On n’est pas tous logés à la même enseigne manifestement. En France, l’image de la chasse est plutôt mauvaise. En cause ? L’idée que s’en font les gens, à base de gros beaufs avinés qui dézinguent tout ce qui bouge. Clichés bien entendu attisés consciencieusement par la sphère anti-chasse qui adore pousser sur ce terreau qui semble plus fertile qu’ailleurs.
Texte : Richard sur Terre
Dans ce sondage d’opinion sur la chasse qui date de 2019, est posée en préambule la question suivante :
Quelle que soit votre opinion sur la chasse, êtes-vous d’accord ou non pour dire qu’il est acceptable que d’autres personnes puissent chasser s’ils le font dans le respect des lois et règlements ?
75% des personnes interrogées sont tout à fait d’accord avec ça. Et 17% sont plutôt d’accord avec ça. Ce qui représente un total de 92% d’opinions favorables…ça laisse rêveur.
Ce sondage nous apprend que ces chiffres sont stables depuis plus de vingt ans. Bref, les américains approuvent massivement la chasse.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la chasse est populaire aux États-Unis, mais celle qui conditionne toutes les autres est celle-ci : La chasse est une activité traditionnelle qui remonte aux origines de la nation. Les premiers colons ont chassé pour se nourrir et pour se protéger des animaux sauvages. Cette pratique a été transmise de génération en génération jusqu’à nos jours, riche de son héritage historique.
Et c’est précisément ça qui est intéressant. Il s’agit de ce qu’on appelle le Roman National et la manière dont on le raconte.
Contrairement aux États-Unis, la chasse en France est souvent perçue comme une activité réservée à une élite sociale et culturelle. Elle est en effet victime d’un héritage aristocratique et bourgeois remontant à l’Ancien Régime. Cette image a contribué à la perception de la chasse comme une activité élitiste et inaccessible pour la plupart des gens.
On ressent très fortement cette disparité, notamment dès qu’on évoque la chasse à courre contemporaine qui ne cesse de convoquer (à tort) tous ces fantasmes.
D’ailleurs, cette image aristocratique tend petit à petit à disparaître pour être remplacée par la figure du beauf alcoolisé largement popularisée par le fameux sketch des Inconnus. Il s’agit sans doute d’une variation autour de l’opulence qu’on prêtait aux bourgeois, mais aussi les vestiges de la haine qu’ils inspiraient.
Et alors que la Révolution Française redonnait le pouvoir au peuple de chasser, est restée dans l’air cette petite musique réactionnaire qui survit jusqu’à nos jours.
La chasse française, pourtant bien plus stricte et encadrée que la chasse américaine, est donc victime de son héritage. Un héritage que ses adversaires instrumentalisent sans même sans s’en rendre compte, faisant fi de toute réalité (ma chaine YouTube est remplie de leurs fantasmes).
Les anti-chasse se battent, non pas contre la forme que prend réellement la chasse, mais contre l’image qu’ils en ont. D’où cette sempiternelle danse ridicule entre ceux qui racontent n’importe quoi, et nous qui rétablissons sans relâche la vérité.
Ce travail est nécessaire, me semble-t-il, mais certainement pas suffisant.
Nous ne pouvons pas réinventer notre Roman National, et il faudra sans doute plusieurs générations pour débarrasser la chasse de ses clichés. Mais il est urgent à mon sens de commencer à écrire l’Histoire moderne de la chasse, et de la faire entrer une fois pour toutes dans le troisième millénaire.
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Ah, ça fait du bien !
Même s’il s’agit de nouvelles venant des USA.
Ici en Norvège, la chasse fait partie intégrante de la société. Le rapport à la nature est très différent, et très fort.
Tout le monde chasse ou connait quelqu’un qui chasse. On croise beaucoup moins de gens « hors-sol ».
La chasse est autorisée dès l’âge de 16 ans… et 12% des plus de 16 ans la pratiquent.
Avec près de 5,5 millions d’habitants, ça fait un paquet de chasseurs et très peu de conflits d’intérêt.
Le seul sujet qui fait (un peu) débat ici porte sur la gestion du loup. Certains citadins étant plus favorables à sa protection que les ruraux.
En revanche, le sanglier est rare mais en expansion (comme partout) et sa chasse est autorisée toute l’année pour endiguer sa prolifération, sauf lors des trêves de Noël et Pâques. On le rencontre principalement dans la partie sud-est du pays, le long de la frontière avec la Suède.
Il y a bien des pays qui n’ont pas les attaques contre les chasseurs et les armes de chasse qu’on peut constater en France.
Au Maroc, la vision est tout autre du fait de l’histoire du pays où le fusil (le moukhala) était considéré comme une arme de guerre, de défense des tribus, contre le vol de bétail et des cultures, contre les razzias ou les impôts du Maghzen jugés excessifs, contre l’invasion étrangère. L’homme qui le portait était aussi reconnu pour son courage et sa virilité.
Aujourd’hui encore est glorifié le cavalier marocain avec son moukhala dans les fantasias, crachant le feu sur leurs chevaux fougueux aux harnachements colorés.
Le moukhala servait aussi à la chasse et aujourd’hui, remplacé par des fusils à canons lisses, il permet aux Marocains de s’adonner à la chasse sans les protestations et attaques que nous avons chez nous.
Au Maroc, le sanglier, présent en grand nombre, est une plaie pour les cultures et récoltes et est chassé comme nuisible, le sanglier n’étant pas mangé par les musulmans.
Merci pour l’article!
ça sera bien compliqué d’écrire l’Histoire moderne de la chasse avec autant d’incultes.
Il me semble que dans l’idée de beaucoup de Français tout ceci n’existe pas ou peu, tant ils en sont éloignés.
Il me semble qu’une composante importante de la population, citadine, qui a été éloignée de la propriété et de la nature, qui est sortie de la paysannerie depuis des générations, cherche à s’accaparer l’espace de la nature, non la propriété de la nature qu’elle sait hors de sa portée, qu’elle voudrait voir modelée d’une part comme une déesse inaccessible, d’autre part comme un modèle disponible pour ses nouveaux temps de loisirs et vacances.
Dans ces nouveaux modèles, la chasse ne faisant pas partie de sa culture est combattue s’agissant d’un modèle qu’elle a du mal à intégrer dans sa vision nouvelle de la nature qu’elle voudrait s’accaparer.
De plus, les armes sont aussi rejetées par cette composante de la population, même si elles peuvent encore subsister dans certaines familles depuis la Grande guerre et la Seconde guerre mondiale, travaillée depuis longtemps par les mouvements pacifistes.
Il faut réécrire l’histoire de la Nature, depuis l’homme chasseur-cueilleur jusqu’au modèle actuel du rural, dans une économie complexe de gestion de la nature, du monde agricole, où l’homme reste un prédateur et un chasseur de la faune sauvage.
Plus que toute autre valeur, il faut mettre en avant l’éthique à la chasse comme une valeur essentielle de ce mode de prélèvement d’animaux sauvages qu’est la chasse.
C est sur … Les états unis sont un exemple parfait en ce qui concerne l écologie et le respect du milieu…..
Cherche. Ses exemples un peu plus relevant de ce a quoi tu aimerait que le paysage rural français puisses ressembler.
Sinon je te propose un sondage dans les sociétés de chasse françaises pour voir si on doit augmenter les jours de chasse. Tu risque d avoir un résultat qui te plait mais pas un monde qui soit plaisant.
C’est avoir mal lu, pas lu ou écouté du tout Richard sur Terre concernant la chasse.
Richard sur Terre s’est exprimé à maintes reprises pour dire son opposition à la chasse dans des enclos comme aux lâchers de gibier quelques jours ou heures avant la chasse.
Vouloir envisager un sondage qui recueillerait l’opinion que du minuscule groupe économique des sociétés de chasses françaises sur leur activité c’est comme vouloir faire un sondage chez les conducteurs qui se droguent et boivent pour savoir si la répression ne doit pas être assouplie.
Aux États-Unis, un sondage réitéré depuis plus de vingt ans donne des résultats positifs stables (92% au total) sur l’opinion qu’ont les Américains de la chasse, considérant qu’on peut chasser si cela est fait dans le respect des lois et règlements.
Si vous voulez critiquer les Etats-Unis sur l’écologie et le respect du milieu, pourquoi pas, mais cela n’altère en rien l’opinion qu’ils ont de la chasse.
Réponse bien décorrélée de la réalité, sachant que la chasse est, dans bien des lieux et dépendamment du gibier, autorisée à peu près tous les jours, une grande partie de l’année, et que dans les sociétés de chasse, notamment la battue, peu de chasseurs sont disposés à chasser plus que trois jours dans la semaine, ce qui est déjà énorme, de Septembre à fin Février.
Pour info, c’est un des loisirs les plus prenants en terme de temps, à plus de 20h par semaine pour un chasseur en battue.
Quand au respect du milieu aux Etats-Unis, encore une réponse fantasmée, je t’invite à regarder les règlements d’accès aux différents parcs américains, bien plus contraignants que les nôtres.
Quoi qu’il en soit, notre monde est bien plus plaisant lorsque les chasseurs s’en occupent, dans le respect de la réglementation, en régulant, suivant, comptabilisant, ouvrant les chemins et entretenant les points d’eau et les forêts… autant de choses que l’ecolobonobo ne fera pas.
Sondage : « Quelle que soit votre OPINION sur la chasse, êtes-vous d’accord ou non pour dire QU’IL EST ACCEPTABLE que d’autres personnes puissent chasser S’ILS le font dans le respect des lois et règlements ? »
92 % des Américains sondés, (citoyens qui vénèrent la Liberté avant tout) : « Oui, c’est acceptable »
Richard sur Terre : « 92% d’américains d’OPINION favorable !!! C’est merveilleux !! »
Faudrait voir à pas trop prendre les gens pour des tanches, aussi…
Ben, 92% des gens ont une OPINION FAVORABLE ou PLUTOT FAVORABLE quand à LAISSER LES AUTRES CHASSER.
Oui, ca se tient.
Kikélatanche?
Le sondage sur lequel s’est appuyé Richard sur Terre est très instructif surtout qu’il reprend les chiffres d’opinions recueillies sur une longue période puisque l’étude commence en 1995.
On y apprend, par exemple, qu’il y a une baisse importante, entre 1995 et 2019, des Américains opposés à la chasse et donc une montée de ceux qui y sont favorables. Que s’est-il passé pour provoquer cette évolution favorable ? N’y a-t-il pas quelque chose qui pourrait être reproduit chez nous ?
On y apprend également que ce sont les Latinos et les Afro-Américains qui sont les plus nombreux à être opposés à la chasse. Et pour les États, les Américains des États du Nord-Est sont les plus nombreux à être opposés à la chasse.