Une élue écologiste qui parle bien   

Chasse Actu
date 27 octobre 2023
author Richard sur Terre

Oui parfois, au hasard des rencontres digitales, il peut arriver qu’on croise des gens qui sont dans le camp d’en face, mais qui tiennent un discours mesuré et respectable.

Il y a un monde entre les batailles nationales à grands coups de petites phrases, et les réalités du terrain. C’est la leçon qu’on pourrait tirer à la lecture de ce papier du média Reporterre (Dieu sait qu’ils écrivent de la merde en temps normal, mais que voulez-vous…ils ont été témoins d’un échange, ils n’allaient pas quand-même trahir les propos des participants !).

Ça commence par une introduction de François Thiollet, élu EELV du Loir et Cher :

« Il y a des points de divergence au niveau national, mais au niveau local, on travaille presque au quotidien ensemble ».

Ça c’est dit (c’est un discours qu’on entend assez souvent, notamment à propos des antennes locales de la LPO).

C’est au tour de Kattalin Fortuné, conseillère départementale EELV dans l’Aude de résumer les choses ainsi :

« Pourtant, les chasseurs ne sont pas tous de gros rustres avides de sang et les écolos pas tous des bobos citadins véganes ».

Là, il faudrait passer un coup de fil aux équipes parisiennes parce que le message n’est pas arrivé jusqu’à eux. Peut-être parce que votre patronne Marine Tondelier se déclare elle-même antispéciste ?

Mais le plus beau reste la prise de position de Kattalin Fortuné sur les causes des atteintes à la biodiversité :

« Je suis écologue, je travaille depuis 20 ans dans un parc naturel régional et en tant que professionnelle je constate que ce qui cause le déclin de la biodiversité, ce ne sont pas les chasseurs, c’est le tourisme, la surfréquentation et les sports de nature ».

Au niveau national, « c’est la destruction des habitats [due à la bétonisation], la pollution [les pesticides en particulier], le changement climatique », poursuit-elle. « Beaucoup de chasseurs sont conscients et observateurs de la destruction de la biodiversité. »

Avouez qu’on a envie de lui demander ce qu’elle fait dans un parti épinglé pour son dogmatisme et qui se vautre dans le wokisme dès que l’occasion se présente. Le fait qu’elle soit écologue avant d’être écologiste doit y être pour quelque chose (L’écologiste étant à l’écologue ce que l’homéopathe est au médecin).

Elle conclut par ces mots :

« On n’est déjà pas nombreux dans nos territoires, alors si on se bouffe le nez… Et il y a des sujets plus importants, comme se battre pour nos services publics »

Imaginez un parti écologiste qui tiendrait ce discours au niveau national. On rêve…on espère…et puis…on se rappelle que la première action entreprise par Marine Tondelier, la patronne antispéciste du parti, a été de se mettre en scène avec les activistes AVA (abolissons la Vénerie aujourd’hui).

Voyez ma vidéo sur le sujet ici :

Décidément, entre les élites parisiennes et la réalité du terrain, il y a parfois un gouffre.

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2 Commentaires :
  1. Ambroise
    27/10/23

    C’est tout à fait vrai ce qu’elle dit sur les parcs nationaux. La chasse y est proscrite depuis des décennies et où souvent les densités de gibier étaient importantes avant, celles-ci sont loin d’être impressionnantes. Pour parler de la marmotte qui suscite l’émoi de nos ennemis (très mauvais perdants) en ce moment, les chiens de bergers patous tapent très fort dans le cheptel.
    La chasse c’est le mal absolu, c’est bien connu.

    Ah les petites crottes de nez laissées sur Wikipédia, à propos de la chasse. De biens belles sur la perdrix choukar, la bartavelle asiatique. Précisons que le statut de conservation UICN de la choukar est Préoccupation mineure (LC), donc en aucun cas menacée.

    Je cite : « La Perdrix choukar (Alectoris chukar) est une espèce d’oiseau qui peut localement être menacée par la chasse, mais aussi par l’agriculture intensive (perte d’habitats et exposition aux pesticides), par l’artificialisation de ses habitats et par le saturnisme aviaire (à la suite de l’ingestion de grenaille de plomb dispersée dans l’environnement par les tirs effectués par des chasseurs utilisant des cartouches à munitions de plomb1, ou à proximité de sites de ball-trap) ».
    Ça commence bien avec les menaces: la chasse, évidemment, mais aussi le saturnisme. Pour cet argument, l’auteur cite une note qui fait référence à une étude isolée dans l’Oregon….
    Ce cher personnage ne précise pas, bien sûr, que cet oiseau a été introduit aux Etats Unis, surtout dans les magnifiques états de l’Ouest. Et, a priori, c’est plutôt une réussite, ce que les nemrods américains appellent les « upland birds ».
    Dans son milieu naturel en Eurasie, les densités se portent à merveille. Avec une pression de chasse insignifiante et une faible présence de l’homme, ces braves bêtes ne doivent pas souvent s’intoxiquer avec les plombs des vilains chasseurs ! Et que dire des sites de ball-trap qui sont si nombreux dans les immensités de l’Himalaya, les hautes montagnes du Kazakhstan ou du Kirghizstan (liste de grand espaces non exhaustive) ! On frise le génie, là.
    On continue avec une autre attaque, ci-après : « Bien que largement répartie, la perdrix choukar a une densité de population très variable, dépendant essentiellement du dérangement qu’elle subit et de la chasse qui lui est faite. Dans l’Himalaya, au Garhwal (Inde), la chasse constitue une menace mais le dérangement aussi (pâturage du bétail), de même que le ramassage des œufs, les incendies en saison de reproduction, la destruction de l’habitat par changement des pratiques agricoles. »
    Là, l’auteur prend un exemple imparable, le Garhwal en Inde. Mondialement inconnu, ce minuscule district himalayen représente une fiente de choukar par rapport à l’immense répartition de l’espèce. De plus, peut-on vraiment parler de chasse ? Plutôt de braconnage, je dirais, et encore. Je suis allé au Ladakh, voisin du Garhwal, et j’ai pris à de maintes reprises des belles photos de choukar. J’ai demandé à mon guide si on les chassait. Il m’a dit que c’était interdit mais qu’il en prélevait parfois quelques-unes au lance pierre, l’hiver quand les compagnies s’abaissaient pour se regrouper pas loin des villages. Juste pour améliorer l’ordinaire, rien de plus.
    Vive la grande connaissance de nos ennemis et, surtout, leur impartialité.

  2. Jean-Marc
    02/11/23

    Objection : un homéopathe vend des placébos (qui, à défaut d’être efficaces, ne sont nuisent pas) quant un écologiste national vend sa haine.
    De plus, l’écologiste rural a des copains chasseurs avec lesquels il a le plaisir de partager les civets de sanglier (entre autres) et, parfois, les coins à champignons.
    Amis chasseurs, continuez !

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