Le procès de Manuel Merlhiot, accusé d’avoir abattu sept chiens de chasse à Chanéac, semble s’enliser dans des renvois successifs. Retour sur une affaire sensible.
La douleur des chasseurs concernés reste vive. Le 16 décembre 2023, sept chiens de chasse ont été abattus par Manuel Merlhiot, fils du célèbre Pierre Conty. Acte prémédité ou excès de colère ? Alors que l’affaire devait être jugée le 19 mars 2024, un grand nombre de parties civiles et de témoins a contraint le tribunal à repousser l’audience. Désormais fixée au 19 novembre 2024, cette date pourrait, elle aussi, être remise en question.
A lire, le récit des faits : VIDÉO : 7 chiens tués par « le tueur fou »
Selon les informations du Dauphiné Libéré, l’avocat du prévenu a demandé un nouveau renvoi, justifiant sa requête par une plainte liée à la divagation des chiens et par la complexité du dossier, chargé de témoignages. Cette stratégie, perçue comme une tentative de temporisation par les chasseurs, alimente les tensions.
Affaire des 7 chiens de chasse tués en Ardèche
— Police de la chasse (@Agents_Fdc) November 17, 2024
Interview des avocats des chasseurs
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Lors d’une récente intervention dans l’émission 7 à 8, l’avocat des chasseurs n’a pas mâché ses mots, dénonçant ce qu’il qualifie d’acte intentionnel et cruel : « C’est un acte délibéré qui n’est pas un acte de légitime défense. Pour tuer ce chien, il faut y mettre tout son cœur. Beaucoup d’énergie, des gestes conscients. Ça nécessite du temps, et le temps passé à faire ça, à mon avis, a dépassé le temps de ce qu’on appelle en droit pénal l’état de nécessité. Moi je vous le dis, il y a un vrai acharnement sur ces animaux qui n’est pas acceptable. »
Le récit des faits, tel que détaillé par cet avocat, ajoute à l’horreur : « Si ces sept chiens, tel que cela nous est parfois évoqué, avaient eu une action qui était une action d’agression ou d’attaque, les cochons seraient morts. La situation c’est : dans les minutes qui suivent, des cochons qui mangent tranquillement et des chiens qui sont allongés par terre, une balle dans la tête. »
Me Thomas Bonzy, représentant l’un des chasseurs, s’insurge également contre les manœuvres procédurales : « Cette demande est une manière de gagner du temps. Nos clients réclament justice, pas une fuite en avant. » L’attente prolonge le calvaire des parties civiles, désireuses de tourner la page et d’obtenir réparation.
Le tribunal tranchera sur cette demande de renvoi lors de l’audience prévue à 9 heures, mardi prochain. Cette affaire, au-delà de l’acte cruel, soulève des questions plus larges sur la cohabitation entre différents usages de la nature. Les débats promettent d’être vifs, entre défense des droits des chasseurs et tensions idéologiques autour de la faune sauvage.
A voir en vidéo :
On entend, par la voix de ces deux avocats, que ces chiens ont été tués d’une balle dans la tête. Jusqu’ici, je n’avais pas repéré cette information.
De toute façon on sait déjà que la sanction ne sera pas à la hauteur de l’acte et de leur dangerosité