étagères du « vrai ». Selon eux hein…et comme il y a autant de vérités que de gens, je vous laisse imaginer le bordel général.

Brigitte Bardot, scandalisée par la chasse et scandalisée par la casse, en profite donc pour exprimer ses opinions politiques en essayant de tout faire entrer dans le même propos. Pour un résultat bien pathétique tout le monde en conviendra.

Alors elle tweete des lettres, mamie. Question de génération sans doute. Mais cette manière de concevoir le monde, simplifié à outrance pour coller à ce qui n’est bien souvent que l’expression d’émotions fortes qui n’ont à voir qu’avec l’histoire de chacun, ruine l’esprit critique. C’est une excrétion, et certainement pas le résultat d’un cheminement de pensée. Et c’est là-dedans qu’on nage depuis l’avènement de « la parole pour tous » sur les réseaux sociaux.

Penser et comprendre demandent un effort. Un effort que plus personne ne veut se casser la nénette à produire tant il est plus confortable de pisser son avis en 280 caractères sur Twitter bien à l’abri de sa tribu numérique.

J’ose espérer que si la providence m’accorde de vivre jusqu’à 88 ans, je produirai alors des contenus empreints d’une sagesse que je m’évertue à conquérir tous les jours. Qu’elle m’épargne donc de poser ma sénilité haineuse sur la place publique en croyant éclairer le monde. Quelle tristesse, finalement.

 

 

 

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