Filets tendus et esprits fermés

Chasse Actu
date 08 mai 2025
author Richard sur Terre

Menacée par l’Europe, la chasse au filet trouve une voix ferme en la sénatrice landaise Monique Lubin, déterminée à défendre un héritage vivant.

Il fut un temps où l’on défendait à Bruxelles l’âme des territoires. Aujourd’hui, l’on y pourchasse jusqu’au dernier souffle les usages que le temps n’a pas standardisés. Dernière cible en date : la chasse traditionnelle à la palombe au filet, ce savoir-faire ancestral du Sud-Ouest qui mêle patience, technique, et transmission. Mais pour la Commission Européenne, la culture n’a guère plus de poids qu’un formulaire mal rempli.

Heureusement, certains élus ont encore le sens du terrain. Ce 7 mai, la sénatrice des Landes Monique Lubin a porté devant la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, la voix d’un territoire que l’on veut faire taire. Ce n’est pas une simple chasse qu’elle défend, c’est un mode de vie, une culture, un lien direct entre les hommes et leur environnement. « Il en va de la survie de certains de nos modes de vie », a-t-elle justement rappelé. Et derrière cette phrase, il y a plus qu’une revendication rurale : il y a une résistance culturelle.

A lire aussi : Palombe : le chantage de Bougrain-Dubourg

Depuis 2019, Bruxelles réclame à l’État français des preuves scientifiques pour justifier cette pratique. Comme si des siècles d’observation patiente du vivant ne comptaient plus, comme si l’on devait désormais valider chaque coup de filet par un algorithme. Les chasseurs ont fourni les éléments. L’État aussi. Mais non : en février dernier, la Commission a saisi la Cour de justice de l’Union européenne. La palombe serait en danger, disent-ils. Pourtant, elle pullule. Même la ministre en convient : l’idée même d’un péril est une hérésie.

L’écologie à la française se défend souvent mal quand elle se contente de relayer les injonctions venues d’en haut. Cette fois, au moins, la ministre se montre à l’écoute. Elle a promis un plan de travail. C’est déjà ça. Mais à quoi bon un plan si ceux qui décident n’ont jamais posé le pied dans une palombière, ni entendu le chant du matin au creux des pins ?

L’Europe de demain ne se bâtira pas sur le mépris des gestes d’hier. Ce que réclament les chasseurs du Sud-Ouest, ce n’est pas un passe-droit : c’est la reconnaissance de leur rôle dans l’histoire vivante des campagnes. Ce que défend Monique Lubin, ce n’est pas une exception culturelle : c’est une évidence territoriale.

Il serait temps que Bruxelles cesse de confondre biodiversité et uniformisation.

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6 Commentaires :
  1. Marc
    08/05/25

    ça laisse un peu d’espoir .

  2. Aya
    10/05/25

    Je pense qu’aussi sous prétexte de tradition, les humains primaires devraient militer pour qu’on sacrifie.les animaux pour avoir de bonnes recoltes, qu’on brûle les femmes guerisseuses trop indépendantes, qu’on règle les outrages par des duels a mort, qu’on pende les voleurs, etc etc, car c’est une tradition aussi….

  3. Aya
    10/05/25

    Je pense qu’aussi sous prétexte de tradition, les humains primaires devraient militer pour qu’on sacrifie.les animaux pour avoir de bonnes recoltes, qu’on brûle les femmes guerisseuses trop indépendantes, qu’on règle les outrages par des duels a mort, qu’on pende les voleurs, etc etc, car c’est une tradition aussi…. Pff

    1. Pain
      10/05/25

      Ah les bons vieux poncifs qui n’ont aucuns arguments solides ..égal à votre doctrine  » plus de chasses  » et après ? Après ba rien comme aujourd’hui..du factuel ah mais jamais..vos sorcières sont les mêmes effectivement qu’au moyen âge les moyens en plus . Ce qui vous dérange, c’est que même des ministres prennent position pour garder notre identité culturelle régionales. Votre pensée reflète vos idéaux même politiques. C’est consternant mais réel.

    2. Jean-claude BRESSI
      12/05/25

      ha bon…il est de tradition de bruler les femmes guérisseuses et qu on se batte en duel dans le sud ouest..? merci pour l info. j étais
      pas au courant

    3. Jean-claude BRESSI
      12/05/25

      c est quand meme fabuleux que ceux qui crient partout « pas de fusil dans la nature » aient comme objectif prioritaire d interdire les chasses traditionnelles qui n utilisent aucune arme a feu…! ce sont des chasses ancestrales ,en effet…! a peu près les même que celles pratiquées par les amérindiens d Amazonie qui pourtant représentent pour bon nombre d entre eux le summum de la vertu écologique.. et de la communion avec la nature

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