Francis Rodolosse, traqueur de sangliers et de chevreuils dans le Lot, aime chasser avec ses amis de Cézac. Ces rencontres sont aussi prétexte à découpler ses quelques Bruno du Jura. Comme tous les samedis, pendant la saison, la fine équipe d’une dizaine de chasseurs part sur le coup de 9h15…
Texte et images : François Gaignault
Une quinzaine d’individus compose la meute de ce petit matin d’octobre, principalement « des chiens de pays », qui appartiennent à différents propriétaires. Ils vont être affranchis sur une brisée indiquant un pied relevé quelques heures plus tôt. Au bout de 10 minutes d’un rapproché rapide, un chevreuil est lancé. Il est aussitôt accompagné par la clameur des limiers fous de joie. Il est vrai qu’ils affectionnent particulièrement le sentiment du chevreuil. Quel courant n’aime pas empaumer cette voie ?
Le petit nombre de chasseurs impose que soit sonnée une fin de battue momentanée afin de permettre aux tireurs de se « déposter » et d’aller se placer un kilomètre plus loin. J’accompagne Francis Rodolosse au poste. Il nous livre en direct ses impressions : « La chasse revient vers nous et se dirige vers la nouvelle ligne ». Il repère peu de temps après une chevrette qui descend une pente de travers. Il prend alors la décision de tenter sa chance. Son semi-automatique chargé de cartouches de plomb n°1 claque à trois reprises. Deux d’entre elles touchent leur cible et la chevrette s’effondre à tout jamais.
Il faut savoir que le tir du chevreuil est autorisé dans le Lot, comme dans multiples autres départements français d’ailleurs. Francis réalise alors que les cris des chiens redoublent. Il en déduit que la chevrette n’était pas seule. En tête, un brocard mène la danse mais plus pour longtemps car autre un posté le met bientôt en joue et presse la queue de détente. Le petit prince des bois fait une dernière pirouette et s’affale tué sur le coup. Thomas Laure, l’habile tireur l’a atteint en plein coffre. Belle réussite pour ce jeune chasseur âgé de 22 ans.
Les nemrods redoublent d’attention. Au bout de quelques minutes, nous apercevons un chienne blanche nommée Lola qui chasse une nouvelle chevrette.
Le hasard veut qu’elle parvienne à la ramener devant Michel Cegarra, l’un des deux gardes-chasse particuliers de l’association. Il est embusqué derrière un rideau de végétation. Calme, l’homme se concentre et ajuste le cervidé jusqu’à l’instant qu’il estime propice. La détonation qui s’ensuit entraine la fuyarde dans une irrémédiable chute, joli tir sans bavure.
La fin de la battue est proche. Je retrouve alors le propriétaire de la fameuse Lola, il s’agit de Marcel Baron. Chasseur assidu, il est aussi un piégeur passionné. Il me raconte : « J’aime faire le piqueux avec ma griffonne nivernaise âgée de 9 ans appelée Ninon. Et puis bien sûr, il y a aussi Lola que vous venez de voir l’œuvre. C’est une ariègeoise croisée avec du sang de gascon ». Marcel apprécie la chasse du chevreuil et connaît bien ses difficultés. Il raconte : « Dans cette voie, il faut des chiens rapides et autonomes pour travailler les défauts. Ils doivent être fins de nez car le sentiment du chevreuil, comme celui du lièvre, disparaît au-fur-et-à mesure qu’il s’échauffe.
J’exige également un bon rappel de mes auxiliaires. » Forts de ces explications, je rejoins la cabane de chasse en compagnie de toute l’équipe. Le temps est venu de présenter le tableau et rendre les honneurs aux gibiers du jour. Suit la découpe et le partage de la venaison avant l’incontournable déjeuner. L’heure est alors à la plaisanterie, les histoires fusent. Elles sont saluées par de longs éclats de rire. Toute cette assemblée de chasseurs, amateurs de petit gibier et de sanglier s’accorde cependant à reconnaître que finalement : « Les grandes pattes, c’est bien aussi ! »
Le sanglier de l’union
Au cours d’une conversation à la cabane de chasse Michel m’a expliqué : « Sur le territoire, nous ne prélevons que du petit gibier, notamment du lièvre. Mais en 2008, alors que nous étions en train de chasser – exceptionnellement – un chevreuil, un sanglier a traversé notre territoire poussé par des chiens et nous l’avons tué. Nous avons alors vu débarquer peu de temps après une armada de chasseurs quelque peu excités. L’un d’eux, en voyant l’animal, mort s’est exclamé : « Ah vous l’avez tué ! ». Nos collègues voisins essayaient de faire bonne figure en nous disant que c’était bien comme ça. Cependant, nous nous rendions compte qu’ils étaient déçus.
Au moment de nous saluer et de faire demi-tour, nous les avons rappelé et leurs avons dit que l’animal appartenait aux chiens et donc à leurs propriétaires. Nous leur avons donc demandé de prendre le sanglier. C’est notre éthique de chasseurs. Ils étaient contents. Et, avant qu’ils partent pour de bon nous leur avons dit que ce serait bien si nous pouvions le manger ensemble. Notre suggestion a fait son bonhomme de chemin et nos voisins ont organisé un repas auquel nous avons été tous conviés. Depuis, nous leur avons donné l’autorisation de chasser la bête noire chez nous. Et tous les ans, ils nous invitent à une chasse clôturée par un déjeuner avec un sanglier cuit au feu de bois et farci à la saucisse, au foie gras et aux trompettes de la mort. Nous sommes devenus amis ». Belle histoire qui prouve que les chasseurs ont du cœur et qu’il faut citer en exemple.
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